Une initative de
Marie de Nazareth

Avec les paysans de Yokhanan

dimanche 10 juin 29
vers Séphoris

Vision de Maria Valtorta

       432.1 « Vont-ils venir ? » demande Matthieu à ses compagnons qui sont assis sous un bois de chênes verts sur les premières pentes de la colline où s’élève Séphoris. La plaine d’Esdrelon n’est plus visible, car elle est au-delà de la colline où ils se trouvent. Mais une plaine beaucoup plus petite s’étend entre cette colline et celles de la région de Nazareth, bien distinctes dans la limpide clarté de la lune.

       « Ils l’ont promis, et ils vont venir, répond André.

       – Certains, du moins. Ils sont partis au milieu de la première veille et ils arriveront au début de la seconde, estime Thomas.

       – Plus tard, dit Jude.

       – Il nous a fallu moins de trois heures, objecte André.

       – Nous sommes des hommes, et en pleine force. Eux sont fatigués, et des femmes les accompagnent probablement, répond encore Jude.

       – Pourvu que leur maître ne s’en aperçoive pas ! soupire Matthieu.

       – Il n’y a pas de danger : il est parti pour Jezréel, chez un ami. 432.2 Quant à l’intendant, il vient lui aussi, car il ne hait pas le Maître, dit Thomas.

       – Cet homme est-il sincère ? demande Philippe.

       – Oui, car il n’a pas de raison de ne pas l’être.

       – Qui sait ? Etre dans les bonnes grâces du maître et…

       – Non, Philippe. Yokhanan le renvoie après les vendanges, précisément parce qu’il ne hait pas le Maître, répond André.

       – Qui vous a dit cela ? demandent plusieurs.

       – Lui et les paysans… chacun de leur côté. Et quand deux hommes de catégories sociales différentes sont d’accord, c’est signe que ce qu’ils disent est vrai. Les paysans pleuraient le départ de l’intendant. Il était devenu très humain. Et il nous a lui-même rapporté : “ Je suis un homme, pas une marionnette. L’an dernier il m’a demandé : ‘ Honore le Maître, approche-le, sois son fidèle. ’ J’ai obéi. Aujourd’hui, il me dit : ‘ Malheur à toi si tu aimes mon ennemi et si tu leur permets de l’aimer. Je ne veux pas d’anathème sur mes terres pour avoir accueilli ce maudit. ’ Mais, maintenant que je l’ai connu, comment puis-je considérer cet ordre comme juste ? J’ai rétorqué à mon maître : ‘ Tu tenais un discours différent l’an dernier, pourtant c’est toujours le même homme. ’ Il m’a frappé une première fois. J’ai lancé : ‘ Je ne suis pas un esclave et, même si je l’étais, tu ne posséderais pas ma pensée. Or j’estime que Celui que tu appelles maudit est saint. ’ Il m’a frappé de nouveau. Ce matin, il m’a dit : ‘ L’anathème d’Israël est sur mes terres. Malheur à toi si tu transgresses mon ordre. Tu ne seras plus mon serviteur. ’ J’ai répondu : ‘ Tu as raison : je ne serai plus ton serviteur. Cherches-en un autre qui ait ton cœur et qui soit un rapace pour tes biens comme tu l’es pour les âmes d’autrui. ’ Il m’a jeté par terre et battu… Mais le travail de l’année va bientôt finir et, à la lune de Tisri, je vais être libre. Je le regrette seulement pour eux…” et il montrait les paysans, raconte Thomas.

       – Mais où l’avez-vous vu ?

       – Dans le bois, comme si nous étions des voleurs. Michée, à qui nous avions parlé, l’avait averti et il est arrivé encore couvert de sang ; les serviteurs et les servantes étaient venus par petits groupes…, précise André.

       432.3 – Hum ! Alors Judas avait raison ! Lui connaît l’humeur du pharisien…, fait remarquer Barthélemy.

       – Judas sait trop de choses !… opine Jacques, fils de Zébédée.

       – Tais-toi ! Il pourrait t’entendre ! conseille Matthieu.

       – Non. Il s’est éloigné en disant qu’il a sommeil et mal à la tête, répond Jacques.

