Une initative de
Marie de Nazareth

L'arrivée à Jérusalem pour la Pentecôte

mardi 8 mai 29
Jérusalem

Dans les évangiles : Lc 11, 33-36

Luc 11, 33-36

« Personne, après avoir allumé une lampe, ne la met dans une cachette ou bien sous le boisseau : on la met sur le lampadaire pour que ceux qui entrent voient la lumière.

La lampe de ton corps, c’est ton œil. Quand ton œil est limpide, ton corps tout entier est aussi dans la lumière ; mais quand ton œil est mauvais, ton corps aussi est dans les ténèbres.

Examine donc si la lumière qui est en toi n’est pas ténèbres

si ton corps tout entier est dans la lumière sans aucune part de ténèbres, alors il sera dans la lumière tout entier, comme lorsque la lampe t’illumine de son éclat. »

Vision de Maria Valtorta

       413.1 La ville est noire de monde. Le Temple est bondé. Jésus y monte dès son entrée à Jérusalem. Il pénètre par la porte à côté de la Probatique, donc presque immédiatement, avant que les gens puissent s’apercevoir qu’il est en ville et que la nouvelle se propage de la maison où ils déposent leurs sacs et nettoient la poussière et leur transpiration pour entrer propres dans le Temple.

       Ils retrouvent l’habituelle cohue inconvenante des vendeurs et des changeurs, le kaléidoscope traditionnel des couleurs et des visages.

       Jésus, accompagné des apôtres qui ont acheté ce qu’il fallait pour l’offrande, se rend directement au lieu de la prière et s’y attarde longuement. Naturellement, plusieurs — des bons comme des mauvais — remarquent sa présence, et, tel le vent, un murmure circule et souffle à travers la vaste cour extérieure où les gens s’arrêtent pour se recueillir.

       Lorsque, après la prière, il se retourne et revient sur ses pas, une petite troupe de gens qui ne cesse de grossir le suit à travers les atriums, les portiques et les cours, jusqu’à ce que, devenue une foule, elle l’entoure et lui demande de parler.

       « A un autre moment, mes enfants, et ailleurs ! » dit Jésus.

       Et il lève la main pour bénir en cherchant à s’éloigner.

       Mais les scribes, les pharisiens, les docteurs et leurs élèves, mêlés à la foule, ironisent en se disant l’un à l’autre des bouts de phrases qui sont autant de moqueries, comme : “ La pru-
dence fait réfléchir ” ou bien : “ Eh ! il a un peu peur… ” ou : “ Il a atteint l’âge de raison ” ou encore : “ Moins sot qu’on ne croyait… ” Mais le plus grand nombre, soit qu’ils le connaissent et l’aiment, soit qu’ils désirent sincèrement le connaître, sont sans haine et insistent :

       « Tu nous enlèveras donc cette fête dans la Fête ? Bon Maître, c’est impossible ! Nous sommes nombreux à avoir fait des sacrifices pour rester ici à t’attendre… »

       Certains font taire les railleurs ou répondent sur le même ton aux persifleurs.

       Il est clair que la plupart seraient tout disposés à faire un mauvais parti à la minorité de malveillants. Ces derniers, rusés et sournois, le comprennent et non seulement se taisent, mais cherchent à s’éloigner. Bien qu’ils soient dans l’enceinte du Temple, plusieurs n’hésitent pas à brocarder ceux qui partent et à leur lancer des épithètes peu flatteuses. Quelques hommes plus âgés, et donc plus réfléchis, interpellent Jésus :

       « Mais, toi qui sais tout, que va-t-il advenir de ce lieu, de cette ville, de tout Israël qui ne se rend pas à la voix du Seigneur ? »

       413.2 Jésus regarde avec pitié ces têtes grisonnantes ou tout à fait blanches, et il déclare :

       « Jérémie vous a dit ce qu’il adviendra de ceux qui répondent à l’éclair du courroux divin en péchant davantage, en considérant la pitié divine comme une preuve de faiblesse de la part de Dieu. On ne se moque pas de Dieu, mes enfants. Vous, comme dit l’Eternel par la bouche de Jérémie, vous êtes comme l’argile dans les mains du potier : ils sont comme de l’argile, ceux qui se croient puissants, les habitants de ce lieu et ceux du palais royal. Il n’est pas de puissance humaine qui puisse résister à Dieu. Et si l’argile résiste au potier et veut prendre des formes étranges, horribles, l’artisan réduit l’ébauche à redevenir une simple poignée d’argile, et modèle à nouveau son vase jusqu’à ce que, enfin convaincu que le potier est le plus fort, il se plie à sa volonté. Il peut arriver également que le vase se brise en morceaux à force de s’obstiner à ne pas se laisser travailler ou à refuser l’eau dont le potier l’humecte pour pouvoir le modeler sans fissures. Dans ce cas, l’artisan jette aux ordures l’argile récalcitrante, les coquilles inutiles, rebelles au travail, et il en prend de la neuve et la façonne en lui donnant la forme qui lui paraît la meilleure.

