Une initative de
Marie de Nazareth

Marie relate sa mission à Tibériade

mercredi 11 juillet 29
Nazareth

Vision de Maria Valtorta

       439.1 A son retour chez elle, la Vierge est épuisée, mais très heureuse. Elle se met aussitôt à la recherche de son Jésus qui, à l’ultime lueur du jour qui meurt, travaille encore à la porte du four qu’il est en train de remettre en place. C’est Simon qui lui a ouvert et, après l’avoir saluée, il se retire prudemment dans l’atelier. Je ne vois pas Thomas. Peut-être est-il sorti.

       Jésus pose ses outils dès qu’il voit sa Mère et s’approche d’elle tout en essuyant ses mains graisseuses (il était en train de huiler des gonds et des verrous) à son tablier de travail. Leur sourire réciproque semble éclairer le jardin où descend la lune.

       « Paix à-toi, Maman.

       – Paix à toi, mon Fils.

       – Comme tu es fatiguée ! Tu ne t’es pas reposée…

       – Je suis restée de l’aube au crépuscule chez Joseph… Mais sans ces grandes chaleurs, je serais repartie aussitôt pour t’annoncer qu’Auréa est à toi.

       – Oui ? »

       Jésus semble même rajeunir sous l’effet de la surprise et du bonheur. On dirait un visage d’à peine plus de vingt ans et, dans sa joie, perdant la gravité dont son expression et ses actes sont généralement empreints, il en vient à ressembler encore plus à sa Mère, qui est toujours si sereinement juvénile par ses gestes et son allure.

       « Oui, Jésus. Et je l’ai obtenue sans aucune difficulté. La dame a immédiatement accepté. Elle s’est émue, en reconnaissant qu’elle-même et ses amies sont trop corrompues pour éduquer une enfant pour Dieu : c’était un aveu si humble, si sincère, si vrai ! On ne trouve pas facilement des gens qui reconnaissent leurs défauts sans y être forcés.

       – Oui, ce n’est pas facile. Beaucoup en Israël ne savent pas le faire. Ce sont de belles âmes ensevelies sous une croûte d’ordure. Mais quand l’ordure tombera…

       – Cela arrivera-t-il, mon Fils ?

       – J’en suis sûr. Elles tendent instinctivement au Bien. Elles finiront par y adhérer. Que t’a-t-elle dit ?

       – Juste quelques mots… Nous nous sommes très vite entendues,

       439.2 mais il serait bon d’avoir tout de suite Auréa parmi nous. Je veux le lui dire personnellement, si tu acceptes, mon Fils.

       – Oui, Maman, nous allons envoyer Simon. »

       Et il appelle d’une voix forte Simon le Zélote, qui arrive aussitôt.

       « Simon, va chez Simon, fils d’Alphée, et dis que ma Mère est de retour, puis reviens avec la fillette et Thomas, qui est certainement là pour finir le petit travail que Salomé lui a demandé. »

       Simon s’incline et part sur-le-champ.

       « Raconte-moi, Maman… Ton voyage… ton entretien… Pauvre Maman, comme tu es fatiguée à cause de moi !

       – Oh ! non, Jésus ! Il n’y a pas de fatigue quand tu es heureux… »

       Marie raconte son voyage et les frayeurs de Marie, femme d’Alphée, le séjour dans la maison du batelier, l’entrevue avec Valéria, puis elle achève :

       « J’ai préféré la voir à cette heure puisque le Ciel le permettait. Elle était plus libre, moi aussi, et Marie, femme de Clopas, était plus vite rassurée : imaginer deux femmes traversant Tibériade la terrorisait, et seul son amour pour toi, la pensée de te servir, pouvait l’aider… »

       Marie sourit en rappelant les angoisses de sa belle-sœur…

       Jésus sourit à son tour :

       « La malheureuse ! C’est la vraie femme d’Israël, l’antique femme, réservée, toute à son foyer, la femme forte selon les Proverbes. Mais, dans la nouvelle religion, la femme ne sera pas forte à la maison seulement… Beaucoup surpasseront Judith et Jahel, car elles seront héroïques en elles-mêmes, avec l’héroïsme de la mère des Maccabées… Et notre Marie sera du nombre. Mais pour le moment… elle est encore ainsi… 439.3 As-tu vu Jeanne ? »

       Marie ne sourit plus. Peut-être redoute-elle une question à propos de Judas. Elle s’empresse de répondre :

       « Je n’ai pas voulu imposer de nouvelles angoisses à Marie. Nous nous sommes enfermées dans la maison jusqu’au milieu de l’après-midi pour nous reposer, après quoi nous sommes parties… J’ai pensé que nous la verrons bientôt, sur le lac…

       – Tu as bien fait. Tu m’as donné la preuve des sentiments des Romaines envers moi. Si Jeanne était intervenue, on aurait pu penser qu’elle cédait à son amie. Maintenant, nous allons attendre jusqu’au sabbat, et si Myrta ne vient pas, nous irons nous-mêmes chez elle avec Auréa.