       – C’est la lune : la lune dans le ciel et la lune dans sa tête. Il est ainsi, plus changeant que le vent, déclare sentencieusement Pierre, jusqu’alors muet.

       – Oui… Un vrai malheur parmi nous ! soupire Barthélemy.

       – Non. Ne dis pas cela ! Ne parle pas de malheur ! Dis plutôt moyen de se sanctifier…, corrige Simon le Zélote.

       – Ou de se damner, car il met les vertus en danger…, dit Jude d’un ton tranchant.

       – C’est un malheureux ! » commente tristement André.

       432.4 Un silence s’établit. Puis Pierre demande :

       « Est-ce que le Maître prie encore ?

       – Non. Il est passé pendant que tu dormais, pour rejoindre Jean et son frère Jacques, placés en sentinelles sur la route. Il veut être présent dès l’arrivée de ces pauvres paysans. Ce sera peut-être la dernière fois qu’il les verra, répond Simon le Zélote.

       – Pourquoi la dernière fois ? Pourquoi ? Ne dis pas cela. Tu sembles porter malheur ! lance Jude, tout agité.

       – Mais parce que, tu t’en rends bien compte, nous sommes de plus en plus persécutés… Je ne sais pas comment nous ferons à l’avenir…

       – Simon a raison… Hé ! ce sera une belle avancée d’être tous “ esprits ”… Mais… s’il était permis d’avoir un petit peu… d’humanité…, un tout petit peu de protection de Claudia ne nous aurait pas fait de mal, dit Matthieu.

       – Non. Il vaut mieux être seuls… et surtout purs de tout contact avec les païens. Moi… je ne suis pas d’accord, tranche avec décision Barthélemy.

       – Assez peu, moi aussi… » confesse Jude. « Le Maître dit cependant que sa doctrine doit s’étendre dans le monde entier, et que c’est à nous qu’il reviendra de semer partout sa parole. Nous devrons donc nous habituer à approcher les païens et les idolâtres…

       – Ce sont des gens impurs. J’ai l’impression de faire un sacrilège. La Sagesse aux porcs !

       – Ils ont une âme, eux aussi, Nathanaël ! Tu avais pitié de la fillette hier…

       – Parce que… il faut la former à partir de rien. C’est comme un nouveau-né… Mais les autres !… Et puis elle n’est pas Romaine…

       – Tu crois que les Gaulois sont moins idolâtres ? Ils ont leurs dieux cruels, eux aussi. Tu t’en apercevras si tu dois aller les convertir ! intervient Simon le Zélote, qui est plus cultivé que les autres, je dirais plus cosmopolite.

       – Mais elle n’est pas de la race des profanateurs d’Israël. Moi, je ne prêcherai jamais aux ennemis d’Israël, ni aux actuels ni aux anciens.

       – Alors… tu devras aller très loin, chez les Hyperboréens, parce que… on ne le dirait pas, mais Israël a fait l’essai de tous les peuples voisins… dit Thomas.

       – J’irai au loin… 432.5 Mais voici le Maître. Allons à sa rencontre. Que de gens ! Ils sont tous venus, jusqu’aux enfants… !

       – Jésus va être heureux… »

       Ils se joignent au Maître qui avance avec peine dans la prairie, pressé comme il l’est par tant de gens qui l’entourent.

       – Judas est-il encore absent ? demande Jésus.

       – Oui, Maître. Mais si tu veux, nous allons l’appeler…

       – Pas besoin. Ma voix l’atteindra là où il est. Et sa conscience, libre, lui parle avec sa propre voix. Il ne faut pas y unir les vôtres et forcer une volonté. Venez, asseyons-nous ici avec nos frères, et pardonnez-moi si je n’ai pu rompre le pain avec vous pour un repas d’amour. »

       Ils s’asseyent en cercle autour de Jésus, qui veut avoir autour de lui les enfants qui, confiants et caressants, se serrent contre lui.

       « Bénis-les, Seigneur ! Qu’ils voient, eux, ce que nous, nous espérons voir : la liberté de t’aimer ! crie une femme.

