Une initative de
Marie de Nazareth

Résurrection du fils de la veuve

vendredi 17 mars 28
Naïm
Enrico Pollastrini

Dans les évangiles : Lc 7,11-17

Luc 7,11-17

Par la suite, Jésus se rendit dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu’une grande foule. Il arriva près de la porte de la ville au moment où l’on emportait un mort pour l’enterrer ; c’était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule importante de la ville accompagnait cette femme. Voyant celle-ci, le Seigneur fut saisi de compassion pour elle et lui dit : « Ne pleure pas. » Il s’approcha et toucha le cercueil ; les porteurs s’arrêtèrent, et Jésus dit : « Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. » Alors le mort se redressa et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère. La crainte s’empara de tous, et ils rendaient gloire à Dieu en disant : « Un grand prophète s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple. » Et cette parole sur Jésus se répandit dans la Judée entière et dans toute la région.

Vision de Maria Valtorta

       189.1 Naïm devait avoir une certaine importance au temps de Jésus. Sans être très grande, la ville est bien construite. Enfermée dans l’enceinte de ses murs, elle s’étend sur une colline basse et riante, un contrefort du petit mont Hermon, et elle domine une plaine très fertile qui oblique vers le nord-ouest.

 

 

       On y arrive, en venant d’En-Dor, après avoir franchi un cours d’eau qui est certainement un affluent du Jourdain. Pourtant, de cet endroit, on ne voit plus le Jourdain, et pas davantage sa vallée, parce que des collines le cachent en formant vers l’est un arc en forme de point d’interrogation.

       Jésus s’y rend par une grand-route qui unit la région du lac à l’Hermon et à ses villages. Derrière lui marchent de nombreux habitants d’En-Dor qui n’arrêtent pas de bavarder.

       La distance qui sépare le groupe des apôtres des murs est maintenant très courte : deux cents mètres, tout au plus. La grand-route entre directement dans la ville par une porte qui est grande ouverte, car il fait plein jour. On peut donc apercevoir ce qui se trouve immédiatement au-delà des murs. C’est ainsi que Jésus, qui conversait avec ses apôtres et le nouveau converti, voit venir, dans un grand bruit de pleureuses et un semblable apparat oriental, un cortège funèbre.

       « On va voir, Maître ? » disent certains apôtres. Plusieurs habitants d’En-Dor se sont déjà précipités pour regarder.

       « Allons-y, condescend Jésus.

       – Oh ! Ce doit être un enfant car tu vois combien de fleurs et de rubans il y a sur la litière ? dit Judas à Jean.

       – Ou bien c’est une vierge, répond Jean.

       – Non, c’est sûrement un jeune garçon à cause des couleurs qu’ils ont mises et puis, il n’y a pas de myrtes… » dit Barthélemy.

       Le cortège funèbre sort des murs. Impossible d’entrevoir ce qu’il y a sur la litière que les porteurs tiennent bien haut sur leurs épaules. C’est seulement à la forme qu’il dessine que l’on devine le corps étendu dans ses bandelettes et couvert d’un drap, et on se rend compte que c’est un corps qui a déjà atteint son développement complet car il est aussi long que la litière.

       A côté, une femme voilée, soutenue par des parents ou des amies, marche en pleurant. Ce sont les seules vraies larmes de cette comédie larmoyante. Quand un porteur rencontre une pierre, un trou, une bosse de la route, cela donne une secousse à la litière et la mère gémit : « Oh, non ! Faites doucement ! Il a tellement souffert, mon petit ! » et elle lève une main tremblante pour caresser le bord de la litière. Elle ne saurait faire plus et, dans cette impuissance, elle baise les voiles qui flottent et les rubans que le vent soulève parfois et qui viennent effleurer la forme immobile.

       « C’est la mère » dit Pierre, tout ému ; une larme brille dans ses bons yeux vifs.

       Mais il n’est pas le seul à avoir les larmes aux yeux devant ce déchirement : Simon le Zélote, André, Jean et jusqu’au toujours jovial Thomas ont dans les yeux la lueur d’une larme. Tous, tous sont profondément émus. Judas Iscariote murmure : « Si c’était moi ! Oh ! Ma pauvre mère… »

       189.2 Jésus a un regard d’une douceur intolérable, tant elle est profonde. Il se dirige vers la litière.

        La mère sanglote plus fort car le cortège tourne en direction du tombeau déjà ouvert. Voyant que Jésus va toucher la litière, elle l’écarte violemment. Qui sait ce qu’elle peut craindre dans son délire ? Elle hurle : « Il est à moi ! » et elle regarde Jésus avec des yeux hagards.

        « Je le sais, mère. Il est à toi.

        – C’est mon fils unique ! Pourquoi la mort pour lui, pour lui qui était bon et qui m’était si cher, qui faisait ma joie de veuve ? Pourquoi ? »

        La foule des pleureuses fait retentir plus fort ses cris funèbres et rétribués pour faire écho à la mère qui continue :

        « Pourquoi lui et pas moi ? Ce n’est pas juste que celle qui a engendré voie périr son fruit. Le fruit doit vivre, car sinon, sinon à quoi servent ces entrailles qui se déchirent pour mettre au monde un homme ? »

        Elle se frappe le ventre, féroce et désespérée.

