Une initative de
Marie de Nazareth

Philippe s’exalte à l’idée de l’ère messianique

vendredi 17 août 29
Biram
Philippe (Lorenzo Ferri, d'après les descriptions de Maria Valtorta)

Vision de Maria Valtorta

       471.1 La pause sur le petit plateau a beau être douce, il est prudent de descendre dans la vallée pendant qu’il fait encore jour, car la nuit tomberait vite et serait sombre, sous cette voûte de feuillage des arbres qui couvre la montagne.

       Jésus se lève le premier et il va se rafraîchir le visage, les mains et les pieds dans le ruisselet que forme la petite source. Puis il appelle ses apôtres, endormis dans l’herbe, et les invite à se préparer à partir. Et pendant qu’ils l’imitent et se lavent l’un après l’autre dans le frais ruisseau, et qu’ils remplissent les gourdes au filet d’eau qui sort du rocher, il va les attendre au bout du petit pré, près des deux arbres centenaires qui le bordent à l’est. Il contemple l’horizon lointain.

       Philippe est le premier à le rejoindre et, regardant dans la même direction que son Maître, il dit :

       « Quelle belle vue ! Tu l’admires…

       – Oui. Mais je n’examinais pas seulement sa beauté.

       – Quoi donc, alors ? Tu pensais peut-être au moment où Israël sera grand, à ces lieux au-delà du Liban et de l’Oronte, qui nous ont affligés au cours des siècles et continuent à le faire, puisque c’est là que réside le cœur de la puissance qui nous opprime sous la férule du Légat ? Ce qu’ont annoncé plusieurs prophètes est en effet redoutable : “ J’écraserai l’Assyrien sur mes terres, je le piétinerai sur mes montagnes… C’est la main qui s’étend sur les nations… Qui pourra la retenir ? Damas cessera d’exister et il n’en restera qu’un tas de décombres… Voilà ce qui arrivera à ceux qui nous ont saccagés. ” C’est Isaïe qui parle ! Et Jérémie dit aussi : “ Je mettrai le feu aux remparts de Damas et il dévorera les murs de Ben-Hadad. ” Cela arrivera lorsque le Roi d’Israël, le Promis, prendra son sceptre, et que Dieu aura pardonné à son peuple en lui donnant le Roi Messie… Ah ! c’est Ezéchiel qui le dit ! “ Et vous, montagnes d’Israël, faites pousser vos branches, portez vos fruits pour mon peuple d’Israël, car il est près de revenir… Je vous ramènerai mon peuple et tu seras sa propriété et son héritage… Je ne te ferai plus entendre l’insulte des nations… ” Et les psaumes chantent avec Etân l’indigène : “ J’ai trouvé David mon serviteur et je l’ai oint de mon huile sainte. Ma main l’assistera… L’ennemi ne pourra rien contre lui… Par mon nom, il grandira en puissance… Il étendra sa main sur la mer, et sa droite sur les fleuves… Et moi, j’en ferai l’aîné, le très-haut sur les rois de la terre. ” Salomon, lui aussi, chante : “ Il durera autant que le soleil et la lune… Il dominera de la mer à la mer, et du fleuve jusqu’aux extrémités de la terre… Tous les rois de la terre se prosterneront devant lui, tous les peuples seront ses sujets… ” Ils parlent de toi, le Messie, car en toi se trouvent tous les signes de l’esprit et de la chair, tous les signes donnés par les prophètes. Alléluia à toi, fils de David, Roi Messie, Roi saint !

       – Alléluia ! » crient en chœur les autres qui se sont réunis à Jésus et à Philippe, et ont entendu les paroles de ce dernier.

       Et l’alléluia se répercute, par l’écho, de gorge en gorge, de colline en colline… Jésus les regarde d’un air très triste… Et il dit :

       « Ne vous rappelez-vous donc pas ce que David et Isaïe disent du Christ ? Vous prenez le doux miel, le vin enivrant des prophètes… mais vous ne réfléchissez pas que, pour être le Roi des rois, le Fils de l’Homme devra boire le fiel et le vinaigre, et se revêtir de la pourpre de son sang… Mais ce n’est pas votre faute si vous ne comprenez pas… Votre erreur de compréhension est due à l’amour. Je voudrais en vous un autre amour. Mais, pour le moment, cela vous est impossible… Des siècles de péché s’opposent aux hommes pour écarter d’eux la lumière. Mais la lumière abattra les murailles et entrera en vous… 471.2 Allons. »

       Ils reviennent sur le chemin muletier qu’ils avaient quitté pour monter au plateau éloigné et descendent rapidement vers la vallée. Les apôtres discutent à voix basse…

       Puis Philippe court en avant, rejoint le Maître, et demande :

       « Je t’ai déplu, Seigneur ? Je n’en avais pas l’intention… Tu m’en veux ?