       N’est-ce pas ce que dit le prophète quand il raconte le symbole du potier et du vase d’argile ? C’est bien cela. Et, reprenant les paroles du Seigneur, il dit : “ Comme l’argile est dans la main du potier, ainsi es-tu, Israël, dans les mains de Dieu. ” Et le Seigneur ajoute, pour avertir les récalcitrants, que seules la pénitence et l’acceptation des reproches de Dieu peuvent faire modifier le décret de punition de Dieu à l’égard du peuple rebelle.

       Israël ne s’est pas repenti. Aussi les menaces de Dieu se sont-elles acharnées à plusieurs reprises sur lui. Même aujourd’hui, il ne se repent pas, alors que ce n’est pas un prophète, mais plus qu’un prophète qui s’adresse à lui. Et Dieu, qui a eu pour Israël la grande miséricorde et qui m’a envoyé, vous dit maintenant : “ Puisque vous ne prêtez pas l’oreille à ma propre voix, je vais me repentir du bien que je vous ai fait et je préparerai contre vous le malheur. ” Et moi, qui suis la Miséricorde, bien que je sache que je fais retentir inutilement ma voix, je crie à Israël : “ Que chacun revienne de sa route mauvaise. Que chacun redresse sa conduite et ses tendances, pour qu’au moins, quand le dessein de Dieu s’accomplira sur la nation coupable, les meilleurs de ses citoyens, dans la perte totale des biens, de la liberté, de l’union, gardent leur âme libre de la faute et unie à Dieu, pour ne pas perdre les biens éternels, comme ils auront perdu les biens terrestres. ”

       Les visions des prophètes ne sont pas sans but : il s’agit d’avertir les hommes de ce qui peut arriver. Il est dit par le symbole du vase d’argile cuite, brisé en présence du peuple, ce qui attend les villes et les royaumes qui ne se soumettent pas au Seigneur, et… »

       413.3 Les anciens, les scribes, docteurs et pharisiens qui s’étaient éloignés sont allés prévenir les milices du Temple et les magistrats préposés à l’ordre. L’un d’eux, suivi d’une poignée de ces comiques soldats de carton-pâte, qui n’ont de batailleur que le visage — un mélange de sottise et d’un peu de malice avec passablement de dureté, pour ne pas dire de brutalité — s’avance vers Jésus. Le Maître parle, appuyé à une colonne du portique des Païens. Comme la foule forme autour de lui une haie impénétrable qui l’empêche de passer, le magistrat crie :

       « Va-t’en ! Ou je te fais expulser par mes soldats…

       – Hou ! hou ! quelles grosses mouches vertes ! Les héros qui ont vaincu les agneaux ! Et vous ne savez pas emprisonner ceux qui font de Jérusalem un lupanar, et du Temple un marché ? Décampe, espèce de fouine, va rejoindre les belettes… Hou ! hou ! »

       Les gens se révoltent contre cette caricature de soldats, et ils montrent clairement leur refus qu’on fasse injure au Maître.

       « Moi, j’obéis aux ordres que j’ai reçus… » dit, en guise d’excuse, le chef des gardiens de l’ordre.

       – Tu obéis à Satan, et tu ne t’en rends pas compte. Va, va maintenant demander pardon pour avoir osé insulter et menacer le Maître ! On ne touche pas à lui ! C’est compris ? Vous êtes nos oppresseurs, lui l’ami des pauvres. Vous êtes nos corrupteurs, lui notre Maître saint. Vous êtes notre ruine, lui notre salut. Vous êtes pleins de perfidie, lui toute bonté. Dégage, ou nous vous ferons ce que Mattathias a fait à Modin. Nous vous balancerons en bas de la pente du Moriah comme tant d’autels d’idoles, et pour nettoyer, nous laverons avec votre sang le lieu profané. Les pieds de l’unique Saint d’Israël fouleront ce sang pour se rendre au Saint des Saints, et il y régnera, car lui le mérite ! Hors d’ici, vous et vos maîtres ! Déguerpissez, sbires qui servez les sbires ! »

       Il se fait un tumulte craintif… De l’Antonia accourent les gardes romains conduits par un officier âgé, sévère, expéditif.