       – Mon Fils, je voudrais rester…

       – Tu es très fatiguée, je le vois.

       – Non, ce n’est pas pour cette raison… Je pense que Judas pourrait venir ici… De même qu’il est bon qu’à Capharnaüm il y ait toujours quelqu’un pour l’attendre et l’accueillir en ami, il est bon qu’il y ait ici aussi quelqu’un pour l’accueillir avec amour.

       – Merci, Maman. Toi seule comprends ce qui peut encore le sauver… »

       Ils soupirent tous deux sur ce disciple qui les afflige…

       439.4 Simon et Thomas reviennent avec Auréa, qui court vers Marie. Jésus la laisse avec sa Mère pour aller à la maison avec les apôtres.

       « Tu as beaucoup prié, ma fille, et le bon Dieu t’a entendue… » commence Marie.

       Mais la fillette l’interrompt par un cri de joie :

       « Je reste avec toi ! »

       Et elle lui jette les bras autour du cou en lui donnant un baiser.

       Marie lui rend son baiser et, la tenant toujours entre ses bras, elle lui dit :

       « Quand quelqu’un nous fait une grande faveur, il faut le lui rendre, n’est-ce pas ?

       – Oh oui ! Et je te le rendrai avec plein d’amour.

       – Oui, ma fille. Mais, au-dessus de moi, il y a Dieu. C’est lui qui t’a fait cette grande faveur, cette grâce sans mesure de t’accueillir parmi les membres de son peuple, de te rendre disciple du Maître Sauveur. Moi, je n’ai été que l’instrument de la grâce, mais la grâce, c’est lui, le Très-Haut, qui te l’a accordée. Que donneras-tu donc au Très-Haut pour lui montrer que tu le remercies ?

       – Mais… je ne sais pas… Dis-le-moi, toi, Mère…

       – De l’amour, c’est certain. Mais l’amour, pour être vraiment tel, doit être uni au sacrifice, car si une chose coûte, elle a plus de valeur, n’est-ce pas ?

       – Oui, Mère.

       – Voilà, alors je dirais que, avec la même joie qui t’a fait crier : “ Je reste avec toi ! ”, tu devrais crier : “ Oui, Seigneur ” quand moi, sa pauvre servante, je te communiquerai la volonté du Seigneur sur toi.

       – Explique-la-moi, Mère, dit Auréa, tandis que son visage prend un air sérieux.

       – La volonté de Dieu te confie à deux bonnes mères : Noémie et Myrta… »

       Deux grosses larmes brillent dans les yeux clairs de la fillette, puis coulent sur son petit visage rose.

       « Elles sont bonnes, elles sont chères à Jésus et à moi. Jésus a sauvé le fils de l’une, et j’ai allaité celui de l’autre. Et tu as vu qu’elles sont bonnes…

       – Oui… mais moi, j’espérais rester avec toi…

       – Ma fille, on ne peut pas tout avoir ! 439.5 Tu vois que moi aussi, je ne reste pas avec mon Jésus. Je vous le donne et je reste loin, si loin de lui, pendant qu’il parcourt la Palestine pour prêcher, guérir et sauver les fillettes…

       – C’est vrai…

       – Si je l’avais voulu pour moi seule, tu n’aurais pas été sauvée… Si je l’avais voulu pour moi seule, votre âme ne serait pas sauvée. Vois combien mon sacrifice est grand. Je vous donne un Fils pour qu’il soit immolé pour votre âme. Du reste, toi et moi, nous serons toujours unies, car les disciples restent et resteront toujours unis autour du Christ, en formant une grande famille soudée par l’amour pour lui.

       – C’est vrai. Et puis… je reviendrai ici, n’est-ce pas ? Et nous nous verrons encore?

       – Certainement, tant que Dieu le voudra.

       – Et tu prieras toujours pour moi…

       – Je prierai toujours pour toi.

       – Et quand nous serons ensemble, tu m’instruiras encore ?

       – Oui, ma fille…

       – Ah ! je voulais devenir comme toi ! Est-ce que je le pourrai jamais ? Savoir, pour être bonne…

       – Noémie est la mère d’un chef de synagogue qui est disciple du Seigneur, Myrta celle d’un bon fils qui a mérité la grâce du miracle et qui est un bon disciple. Et les deux femmes ne sont pas seulement pleines d’amour, mais aussi bonnes et sages.

       – Tu me l’assures ?

       – Oui, ma fille.

       – Alors… bénis-moi, et que la volonté du Seigneur soit faite… comme dit la prière de Jésus. Je l’ai récitée tant de fois… Il est juste que, maintenant, je fasse ce que j’ai dit pour obtenir de ne plus aller chez les Romains…

       – Tu es une bonne enfant et Dieu t’aidera de plus en plus. Viens, allons dire à Jésus que sa plus jeune disciple sait faire la volonté de Dieu… »

       Et, la tenant par la main, Marie rentre avec Auréa dans la maison.

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