       – Oui. Ils nous enlèvent même celle-là. Ils ne veulent pas que dans notre cœur soient gravées tes paroles, et maintenant ils nous empêchent de nous rencontrer en nous défendant de venir vers toi… et nous n’aurons plus de paroles saintes ! gémit un vieil homme.

       – Ainsi abandonnés, nous deviendrons pécheurs. Tu nous as enseigné le pardon… tu nous as donné tant d’amour que nous pouvions supporter la méchanceté de notre maître… Mais maintenant… » dit un jeune homme.

       Je distingue mal les visages et je ne sais pas exactement qui parle, mais je me base sur le ton des voix.

       « Ne pleurez pas. Ma parole ne vous fera pas défaut. Je viendrai encore, tant que je le pourrai…

       – Non, Maître et Seigneur. Il est méchant, et ses amis également. Ils pourraient te faire du mal, et ce serait à cause de nous. Nous faisons le sacrifice de te perdre, mais ne nous oblige pas à devoir dire un jour avec chagrin : “ C’est à cause de nous qu’il a été pris. ”

       – Oui, sauve-toi, Maître !

       – Ne craignez rien. 432.6 On voit, dans le Livre de Jérémie, comment celui-ci demanda à son secrétaire Baruch d’écrire ce que le Seigneur lui dictait, et d’aller le lire aux personnes rassemblées dans la maison du Seigneur, à la place du prophète qui, étant prisonnier, ne pouvait pas s’y rendre. C’est ce que je ferai. J’ai de nombreux et fidèles Baruch parmi mes apôtres et mes disciples. Ils viendront vous rapporter la parole du Seigneur, de sorte que vos âmes ne périront pas. Et moi, je ne serai pas pris à cause de vous, car le Très-Haut me cachera à leurs yeux jusqu’à ce que vienne l’heure où le Roi d’Israël doit être montré aux foules pour être connu de tous.

       Et ne craignez pas non plus de perdre les paroles qui sont en vous. On lit, toujours dans Jérémie, que, même après la destruction du volume par Joachim, roi de Juda, — qui espérait, en brûlant le rouleau, détruire les paroles éternelles et véridiques —, ce qui avait été dicté par Dieu demeura parce que le Seigneur ordonna au prophète : “ Prends un autre rouleau pour y écrire tout ce qu’il y avait dans le rouleau brûlé par le roi. ” Et Jérémie donna un volume à Baruch, un rouleau qui n’avait pas servi, et il dicta de nouveau à son secrétaire les paroles éternelles et d’autres encore pour les compléter. Car le Seigneur répare les dégâts faits par les hommes quand c’est pour le bien des âmes. Il ne permet pas que la haine anéantisse ce qui est œuvre d’amour.

       Eh bien, moi aussi, je peux me comparer à un volume rempli de saintes vérités : si je viens à être détruit, croyez-vous que le Seigneur vous laissera périr sans que vous soyez aidés par d’autres volumes, où se trouveront mes paroles et celles de mes témoins, qui raconteront ce que je ne pourrai pas dire, parce qu’emprisonné par la Violence et détruit par elle ? Et croyez-vous que ce qui est imprimé dans le volume de vos cœurs puisse s’anéantir quand le temps passera sur mes paroles ? Non. L’Ange du Seigneur vous les répétera et les gardera fraîches dans vos âmes qui désirent la sagesse. Qui plus est, il vous les expliquera et vous posséderez la sagesse de la parole de votre Maître. Vous scellez par la souffrance votre amour pour moi. Est-ce que ce qui résiste même à la persécution peut périr ? Non. C’est moi qui vous le dis.

       Le don de Dieu ne s’efface pas. Seul le péché l’anéantit. 432.7 Mais vous, vous ne voulez sûrement pas pécher, n’est-ce pas, mes amis ?

       – Non, Seigneur. Ce serait te perdre même dans l’autre vie, disent plusieurs.

       – Mais ils nous feront pécher. Il nous a imposé de ne plus sortir du domaine pendant le sabbat… et il n’y aura plus de Pâque pour nous. Nous pécherons donc, disent d’autres.

       – Non, c’est lui qui péchera, lui seul. Car il viole le droit de Dieu et des enfants de Dieu de s’embrasser et de s’aimer en un doux colloque d’amour et d’enseignement le jour du Seigneur.