       – Non, Philippe. Mais je souhaiterais que, vous au moins, vous compreniez.

       – Tu regardais là-bas avec un tel désir…

       – C’est que je pensais à tous ces lieux où je ne suis encore jamais allé. Et où je n’irai pas… car mon temps s’enfuit… Comme le temps de l’homme est bref ! Et comme l’homme est lent à agir ! Comme l’âme ressent ces limites de la terre ! Mais… Père, que ta volonté soit faite !

       – Tu as pourtant parcouru toutes les régions des anciennes tribus, mon Maître. Tu les as sanctifiées au moins une fois : on peut donc dire que tu as pris en mains les douze tribus…

       – C’est vrai. Vous, ensuite, vous ferez ce que le temps ne m’a pas permis de réaliser.

       – Toi qui arrêtes les fleuves et qui calmes les mers, ne pourrais-tu pas ralentir le temps ?

       – Je le pourrais. Mais le Père dans le Ciel, le Fils sur la terre, l’Amour au Ciel et sur la terre, brûlent d’accomplir le Pardon… »

       Jésus se plonge alors dans une profonde méditation, que Philippe respecte en le laissant seul pour aller retrouver ses compagnons, auxquels il rapporte le dialogue.

       471.3 … La vallée est désormais toute proche et déjà on voit une route, une vraie grand-route qui vient du sud et se dirige vers l’ouest, en faisant un virage juste au pied de la montagne pour en suivre la base et continuer ensuite en direction d’un beau village. Celui-ci s’étend dans la verdure, près d’un ruisseau dont le lit, actuellement, n’est guère occupé que par des pierres avec, deci delà, quelques roseaux qui ont résisté, surtout au milieu où un filet, un vrai filet d’eau, s’obstine à s’écouler vers la mer.

       Tous se réunissent avant de prendre la grand-route mais, après quelques mètres à peine, deux hommes viennent à leur rencontre en les saluant.

       « Voilà deux disciples des rabbis, et l’un d’eux est lévite. Que veulent-ils ? » se demandent les apôtres, qui ne sont pas du tout contents de la rencontre.

       Moi, je ne sais pas de quoi ils déduisent que ce sont des disciples, et que l’un d’eux est lévite. Je ne comprends pas encore bien le langage des nœuds, des franges et des autres secrets de l’habillement israélite.

       Lorsque Jésus se trouve à deux mètres environ des deux hommes, et qu’aucune équivoque n’est possible — car la route est désormais libre des voyageurs qui, à pied ou à cheval, se hâtent vers le village —, il répond à leurs salutations réitérées et s’arrête pour les attendre.

       « Paix à toi, Rabbi, dit maintenant le lévite qui s’était borné d’abord à saluer profondément.

       – Paix à toi. Et à toi aussi, dit Jésus en s’adressant à l’autre.

       – Es-tu le Rabbi nommé Jésus ?

       – C’est moi.

       – Une femme est entrée avant sexte dans la ville, et elle a raconté qu’elle avait parlé en route avec un rabbi plus grand que Gamaliel, parce qu’en plus d’être sage, il est bon. Cette nouvelle est venue à nos oreilles, et nos maîtres, suspendant leur départ pour Jérusalem, nous ont envoyés te trouver, tous autant que nous étions : deux sur chaque route qui descend de Giscala vers les chemins de la plaine. En leur nom et par notre entremise, ils te disent : “ Viens dans la ville, car nous voulons t’interroger. ”

       – Et pour quelle raison ?

       – Pour que tu te prononces sur un scandale survenu à Giscala, dont les conséquences durent encore.

       – N’avez-vous pas les grands docteurs d’Israël pour rendre un jugement ? Pourquoi vous adresser à un rabbi inconnu ?

       – Si tu es celui que disent les rabbis, tu n’es pas inconnu. N’es-tu pas Jésus de Nazareth ?

