Une initative de
Marie de Nazareth

Dialogue avec un scribe sur la réincarnation

lundi 28 août 28
Tarichée

Dans les évangiles : Mt 14,13-14 ; Mc 6,32-34 ; Lc 9-11

Matthieu 14,13-14

Quand Jésus apprit cela, il se retira et partit en barque pour un endroit désert, à l’écart. Les foules l’apprirent et, quittant leurs villes, elles suivirent à pied. En débarquant, il vit une grande foule de gens ; il fut saisi de compassion envers eux et guérit leurs malades.

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Marc 6,32-34

Luc 9-11

Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart. Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement.

Vision de Maria Valtorta

       272.1 Jésus met le pied sur la rive droite du Jourdain à un bon mille, peut-être plus, de la petite péninsule de Tarichée. Ce n’est qu’une campagne bien verte car le terrain, maintenant sec mais humide en profondeur, garde en vie les plantes les plus faibles. Jésus y trouve une foule de gens qui l’attendent.

       Ses cousins viennent à sa rencontre avec Simon le Zélote :

       « Maître, les barques nous ont trahi… Peut-être que Manahen leur a donné une indication…

       – Maître, s’excuse celui-ci, je suis parti de nuit pour qu’on ne me voie pas et je n’ai parlé à personne, crois-moi. Plusieurs m’ont demandé où tu étais. Mais je leur ai seulement répondu à tous : “ Il est parti. ” Mais je pense que le mal vient d’un pêcheur qui a dit t’avoir donné sa barque…

       – Mon imbécile de beau-frère ! » tonne Pierre. « Et je lui avais dit de ne pas parler ! Je lui avais même dit que nous allions à Bethsaïde ! Et j’avais ajouté que, s’il parlait, je lui arracherais la barbe ! Et je le ferai ! Pour sûr que je le ferai ! Et maintenant ? Adieu paix, solitude, repos !

       – Du calme, du calme, Simon ! Nous avons déjà eu nos journées de paix. Et du reste, j’ai atteint en partie le but que je poursuivais : vous instruire, vous consoler et vous calmer pour empêcher des offenses et des heurts entre les pharisiens de Capharnaüm et vous. Maintenant, allons trouver ces gens qui nous attendent. Pour récompenser leur foi et leur amour. Et même cet amour n’est-il pas pour nous un soulagement ? Nous souffrons de ce qui est de la haine. Voici de l’amour, et donc de la joie. »

       Pierre se calme comme un vent qui tombe d’un coup. Jésus s’avance vers la foule des malades qui l’attendent avec un désir marqué sur leurs figures, et il les guérit l’un après l’autre, bienveillant, patient même à l’égard d’un scribe qui lui présente son petit enfant malade.

       272.2 C’est ce scribe qui lui dit :

       « Tu vois ? Tu fuis. Mais c’est inutile. La haine et l’amour sont ingénieux pour te trouver. Ici, c’est l’amour qui t’a trouvé, comme dit le Cantique. Tu es désormais comme l’époux des Cantiques pour trop de gens et l’on vient à toi comme la Sulamite va vers son époux, en bravant les gardes de ronde et les quadriges d’Aminadab !

       – Pourquoi dis-tu cela ? Pourquoi ?

       – Parce que c’est vrai. Venir à toi est dangereux parce qu’on te hait. Ne sais-tu pas que Rome te surveille et que le Temple te hait ?

       – Pourquoi me tentes-tu, homme ? Tes paroles sont des pièges pour rapporter mes réponses à Rome et au Temple. Je ne t’ai pas tendu un piège en guérissant ton fils… »

       Sous ce doux reproche, le scribe baisse la tête de confusion et avoue :

       « Je me rends compte que tu vois réellement le cœur des hommes. Pardonne-moi. Je vois que tu es vraiment saint. Pardonne-moi. Oui, j’étais venu alors que fermentait en moi le levain que d’autres y avaient mis…

       – Levain qui avait trouvé en toi la chaleur qui convenait à sa fermentation.

       – Oui, c’est vrai… Mais je repars désormais sans levain, ou plutôt avec un levain nouveau.