       – Mais lui répare par de nombreux jeûnes et offrandes. Pour nous, c’est impossible, parce que notre nourriture est déjà trop insuffisante en proportion de la fatigue de notre travail. Et nous n’avons rien à offrir… Nous sommes pauvres…

       – Vous offrez ce que Dieu apprécie : votre cœur. Isaïe, parlant au nom de Dieu, dit aux faux pénitents : “ Au jour de votre jeûne apparaît votre volonté et vous accablez vos débiteurs. Vous jeûnez pour vous quereller, discutailler et vous battre à coups de poings d’une manière impie. Ne jeûnez pas comme jusqu’à présent si vous voulez faire entendre votre voix là-haut ! Est-ce cela, le jeûne que je désire ? Se borner une journée à affliger son âme, à tourmenter son corps et à dormir dans la cendre, est-ce cela que tu appelleras jeûne et jour agréable au Seigneur ? Tout autre est celui que je préfère : brise les chaînes du péché, délie les engagements qui oppriment, renvoie libres les opprimés, enlève tous les fardeaux. Partage ton pain avec l’affamé, accueille les pauvres et les pèlerins, habille ceux qui sont nus et ne méprise pas ton prochain. ”

       Mais ce n’est pas ainsi qu’agit Yokhanan. De par le travail que vous faites pour lui en l’enrichissant, vous êtes ses créanciers. Or il vous traite plus mal que des débiteurs retardataires, il hausse la voix pour vous menacer et lève la main pour vous frapper. Il n’est pas miséricordieux envers vous, et il vous méprise parce que vous êtes ses serviteurs. Mais le serviteur est un homme comme son maître et, s’il a le devoir de servir, il a également le droit de recevoir ce qui est nécessaire à un homme, aussi bien matériellement que pour le bien de son âme. On n’honore pas le sabbat, même en le passant à la synagogue, si, le même jour, on enchaîne ses frères et on les abreuve d’aloès. Quant à vous, faites vos sabbats en parlant du Seigneur entre vous, et le Seigneur sera parmi vous. Pardonnez, et le Seigneur vous glorifiera.

       432.8 Je suis le Bon Berger, et j’ai pitié de toutes les brebis. Mais, c’est certain, j’aime d’un amour particulier celles que les bergers idolâtres ont frappées pour qu’elles s’éloignent de mon chemin. C’est pour elles, plus que pour toute autre, que je suis venu. Car mon Père, qui est aussi le vôtre, m’a donné cet ordre : “ Fais paître ces brebis d’abattoir, tuées sans pitié par leurs maîtres qui les ont vendues en disant : ‘Nous nous sommes enrichis !’ et desquelles les bergers n’ont pas eu compassion. ”

       Eh bien, je ferai paître le troupeau d’abattoir, les pauvres du troupeau, en abandonnant à leur méchanceté ceux qui vous accablent et affligent le Père, qui souffre en ses enfants. Je tendrai la main aux plus petits des fils de Dieu et je les attirerai à moi, pour qu’ils aient ma gloire.

       Le Seigneur le promet par la bouche des prophètes qui célèbrent ma pitié et ma puissance de Berger. Et moi, je vous le promets directement, à vous qui m’aimez. Je veillerai sur mon troupeau. A ceux qui accusent les bonnes brebis de troubler l’eau et d’abîmer la pâture pour venir à moi, je dirai :

       “ Eloignez-vous : c’est vous qui asséchez la source et faites dépérir la pâture de mes enfants. ” Mais je les ai amenés à d’autres pâturages, aux pâturages qui rassasient l’âme, et je le ferai encore. Je vous laisserai ce pâturage pour vos grosses panses, je vous abandonnerai la source amère que vous avez fait jaillir. Mais moi, je partirai avec elles en séparant les vraies brebis de Dieu des fausses, et mes agneaux ne seront plus tourmentés par rien, ils jubileront pour toujours dans les pâturages du Ciel. ”

       Persévérez, mes enfants bien-aimés ! Ayez encore un peu de patience, tout comme moi. Soyez fidèles, en faisant ce qui vous est permis par votre maître injuste. Dieu jugera que vous avez tout accompli, et il vous en récompensera. Ne haïssez pas, même si tout conspire à vous enseigner la haine. Ayez foi en Dieu. Vous voyez : Jonas a été soustrait à sa souffrance, et Jabé a été amené à l’amour. Mais le Seigneur agira avec vous de la même façon qu’avec le vieil homme et avec l’enfant, partiellement en cette vie, totalement dans l’autre.