       – Je le suis.

       – Ta sagesse est connue des rabbis.

       – Et moi, je connais leur hostilité à mon égard.

       – Pas tous, Maître. Le plus grand et le plus juste ne te hait pas.

       – Je le sais. Il ne m’aime pas non plus. Il m’étudie. Mais le rabbi Gamaliel est-il à Giscala ?

       – Non, il est déjà parti pour arriver à Séphoris avant le sabbat. Il est parti aussitôt le jugement prononcé.

       – Alors, pourquoi me cherchez-vous ? Moi aussi, je dois respecter le sabbat et il m’est à peine possible d’arriver à temps à cet endroit. Ne me retenez pas davantage.

       – Tu as peur, Maître ?

       – Je n’ai pas peur, car je sais qu’aucun pouvoir n’est donné, pour l’instant, à mes ennemis. Mais je laisse aux sages le plaisir de juger.

       – Que veux-tu dire ?

       – Que moi, je ne juge pas : je pardonne.

       – Tu sais juger mieux que tout autre. Gamaliel l’a dit : “ Seul Jésus de Nazareth jugerait avec justice ici. ”

       – C’est bien. Mais désormais, vous avez rendu votre jugement et l’affaire ne peut plus être remise en question. J’aurais donné l’avis de faire calmer les passions avant de juger. S’il y avait faute, le coupable pouvait se repentir et se racheter. S’il n’y avait pas eu faute, il n’y aurait pas eu ce supplice qui pour quelqu’un est, aux yeux de Dieu, pareil à un homicide prémédité.

       – Maître ! Comment le sais-tu ? La femme a juré que tu n’as parlé avec elle que de ses affaires… or… te voilà au courant… Tu es donc vraiment un prophète ?

       – Je suis qui je suis. Adieu. Paix à toi. Le soleil descend à l’horizon. »

       Et il tourne le dos pour se diriger vers le village.

       « Tu as bien fait, Maître ! Ils te tendaient sûrement un piège ! »

       Les apôtres sont solidaires du Maître. 471.4 Mais leurs louanges, leurs bonnes raisons sont interrompues par les deux hommes de tout à l’heure, qui les rejoignent pour supplier Jésus de remonter à Giscala.

       « Non. Le coucher du soleil me surprendrait en chemin. Dites à ceux qui vous envoient que moi, j’observe toujours la Loi, quand cela ne lèse pas un commandement plus grand que celui du sabbat : celui de l’amour.

       – Maître, Maître, nous t’en supplions ! Il s’agit précisément d’une question d’amour et de justice. Viens avec nous, Maître.

       – Je ne puis. Et vous non plus, vous ne pouvez pas y remonter à temps.

       – Nous avons la permission de le faire dans ce cas précis.

       – Eh quoi ? On a élevé la voix quand je guérissais un malade et quand je l’absolvais un jour de sabbat, et à vous il est permis de violer le sabbat pour une discussion oiseuse ? Y a-t-il donc deux mesures en Israël ? Partez ! Partez ! Et laissez-moi continuer ma route.

       – Maître, tu es prophète. Par conséquent, tu es au courant. Moi, je le crois et lui le croit. Pourquoi nous repousses-tu ?

       – Pourquoi ?… »

       Jésus s’arrête et les regarde fixement. Ses yeux sévères, qui traversent et pénètrent au-delà des voiles de la chair pour lire les cœurs, regardent d’un air dominateur les deux hommes qu’il a devant lui. Et ses yeux si insoutenables dans la rigueur, si doux dans l’amour, changent soudain et prennent une expression si affectueuse, si miséricordieuse que, si d’abord le cœur tremblait de crainte devant la puissance de son regard, maintenant il tremble d’émotion devant l’éclat de l’amour du Christ.

       « Pourquoi ? » répète-t-il… « Ce n’est pas moi, mais les hommes qui repoussent le Fils de l’homme, et ce dernier doit se défier de ses frères. Mais à ceux qui n’ont pas de malice dans le cœur, je dis : “ Venez ” et, à ceux qui me haïssent : “ Aimez-moi. ”

       – Alors, Maître…

       – Alors, je vais au village pour le sabbat.

       – Attends-nous, au moins.