       – Je le sais et je ne t’en tiens pas rigueur. Beaucoup sont en faute par leur propre volonté, beaucoup par la volonté d’autrui. Différente sera la mesure dont le Dieu juste se servira pour les juger. Toi, scribe, sois juste, et à l’avenir ne corromps pas comme on t’a corrompu. Quand le monde exercera sur toi sa pression, regarde la grâce vivante qu’est ton fils, sauvé de la mort, et sois-en reconnaissant à Dieu.

       – A toi.

       – A Dieu. A lui toute gloire et louange. Je suis son Messie et je suis le premier à le louer et à le glorifier. Le premier à lui obéir. Car l’homme ne se rabaisse pas en honorant et en servant Dieu avec fidélité, mais il se dégrade en servant le péché.

       – Tu parles bien. Parles-tu toujours ainsi, à tous ?

       – A tous. Que je m’adresse à Hanne ou à Gamaliel, ou que je parle au mendiant lépreux, sur un chemin de campagne, mes paroles sont les mêmes, car la vérité est une.

       – Alors parle, car nous sommes tous ici pour mendier une parole de toi ou l’une de tes grâces.

       – Je vais le faire, afin qu’on ne dise pas que j’ai des préjugés contre ceux qui sont honnêtes dans leurs convictions.

       – celles que j’avais sont mortes. Mais c’est vrai. J’étais honnête, je croyais servir Dieu en te combattant.

       – Tu es sincère, et pour cette raison tu mérites de comprendre Dieu qui n’est jamais mensonge. Mais tes convictions ne sont pas encore mortes. C’est moi qui te le dis. C’est comme du chiendent qu’on a brûlé. En surface, il semble détruit, et en vérité il a subi un rude assaut qui l’a affaibli. Mais les racines sont vivantes, le terrain les nourrit, la rosée les invite à faire pousser de nouvelles tiges et celles-ci de nouvelles feuilles. Il faut veiller à ce que cela n’arrive pas, sinon tu seras de nouveau envahi par le chiendent.

       272.3 Israël a la vie dure !

       – Israël doit donc mourir ? C’est de la mauvaise herbe ?

       – Il doit mourir pour ressusciter.

       – Une réincarnation spirituelle ?

       – Une évolution spirituelle. Il n’y a pas de réincarnation, d’aucune sorte.

       – certains y croient.

       – Ils sont dans l’erreur.

       – L’hellénisme nous a transmis ces croyances à nous aussi. Les savants s’en repaissent et s’en glorifient comme d’une très noble nourriture.

       – Contradiction absurde, pour ceux qui crient à l’anathème si on a négligé l’un des six cent treize préceptes mineurs.

       – C’est vrai. Mais… c’est ainsi. On prend plaisir à imiter ce que pourtant l’on hait.

       – Alors imitez moi, puisque vous me haïssez. Ce sera mieux pour vous. »

       Le scribe doit forcément esquisser un sourire devant cette sortie de Jésus. Les gens restent bouche bée à écouter et les plus éloignés se font répéter par les plus proches les paroles des deux hommes.

       « Mais toi, entre nous, que penses-tu de la réincarnation ?

       – C’est une erreur. Je l’ai dit.

       – Il y en a qui soutiennent que les vivants proviennent des morts et les morts des vivants, sous prétexte que ce qui existe ne peut se détruire.

       – Ce qui est éternel, en effet, ne se détruit pas. Mais, dis-moi : à ton avis, le Créateur a t-il des limites à lui-même ?

       – Non, Maître. Penser cela reviendrait à l’amoindrir.

       – Tu l’as dit. Dans ce cas, est-il possible de penser qu’il permet la réincarnation d’une âme parce qu’il ne pourrait y avoir qu’un nombre donné d’âmes ?

       – On ne devrait pas le croire, et pourtant il y en a qui le pensent.

