Une initative de
Marie de Nazareth

Le secret de l’apôtre Jean dévoilé

mardi 16 mai 28
Béther

Vision de Maria Valtorta

       224.1 La “ suite ” des animaux du groupe des apôtres a subi un changement. Il n’y a plus de bouc, mais une brebis et deux petits agneaux, une brebis bien grasse avec des mamelles pleines, des agnelets joyeux comme des gamins. Cela forme un minuscule troupeau qui, bien qu’ayant un aspect moins magique que le bouc tout noir, plaît davantage à tout le monde.

       « Je vous avais dit qu’il viendrait une chèvre pour faire de Marziam un petit berger heureux. Au lieu de la chevrette, puisque vous ne voulez pas entendre parler de chèvres, voilà des brebis, qui plus est blanches, comme Pierre les rêvait.

       – Mais certainement ! J’avais l’impression d’avoir Béelzéboul derrière moi ! Dit Pierre.

       – En effet, depuis qu’il était avec nous, les événements pénibles se sont succédé. C’était le sortilège à nos trousses, confirme Judas, irrité.

       – Un bon sortilège, alors. Car qu’est-ce qui nous est arrivé de mal ? » intervient tranquillement Jean.

       Tous se récrient comme pour lui reprocher son aveuglement.

       « Tu n’as donc pas vu comment on s’est moqué de nous à Modîn ?

       – Et cette chute qu’a faite mon frère te paraît peu de choses ? Il aurait pu se blesser grièvement. Comment aurions-nous fait pour l’emmener s’il s’était fracturé une jambe ou la colonne vertébrale ?

       – Et, la nuit dernière, l’intermède t’a paru charmant ?

       – J’ai tout vu, tout pris en considération et j’ai béni le Seigneur parce qu’il ne nous est rien arrivé de mal. Le mal est venu vers nous, mais il s’est enfui, comme toujours. En outre, il est certain que la rencontre a servi à laisser des semences de bien tant à Modîn qu’auprès des vignerons, accourus avec la certitude de trouver au moins un blessé et le regret d’avoir manqué de charité, de sorte qu’ils ont voulu réparer ; comme auprès des voleurs de la nuit dernière. Ils ne nous ont pas fait de mal et nous, c’est-à-dire Pierre, y a gagné les brebis en échange du bouc, en guise de cadeau parce qu’ils avaient été sauvés. En outre, les pauvres ont maintenant beaucoup d’argent grâce aux bourses données par les marchands et ce qu’ont offert les femmes. Et, ce qui a plus de valeur, tous ont reçu la parole de Jésus.

       – Jean a raison », disent Simon le Zélote et Jude.

       Et ce dernier conclut :

       « Il semble vraiment que tout survient d’après une nette connaissance de l’avenir. Se trouver justement là, en retard, par suite de ma chute, en même temps que ces femmes couvertes de bijoux, que ces bergers aux gras troupeaux, que ces marchands chargés d’argent, qui étaient autant de proies magnifiques pour les brigands ! 224.2 Mon frère, dis-moi la vérité. Savais-tu ce qui allait arriver ? demande Jude à Jésus.

       – Je vous ai dit bien des fois que je lis dans les cœurs et que, quand mon Père n’en dispose pas autrement, je n’ignore pas ce qui doit arriver.

       – Mais alors, pourquoi t’arrive-t-il de faire des erreurs, comme celle d’aller à la rencontre de pharisiens malveillants ou dans des villes vraiment hostiles ? » demande Judas.

       Jésus le fixe longuement, puis répond avec calme, lentement :

       « Ce ne sont pas des erreurs. Ce sont les nécessités de ma mission. Les malades ont besoin du médecin et les ignorants du maître. Les uns comme les autres repoussent le médecin ou le maître. Mais eux, s’ils sont de bons médecins et de bons maîtres, continuent d’aller vers ceux qui les repoussent, car c’est leur devoir d’y aller. Moi, j’y vais. Vous voudriez que toute résistance cède là où je me présente. Je pourrais le faire, mais je ne fais violence à personne. Je persuade. La contrainte s’emploie dans des cas très exceptionnels et seulement quand l’âme éclairée par Dieu comprend qu’elle peut servir à persuader de l’existence de Dieu et qu’il est le plus fort, ou encore quand il s’agit de sauver une multitude.

       – Comme hier soir, hein ? demande Pierre.

       – Hier soir, les brigands ont eu peur en nous voyant bien éveillés pour les recevoir, lance Judas avec un mépris visible.

       – Non, ils ont été persuadés par les paroles de Jésus, dit Thomas.

       – Ouais… Tu peux toujours attendre ! Ce sont vraiment des âmes tendres que deux mots, fussent-ils de Jésus, ont suffi à convaincre ! Je le sais, moi, depuis que nous avons été assaillis, toute ma famille et moi, ainsi que de nombreux habitants de Bethsaïde dans le défilé d’Adomin ! Répond Philippe.