        « Ne fais pas cela ! Ne pleure pas, mère. »

        Jésus lui prend les mains dans une étreinte puissante et les retient de sa main gauche pendant qu’avec la droite il touche la litière en disant aux porteurs :

        « Arrêtez-vous et posez-la à terre. »

        Les porteurs obéissent et descendent le brancard qui reste soutenu par ses quatre pieds.

        Jésus saisit le drap qui recouvre le mort et le rejette en arrière, découvrant la dépouille. La mère crie sa douleur en appelant le nom de son fils, je crois : « Daniel ! »

        Jésus, qui tient toujours les mains de la mère dans la sienne, se redresse, imposant par l’éclat de son regard, avec son visage des miracles les plus puissants et, abaissant sa main droite, il ordonne de toute la puissance de sa voix :

        « Jeune homme ! Je te le dis : lève- toi ! »

        189.3 Le mort se lève, comme il est, avec ses bandelettes, pour s’asseoir sur la litière et, appelle : « Maman ! » il l’appelle avec la voix balbutiante et effrayée d’un enfant terrorisé.

        « Il est à toi, femme. Je te le rends au nom de Dieu. Aide-le à se débarrasser du suaire. Et soyez heureux. »

        Jésus est sur le point de se retirer.

        Mais oui ! La foule le bloque à côté de la litière sur laquelle la mère s’est penchée et où elle s’embrouille au milieu des bandelettes pour faire le plus vite possible, pendant que les lamentations de l’enfant ne cessent d’implorer : « Maman ! Maman ! »

        Le suaire est enlevé, les bandelettes déliées, la mère et le fils peuvent s’embrasser et ils le font sans tenir compte des baumes poisseux que la mère essuie ensuite du cher visage, des chères mains, avec les bandelettes elles-mêmes. Puis, n’ayant rien pour l’habiller, la mère retire son manteau et l’en revêt, et tout sert pour le caresser…

        189.4 Jésus la regarde… il regarde ce groupe affectueux serré contre les bords de la litière qui maintenant n’est plus funèbre et il pleure.

        Judas voit ces larmes et demande :

        « Pourquoi pleures-tu, Seigneur ? »

        Jésus tourne vers lui son visage et lui répond :

        « Je pense à ma Mère… »

        Cette brève conversation ramène l’attention de la femme vers son Bienfaiteur. Elle prend son fils par la main et le soutient, – on dirait en effet que son corps garde un reste de léthargie –, et elle s’agenouille en disant :

        « Toi aussi, mon fils, bénis ce Saint qui t’a rendu à la vie et à ta mère. »

        Puis elle se penche pour baiser le vêtement de Jésus pendant que la foule chante des hosannas à Dieu et à son Messie, désormais connu pour ce qu’il est, car les apôtres et les habitants d’En-Dor se sont chargés de dire quel est Celui qui a accompli le miracle.

        Toute la foule s’écrie maintenant :

        « Que soit béni le Dieu d’Israël ! Que soit béni le Messie, son Envoyé ! Que soit béni Jésus, fils de David ! Un grand prophète s’est levé parmi nous ! Dieu a vraiment visité son peuple ! Alléluia ! Alléluia ! »

        189.5 Finalement, Jésus peut se dégager de leur étreinte et entrer en ville. La foule le suit et le poursuit, avec toute l’exigence de son amour. Un homme accourt et le salue profondément.

        « Je te prie de demeurer sous mon toit.

        – Je ne le peux pas. La Pâque m’interdit toute halte sauf celles qui sont fixées d’avance.

        – Dans quelques heures, ce sera le crépuscule et on est ven­dredi…

        – Justement, je dois avoir achevé mon étape avant le crépuscule. Je te remercie tout de même, mais ne me retiens pas.

        – Mais je suis le chef de la synagogue.

        – Tu veux dire par là que tu en as le droit. Homme, il suffisait que je m’attarde une heure et cette mère n’aurait pas recouvré son fils. Je vais là où d’autres malheureux m’attendent. Ne retarde pas leur joie par égoïsme. Je viendrai certainement une autre fois et je resterai avec toi à Naïm plusieurs jours. Pour l’instant, laisse-moi partir. »

        L’homme n’insiste plus. Il dit seulement :

        « C’est dit. Je t’attends.

        – Oui. Que la paix soit avec toi et avec les habitants de Naïm. A vous aussi, habitants d’En-Dor, paix et bénédiction. Rentrez chez vous. Dieu vous a parlé par le miracle. Faites qu’il arrive en vous, à force d’amour, autant de résurrections au bien qu’il y a de cœurs. »

        Un dernier concert d’hosannas, puis la foule laisse partir Jésus qui traverse en diagonale la ville et sort dans la campagne, vers Esdrelon.  

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