       « Faites place, vauriens ! Que se passe-t-il ? Vous êtes en train de vous entre-dévorer pour un de vos agneaux galeux ?

       – Ils se révoltent contre les milices…, veut expliquer le magistrat.

       – Par Mars invaincu ! Eux… des milices ? Ha ! Ha ! Va faire la guerre aux cafards, guerrier de cantine. Quant à vous, parlez…, ordonne-t-il à la foule.

       – Ils voulaient imposer silence au Rabbi galiléen. Ils voulaient le chasser, peut-être le prendre…

       – Au Galiléen ? Non licet. C’est dans la langue de Rome que je vous dis ces mots du décollé. Ha ! Ha ! Rentre à la niche, toi et tes roquets. C’est à la niche que doivent rester les canailles. Eux aussi, la Louve sait les mettre en pièces… Compris ? Rome seule a le droit de juger. Quant à toi, Galiléen, raconte donc tes fables… Ah ! Ah ! »

       Sur ces mots, il se retourne d’un coup et s’en va, la cuirasse brillant au soleil.

       « Tout à fait comme à Jérémie…

       – Comme à tous les prophètes, devrais-tu dire…

       – Mais Dieu triomphe quand même.

       – Maître, parle encore. Les vipères se sont enfuies.

       – Non, laissez-le aller, pour que les nouveaux Pashehur ne reviennent pas en force pour l’enchaîner…

       – Aucun danger… Tant que le lion rugit, les hyènes ne sortent pas… »

       Les gens font leurs commentaires au milieu d’une belle confusion.

       413.4 « Vous vous trompez » dit un pharisien tout mielleux, enveloppé dans son manteau et suivi de quelques-uns de ses semblables et de plusieurs docteurs de la Loi. « Vous vous trompez. Vous ne devez pas croire que toute une caste soit à l’image de certains de ses membres. Toute plante a du bon et du mauvais…

       – Oui. En effet, les figues sont généralement sucrées, mais, si elles sont vertes ou trop mûres, elles sont acres ou acides. Vous, vous êtes acides comme celles du mauvais panier du prophète Jérémie » dit du milieu de la foule un individu que je ne connais pas, mais qui doit être bien connu de plusieurs. 

       Il est certainement puissant, car je vois dans la foule des clins d’œil et je remarque que le pharisien encaisse le coup sans réagir. Il se tourne au contraire vers le Maître et lui dit sur un ton encore plus doucereux :

       « Splendide sujet pour ta sagesse. Parle-nous, Rabbi, sur cette question. Tes explications sont si… nouvelles… si… savantes… Nous les savourons, nous qui sommes affamés, avides. »

       Jésus observe fixement ce champion pharisaïque et lui répond :

       « Tu as une autre faim inavouée, Elchias, tout comme tes amis. Mais cette nourriture vous sera donnée, elle aussi… et elle sera plus acide que des figues. Elle vous corrompra intérieurement comme des figues aigries rongent les entrailles.

       – Non, Maître, je te le jure, au nom du Dieu vivant ! Mes amis et moi, nous n’avons pas d’autre faim que celle de t’entendre parler… Dieu nous voit si…

       – Assez ! L’homme honnête n’a pas besoin de serments. Ses actes sont des serments et des témoignages. 413.5 Mais je ne vais pas parler des figues excellentes et des figues pourries…

       – Pourquoi, Maître ? Tu crains que les faits ne contredisent tes explications ?

       – Oh, non ! Au contraire…

       – Alors tu prévois pour nous des tourments, des opprobres, l’épée, la peste, la faim ?

       – Cela et davantage.

       – Davantage ? Eh quoi ? Dieu ne nous aime-t-il donc plus ?

       – Il vous aime tellement, qu’il a accompli la promesse.

       – Toi ? Parce que tu es la promesse ?

       – Je le suis.

       – Quand donc vas-tu édifier ton Royaume ?

       – Ses fondements existent déjà.

       – Où ça ?

       – Dans le cœur des bons.

       – Mais ce n’est pas un Royaume ! C’est un enseignement !

       – Mon Royaume, n’étant que spirituel, a pour sujets les âmes. Et les âmes n’ont pas besoin de palais, de maisons, de milices, de murs, mais il leur faut connaître la Parole de Dieu et la mettre en pratique. C’est ce qui est en train d’arriver chez les bons.

       – Mais peux-tu dire cette Parole ? Qui t’y autorise ?

       – La possession.

       – Quelle possession ?