       – Au crépuscule du sabbat, je pars. Je ne puis attendre. »

       471.5 Les deux hommes se regardent et restent en arrière pour se consulter, puis l’un d’eux, celui dont le visage est le plus ouvert, celui qui a presque toujours parlé, revient au pas de course.

       « Maître, je reste avec toi jusqu’après le sabbat. »

       Pierre, qui est à côté de Jésus, tire son vêtement pour l’obliger à se tourner de son côté, et lui murmure :

       « Non. Un espion. »

       Derrière son cousin, Jude lui souffle :

       « Méfie-toi. »

       Nathanaël, qui est allé à l’avant avec Simon et Philippe, se retourne et lui fait les gros yeux pour dire : “ Non. ” Même les deux plus confiants, André et Jean, font signe que non dans le dos de l’importun.

       Mais Jésus ne tient pas compte de leur peur soupçonneuse et il répond brièvement :

       « Reste. »

       Les autres doivent se résigner.

       L’homme, content, se sent moins étranger, et éprouve le besoin de dire son nom, qui il est, pourquoi il se trouve en Palestine alors qu’il est né dans la Diaspora. Il précise qu’il a été consacré à Dieu dès se naissance parce qu’il fut une “ consolation pour ses parents ” qui, reconnaissants au Seigneur de ce don, le confièrent à des parents à Jérusalem pour qu’il appartienne au Temple. Là, en servant la Maison de Dieu, il a connu le rabbi Gamaliel et est devenu son disciple attentif et aimé :

       « Ils m’ont appelé Joseph parce que, comme l’ancien Joseph, j’ai ôté à ma mère la douleur d’être stérile. Mais comme ma mère m’appelait toujours “ ma consolation ” pendant qu’elle me nourrissait, je suis devenu Barnabé pour tous. Même le grand rabbi me surnomme ainsi, parce qu’il trouve sa consolation dans ses meilleurs élèves.

       – Fais en sorte que Dieu dise cela de toi, et même qu’il t’appelle ainsi » dit Jésus.

       471.6 Ils entrent dans le village.

       « Le connais-tu ? demande Jésus.

       – Non. Je n’y suis jamais venu. C’est la première fois que je viens dans le territoire de Nephtali. Le rabbi m’a amené avec lui, avec d’autres, parce que je suis resté seul…

       – As-tu Dieu pour ami ?

       – Je l’espère. J’essaie de le servir le mieux possible.

       – Alors, tu n’es pas seul. C’est le pécheur qui est seul.

       – Je suis pécheur, moi aussi…

       – Toi qui es disciple d’un grand rabbi, tu connais certainement les conditions pour qu’un acte devienne péché.

       – Tout est péché, Seigneur. L’homme pèche continuellement car les préceptes sont plus nombreux que les moments d’une journée. Et la réflexion ou les circonstances ne nous aident pas toujours à ne plus pécher.

       – En vérité, même les circonstances — surtout elles — nous amènent souvent à pécher. Mais as-tu une idée claire du principal attribut de Dieu ?

       – La justice.

       – Non.

       – La puissance.

       – Non.

       – … La sévérité.

       – Moins que tout.

       – Et pourtant… elle s’est manifestée sur le Sinaï et plus tard encore…

       – Le peuple a vu le Très-Haut au milieu des éclairs. Ils ceignaient d’une auréole terrible le visage du Père et Créateur. En vérité, vous ne connaissez pas le vrai visage de Dieu. Si vous le connaissiez et si vous en connaissiez l’esprit, vous sauriez que le principal attribut de Dieu, c’est l’amour, et l’amour miséricordieux.

       – Je sais que le Très-Haut nous a aimés. Nous sommes le peuple élu, mais il est terrible de le servir !

       – Si tu sais que Dieu est amour, comment peux-tu dire qu’il est redoutable ?

       – C’est qu’en péchant, nous perdons son amour.

       – Je t’ai demandé tout à l’heure si tu connaissais les conditions par lesquelles un acte devient péché.

       – Quand ce n’est pas un acte des six cent treize préceptes, des traditions, des décisions, des coutumes, des bénédictions et des prières, en plus des dix commandements de la Loi, ou bien quand ce n’est pas comme les scribes enseignent ces choses, alors c’est un péché.

       – Même si l’homme ne le commet pas en toute connaissance de cause et avec un parfait consentement de la volonté ?