       432.9 Je n’ai que des pièces de monnaie à vous offrir pour rendre moins dure votre situation matérielle. Je vous les donne. Matthieu, remets-les-leur, pour qu’ils se les partagent. Il y en a beaucoup, mais c’est toujours trop peu pour vous, qui êtes si nombreux et si nécessiteux. Je n’ai rien d’autre… rien de matériel. Mais j’ai mon amour, la puissance que je tiens de ma qualité de Fils du Père, pour demander pour vous les infinis trésors surnaturels, afin de vous consoler de vos larmes et de donner la lumière à vos brumes.

       Oh ! quelle triste vie que Dieu peut rendre lumineuse ! Lui seul, lui seul le peut !

       Et moi, je dis :

       “ Père, c’est pour eux que je te prie. Je ne te prie pas pour les gens heureux et riches du monde, mais pour eux qui n’ont que toi et moi. Fais-les s’élever si haut dans les voies spirituelles, qu’ils trouvent tout réconfort dans notre amour ; et donnons-nous à eux avec l’amour, avec tout notre infini amour, pour recouvrir de paix, de courage, de paix, de sérénité, de force surnaturelle, leurs journées et leurs occupations, afin que, éloignés du monde par amour pour nous, ils puissent résister à leur calvaire, et après la mort, te posséder toi, nous, l’infinie béatitude. ” »

       Jésus a prié debout, après s’être dégagé doucement des enfants qui s’étaient endormis sur lui. Il a l’air majestueux et doux en priant.

       Puis il baisse les yeux et dit :

       « Je m'en vais. C’est pour vous le moment de partir pour arriver chez vous à temps. Nous nous reverrons. Je vous amènerai Marziam. Mais même quand je ne pourrai plus venir, mon Esprit sera toujours avec vous, et mes apôtres vous aimeront comme je vous ai aimés. Que le Seigneur fasse reposer sur vous sa bénédiction. Allez ! »

       Il se penche pour caresser les enfants endormis et s’abandonne aux effusions de la pauvre foule, qui n’arrive pas à se détacher de lui…

       Enfin, chacun s’en va dans sa direction et les deux groupes se séparent pendant que la lune descend et que l’on allume des branches pour éclairer la route. L’âcre fumée des rameaux encore humides est une bonne excuse pour les larmes qui coulent…

       432.10 Judas les attend, adossé à un tronc d’arbre. Jésus le regarde sans mot dire, pas même quand Judas lâche :

       « Je vais mieux. »

       Ils avancent comme ils peuvent dans la nuit, puis plus aisément à l’aube.

       Voyant un carrefour, Jésus s’arrête :

       « Séparons-nous. Que Thomas, Simon le Zélote et mes frères viennent avec moi. Que les autres aillent m’attendre au lac. »

       Judas intervient :

       « Merci, Maître… Je n’osais te le demander, mais tu précèdes mes désirs. Je suis vraiment fatigué et, si tu le permets, je m’arrêterai à Tibériade…

       – Chez un ami », ne peut s’empêcher de dire Jacques, fils de Zébédée.

       Judas écarquille les yeux… Mais il se borne à cela.

       Jésus se hâte de dire :

       « Il me suffit que tu rejoignes tes compagnons à Capharnaüm pour le sabbat. Venez que je vous embrasse, vous qui me quittez. »

       Et il embrasse affectueusement ceux qui s’en vont en donnant à chacun un conseil à voix basse…

       Personne ne fait d’objection. Seul, Pierre supplie en partant :

       « Reviens vite, Maître.

       – Oui, reviens vite, reprennent les autres.

       Et Jean dit le mot de la fin :

       « Sans toi, le lac sera bien triste… »

       Jésus les bénit encore et promet :

       « Bientôt ! »

       Puis chacun part de son côté.

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