       – La possession de la Parole. Moi, je donne ce que je suis. Une personne qui a la vie, peut donner la vie. Une personne qui a de l’argent peut donner de l’argent. Moi, j’ai comme éternelle nature la Parole qui traduit la Pensée divine ; et cette Parole, je la transmets, car l’Amour me pousse à ce don de faire connaître la Pensée du Très-Haut qui est mon Père.

       – Attention à ce que tu dis ! C’est un langage audacieux ! Il pourrait te nuire !

       – Il me serait plus nuisible de mentir, car ce serait dénaturer ma nature et renier Celui de qui je procède.

       – Tu es donc Dieu, le Verbe de Dieu ?

       – Je le suis.

       – Et tu affirmes cela en présence de tant de témoins qui pourraient te dénoncer ?

       – La Vérité ne ment pas. La Vérité ne calcule pas. La Vérité est héroïque.

       – Et cela, c’est la vérité ?

       – La Vérité, c’est Celui qui vous parle, car le Verbe de Dieu traduit la Pensée de Dieu ; or Dieu est Vérité. »

       413.6 Les gens sont tout oreilles, attentifs, silencieux, pour suivre la discussion qui se déroule pourtant sans âpreté. D’autres ont afflué d’ailleurs et la cour est bondée. Des centaines de visages sont tournés vers un seul point, et par les ouvertures qui conduisent des autres cours à celle-ci, on aperçoit une foule de curieux, le cou tendu pour voir et entendre…

       Le membre du Sanhédrin Elchias et ses amis se regardent… C’est un vrai échange télépathique de regards. Mais ils se con­tiennent. Et même, un vieux docteur demande avec une grande courtoisie :

       « Et pour éviter les châtiments que tu prévois, que devrait-on faire ?

       – Me suivre, me croire, et plus encore m’aimer.

       – Tu es un porte-bonheur ?

       – Non. Je suis le Sauveur.

       – Mais tu n’as pas d’armée…

       – J’ai moi-même. Rappelle-toi, rappelez-vous pour votre bien, par pitié pour vos âmes, rappelez-vous les paroles du Seigneur à Moïse et à Aaron quand ils étaient encore en Egypte : “ Que chaque homme du peuple de Dieu prenne un agneau sans tache, un mâle d’un an, un par maison. Si le nombre des membres de la famille n’est pas suffisant pour terminer l’agneau, associez-vous à vos voisins. Vous l’immolerez le quatorzième jour du mois d’Abib — qu’on appelle maintenant Nisân. Avec le sang de l’agneau immolé, vous badigeonnerez les montants et le linteau de vos maisons. De nuit, vous en mangerez la viande rôtie au feu, avec du pain sans levain et des laitues sauvages. Vous en détruirez les restes par le feu. Vous mangerez les reins ceints et les sandales aux pieds, le bâton à la main, en toute hâte, car c’est le passage du Seigneur. Cette nuit-là, je passerai et je frapperai tous les premiers-nés, tant hommes que bêtes, dans les maisons qui ne seront pas marquées du sang de l’agneau. ” A présent, dans ce nouveau passage de Dieu — le passage le plus vrai, car Dieu passe réellement parmi vous, visible, reconnaissable à ses signes —, le salut sera sur ceux qui seront marqués du sang de l’Agneau avec le signe salutaire. En vérité, tous en seront marqués. Mais seuls ceux qui aiment l’Agneau et aimeront son Signe obtiendront le salut par ce sang. Pour les autres, il sera la marque de Caïn. Or vous savez que Caïn n’a plus mérité de voir la face de Dieu et n’a plus jamais connu de repos. Frappé par le remords qui le suivait, par le châtiment, par Satan, son maître cruel, il errait sur la terre, en fuite tant qu’il vécut. C’est une grande figure du peuple qui frappera le nouvel Abel…

       – Ezéchiel aussi parle du Tau… Tu crois que c’est ton Signe ?

       – C’est bien lui.

       – Alors tu nous accuses sous prétexte que, dans Jérusalem, il y a des abominations ?

       – Je voudrais ne pas avoir à le faire, mais il en est ainsi.

       – Et parmi ceux qui sont marqués du Tau, il n’y a aucun pécheur ? Tu peux le jurer ?

       – Je ne fais pas de serments. J’affirme néanmoins que, si parmi ceux qui sont marqués il y a des pécheurs, leur châtiment sera encore plus redoutable, car les adultères de l’esprit, les renégats, les assassins de Dieu qui l’auront été après avoir été ses disciples, seront les plus grands en enfer.