       – Et, ce qui est pire, on le croit en Israël. Cette pensée de l’immortalité de l’âme – qui est déjà grande, même si elle est unie chez un païen à une erreur d’appréciation sur la façon dont se produit cette immortalité – devrait être parfaite chez un juif. Au contraire, chez ceux qui l’admettent d’après les termes de la thèse païenne, elle devient une pensée amoindrie, rabaissée, coupable. Ce n’est pas la gloire d’une pensée qui se montre digne d’admiration pour avoir frôlé par elle seule la vérité et qui, par conséquent, témoigne de la nature composite de l’homme, comme c’est le cas chez le païen qui a l’intuition d’une vie immortelle de cette chose mystérieuse qu’on appelle l’âme et qui nous distingue des animaux. En revanche, c’est une dégradation pour la pensée qui, connaissant la divine sagesse et le Dieu vrai, devient matérialiste, même dans une réalité aussi profondément spirituelle. 272.4 Il n’y a pas d’autre transmigration de l’âme que celle du Créateur à l’être et de l’être au Créateur, auquel on se présente après la vie pour recevoir un jugement de vie ou de mort. Voilà la vérité. Et là où elle est envoyée, elle reste pour toujours.

       – Tu n’admets pas le purgatoire ?

       – Si. Pourquoi me demandes-tu cela ?

       – Parce que tu dis : “ là où elle est envoyée, elle reste. ” Le purgatoire est temporaire.

       – C’est que, dans ma pensée, je l’assimile à la vie éternelle. Le purgatoire est déjà “ vie ”. Amoindrie, liée, mais toujours de la vie. Une fois terminé son séjour temporaire dans le purgatoire, l’âme acquiert la vie parfaite, elle l’atteint sans plus de limites et de liens. Il y aura deux demeures qui resteront : le Ciel – l’Abîme. Le Paradis – l’Enfer. Il y aura deux catégories : les bienheureux – les damnés. Mais, de ces trois royaumes qui existent maintenant, aucune âme ne reviendra jamais se revêtir de chair. Et cela jusqu’à la résurrection finale qui mettra fin pour toujours à l’incarnation des âmes dans la chair, de l’immortel dans le mortel.

       – Pas de l’éternel, non ?

       – Dieu est éternel. L’éternité, c’est n’avoir ni commencement ni fin. Et cela, c’est Dieu. L’immortalité, c’est de continuer à vivre à partir du moment où l’on a commencé à vivre. C’est ce qui se passe pour l’âme humaine. Voilà la différence.

       – Tu dis pourtant : “ vie éternelle ”.

       – Oui. A partir du moment où un homme est créé pour vivre, il peut par l’esprit, par la grâce et par sa volonté, arriver à la vie éternelle, pas à l’éternité. La vie suppose un commencement. On ne dit pas “ la vie de Dieu ” car Dieu n’a pas eu de commencement.

       – Et toi ?

       – Moi, je vivrai parce que je suis chair aussi, et à l’esprit divin j’ai uni l’âme du Christ dans une chair d’homme.

       – Dieu est dit “ le Vivant ”.

       – Effectivement, il ne connaît pas la mort. Il est Vie. La Vie inépuisable. Non pas vie de Dieu, mais Vie. Cela seulement. Ce sont des nuances, scribe, mais c’est de nuances que se revêtent la sagesse et la vérité.

       272.5 – Parles-tu ainsi aux païens ?

       – Non, ils ne comprendraient pas. Je leur montre le Soleil, mais comme je le montrerais à un enfant jusqu’alors aveugle et demeuré, et revenu par miracle à la vue et à l’intelligence. Je le montre pour ce qu’il est, comme astre, sans aller jusqu’à en expliquer la composition. Mais vous, en Israël, vous n’êtes ni aveugles ni demeurés. Depuis des siècles, le doigt de Dieu vous a ouvert les yeux et éclairci l’esprit…

       – C’est vrai, Maître. Et pourtant nous sommes aveugles et demeurés.

       – Vous vous êtes rendus tels. Et vous ne voulez pas du miracle de celui qui vous aime.

       – Maître…

       – C’est la vérité, scribe. »

       Celui-ci baisse la tête et se tait, Jésus le quitte et va plus loin. En passant, il fait une caresse à Marziam et au petit garçon du scribe qui se sont mis à jouer avec des cailloux multicolores.

       Sa prédication est plutôt une conversation avec tel ou tel groupe. Mais c’est une prédication continuelle car elle résout tous les doutes, éclaircit toute pensée, résume ou développe des choses déjà dites ou des idées partiellement retenues par quelqu’un. Et les heures passent ainsi…      

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