       – Même dans ce cas. Aussi, qui peut dire : “ Moi, je ne pèche pas ” ? Qui peut espérer obtenir à sa mort la paix en Abraham ?

       471.7 – Les hommes ont-ils une âme parfaite ?

       – Non. Car Adam a péché, et nous avons cette faute en nous. Elle nous rend faibles. L’homme a perdu la grâce du Seigneur, l’unique force pour nous conduire…

       – Et le Seigneur le sait ?

       – Il sait tout.

       – Alors crois-tu qu’il n’ait pas de miséricorde et ne tienne pas compte de tout ce qui affaiblit l’homme ? Crois-tu qu’il exige de ceux qui ont été frappés ce qu’il pouvait exiger du premier Adam ? Il y a là une différence que vous ne prenez pas en considération. Dieu est justice, oui. Il est puissance, oui. Il peut être aussi sévérité pour l’impénitent. Mais quand il voit que son enfant — vous êtes tous enfants sur la terre : c’est une heure d’éternité pour l’âme, qui devient adulte à son examen spirituel de majorité éternelle dans le jugement particulier — quand donc il voit que son enfant a un manquement parce qu’il est distrait, qu’il est lent pour arriver à discerner, parce qu’il est peu instruit, parce qu’il est très faible à une ou plusieurs occasions, penses-tu que le Père très-saint puisse le juger avec une inexorable rigueur ? Tu l’as dit : l’homme a perdu la grâce, la force qui permet de lutter contre les tentations et les appétits. Et Dieu le sait. Il ne faut pas avoir peur de Dieu et le fuir comme Adam après la faute, mais se rappeler qu’il est l’Amour. Son visage resplendit sur les hommes, non pas pour les réduire en cendres, mais pour les réconforter comme le soleil le fait par ses rayons. C’est l’amour, et non pas la sévérité, qui rayonne de Dieu. Ce sont des rayons de soleil et non des flèches foudroyantes. Et, du reste… Qu’est-ce que, de lui-même, a imposé l’Amour ? Un fardeau que l’on ne peut porter ? Un code aux innombrables articles que l’on risque d’oublier ? Non : seulement les dix commandements. Il s’agissait de retenir comme un poulain l’homme animal qui, sans bride, va à sa ruine. Mais quand l’homme sera sauvé, quand la grâce lui sera rendue, quand viendra le Royaume de Dieu, autrement dit le Règne de l’amour, il ne sera donné qu’un seul commandement aux enfants de Dieu et aux sujets du Roi, et il contiendra tout : “ Aime ton Dieu de tout ton être, et ton prochain comme toi-même. ” Tu dois croire, en effet, que Dieu-Amour ne peut qu’alléger le joug et le rendre plus doux, et avec l’amour il sera doux de servir Dieu : il ne sera plus craint, mais aimé. Aimé seulement, aimé pour lui-même, et aimé dans nos frères. Comme elle sera simple, la dernière Loi ! Comme l’est Dieu, qui est parfait dans sa simplicité. Ecoute : aime Dieu de tout ton être, aime ton prochain comme toi-même. Réfléchis : les lourds six cent treize préceptes ainsi que toutes les prières et bénédictions ne sont-ils pas déjà résumés dans ces deux phrases, en les débarrassant des détails inutiles qui ne sont pas de la religion, mais de l’esclavage à l’égard de Dieu ? Si tu aimes Dieu, tu l’honores certainement à toutes les heures. Si tu aimes ton prochain, tu ne fais certainement rien qui le fasse souffrir. Tu ne mens pas, tu ne voles pas, tu ne tues ni ne blesses, tu n’es pas adultère. N’est-ce pas le cas ?

       471.8 – C’est vrai… Maître juste, je voudrais rester avec toi. Mais Gamaliel a déjà perdu, à cause de toi, ses meilleurs disciples… Moi…

       – Ce n’est pas encore l’heure de venir à moi. Quand elle arrivera, ton maître lui-même te le dira, car c’est un juste.

       – Il l’est, c’est vrai ? Tu le dis toi-même ?

       – Oui, parce que c’est la vérité. Je ne suis pas homme à abattre pour m’élever sur celui que j’aurais abattu. Je reconnais à chacun ce qui est à lui… Mais ils nous appellent… Ils ont sûrement trouvé où nous loger. Allons-y…»

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