       – Mais ceux qui ne peuvent croire que tu es Dieu, n’auront pas de péché. Ils seront justifiés…

       – Non. Si vous ne m’aviez pas connu, si vous n’aviez pu constater mes œuvres, si vous n’aviez pu contrôler mes paroles, vous n’auriez pas de faute. Si vous n’étiez pas docteurs en Israël, vous n’auriez pas de faute. Mais vous connaissez les Ecritures et vous voyez mes œuvres. Vous pouvez établir un parallèle et, si vous le faites honnêtement, vous me reconnaissez dans les paroles de l’Ecriture ; et ces paroles de l’Ecriture, vous les voyez en moi, traduites en actes. Vous ne serez donc pas justifiés de m’avoir méconnu et haï. Où que vous soyez, il y a trop d’abominations, trop d’idoles, trop de fornications là où Dieu seul devrait être. Le salut consiste à les repousser et à accueillir la Vérité qui vous parle. Par conséquent, là où vous tuez ou tentez de le faire, vous serez mis à mort. C’est la raison pour laquelle vous serez jugés aux frontières d’Israël, là où tombe tout pouvoir humain, et où seul l’Eternel est Juge de ses créatures.

       413.7 – Pourquoi parles-tu ainsi, Seigneur ? Tu es bien sévère !

       – Je suis véridique. Je suis la Lumière. La Lumière a été envoyée pour illuminer les ténèbres. Mais elle doit resplendir librement. Il serait inutile que le Très-Haut l’ait envoyée, pour la mettre ensuite sous le boisseau. Les hommes font de même quand ils allument une lampe, sans quoi il aurait été inutile de l’avoir allumée. S’ils l’allument, c’est pour qu’elle éclaire et que celui qui entre puisse y voir. Moi, je viens apporter la lumière dans la maison terrestre de mon Père, rendue obscure, pour que ceux qui s’y trouvent puissent voir. Et la lumière resplendit. Bénissez-la si, de son rayon très pur, elle vous découvre les reptiles, les scorpions, les pièges, les araignées, les fissures des murailles. C’est par amour pour vous qu’elle le fait, pour vous donner le moyen de vous connaître, pour vous inciter à redevenir propres, pour chasser les animaux nuisibles — les passions et les péchés —, pour vous reconstruire avant qu’il ne soit trop tard, pour que vous voyiez où vous mettez le pied — sur le piège de Satan —, avant de vous y précipiter. Mais pour bien voir, une lumière nette ne suffit pas : il faut aussi un œil pur, car elle ne passe pas par un œil que la maladie a couvert d’impuretés. Nettoyez vos yeux, nettoyez votre esprit pour que la lumière puisse descendre en vous. Pourquoi périr dans les ténèbres, quand le Très-Bon vous envoie la lumière et le remède pour vous guérir ? Il n’est pas encore trop tard. Venez, pendant le temps qu’il vous reste, venez à la lumière, à la vérité, à la vie. Venez à votre Sauveur qui vous tend les bras, vous ouvre son cœur, et vous supplie de l’accueillir pour votre bien éternel. »

       Jésus est vraiment suppliant, amoureusement suppliant, dépouillé de toute pensée qui ne soit pas amour… Même les fauves les plus endurcis, les plus enivrés de haine, le ressentent et leurs armes s’avouent vaincues, leurs venins n’ont plus la force de faire jaillir leur acide.

       413.8 Ils se regardent. Puis Elchias prend la parole au nom de tous :

       « Tu as bien parlé, Maître ! Je te prie d’accepter le banquet que j’offre pour t’honorer.

       – Je ne demande pas d’autre honneur que celui de conquérir vos âmes. Laisse-moi à ma pauvreté…

       – Tu ne voudrais pas me faire l’affront de refuser ?

       – N’y vois aucune offense. Je te prie de me laisser avec mes amis.

       – Mais eux aussi peuvent t’accompagner, c’est évident ! Ce serait un grand honneur pour ma maison, un grand honneur !… Tu vas bien chez d’autres qui sont des puissants ! Pourquoi pas chez Elchias ?

       – Eh bien… je viendrai. Mais, sois-en sûr, je ne pourrai pas parler dans le secret de ta maison différemment qu’ici, au milieu du peuple.

       – Moi non plus ! Ni mes amis ! En douterais-tu ?.. »

       Jésus le fixe des yeux, longuement. Puis il dit :

       « Je ne doute que de ce que j’ignore. Mais je connais la pensée des hommes. Allons chez toi… Paix à ceux qui m’ont écouté. »

       Et à côté d’Elchias, il se dirige hors du Temple, suivi du groupe de ses apôtres mêlés, sans enthousiasme, aux amis d’Elchias.

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