       – Maître, dis-le moi : depuis hier je voulais te le demander. Est-ce que ce sont tes paroles ou ta volonté qui font que rien de mal n’arrive ? » demande Jacques, fils de Zébédée.

       Jésus sourit, mais garde le silence.

       Matthieu répond :

       « Je crois que c’est sa volonté qui a vaincu la dureté de leurs cœurs et l’a paralysée, pour ainsi dire, pour lui permettre de parler et de sauver.

       – Moi aussi, je crois qu’il en est ainsi. C’est pour cela qu’il est resté là-bas, seul à regarder le bois. Il les tenait subjugués par son regard, par sa confiance en eux, par son calme sans défense. Il n’avait pas même un bâton ! Dit André.

       – D’accord. Mais c’est nous qui le disons. Ce sont nos idées. Je veux connaître l’avis du Maître », dit Pierre.

       Il s’ensuit une vive discussion, à laquelle Jésus laisse libre cours. Les uns avancent que Jésus, ayant déclaré qu’il ne force personne, n’aura pas usé de violence même avec ces brigands. C’est ce qu’affirme Barthélemy. Judas au contraire, quelque peu soutenu par Thomas, déclare qu’il ne peut croire que le regard d’un homme ait tant de puissance.

       Matthieu réplique :

       « Il a cette puissance, et plus encore. J’ai été converti par son regard, avant même de l’être par ses paroles. »

       Les pour et les contre s’opposent violemment, chacun s’en tenant à son point de vue. Jean se tait comme Jésus, et il sourit en baissant la tête pour cacher son sourire.

       Pierre revient à l’assaut, car les arguments de ses compagnons n’arrivent pas à le convaincre. Il pense et il dit que le regard de Jésus est différent de celui d’un homme quelconque, et il veut savoir si c’est parce qu’il est Jésus, le Messie, ou si c’est parce qu’il est toujours Dieu.

       224.3 Jésus prend la parole :

       « En vérité, je vous dis que non seulement moi, mais quiconque s’unira à Dieu par une sainteté, une pureté, une foi sans faille pourra en faire autant, et encore davantage. Le regard d’un enfant, si son esprit est uni à celui de Dieu, peut faire crouler les temples des idoles, sans les secouer comme Samson, imposer la douceur aux fauves et aux hommes-fauves, repousser la mort, vaincre les maladies de l’âme, tout comme la parole d’un enfant, instrument du Seigneur et uni à lui, peut aussi guérir des maladies, enlever leur venin aux serpents, accomplir toutes sortes de miracles. Car c’est Dieu qui agit en lui.

       – Ah ! J’ai compris ! » dit Pierre.

       Il regarde longuement Jean, puis conclut à voix haute tout un raisonnement qu’il se faisait intérieurement :

       « Voilà ! Toi, Maître, tu as eu ce pouvoir en tant que Dieu, et en tant qu’homme uni à Dieu. Et il en va de même de celui qui arrive ou qui est déjà arrivé à l’union avec Dieu. J’ai compris ! J’ai bien compris !

       – Mais tu ne demandes pas quelle est la clé de cette union, ni le secret de cette puissance ? Tous les hommes n’y arrivent pas forcément, alors qu’ils ont les mêmes qualités requises pour y parvenir.

       – C’est juste ! Où se trouve la clé de cette force qui unit à Dieu et domine les choses ? Une prière, ou bien des paroles secrètes…

       – Tout à l’heure, Judas accusait le bouc de toutes les mésaventures qui nous sont arrivées. Il n’y a pas de sortilèges attachés aux animaux. Chassez ces superstitions qui sont encore de l’idolâtrie et qui peuvent provoquer des malheurs. Et, de même qu’il n’existe pas de formules pour envoûter par de la sorcellerie, il n’existe pas de paroles secrètes pour accomplir des miracles. Il n’y a que l’amour. Comme je l’ai dit hier soir, l’amour calme les violents et rassasie ceux qui sont avides. L’Amour, c’est Dieu. Avec Dieu en vous, possédé pleinement par le mérite d’un amour parfait, l’œil devient un feu qui brûle toutes les idoles et jette à terre les statues, la parole devient puissance. Plus encore : l’œil devient une arme qui désarme. On ne résiste pas à Dieu, à l’Amour. Seul le démon y résiste parce qu’il est la Haine parfaite et, avec lui, ses fils. Les autres, les faibles possédés par une passion, mais qui ne se sont pas vendus volontairement au démon, n’y résistent pas. Quelle que soit leur religion, ou leur absence de foi, quel que soit le niveau de leur bassesse spirituelle, ils sont atteints par l’Amour qui est le grand Victorieux. Essaie vite d’y parvenir et tu feras ce que font les fils de Dieu et ceux qui portent Dieu. »

       224.4 Pierre ne quitte pas Jean des yeux ; Simon le Zélote aussi, les fils d’Alphée, Jacques et André ont l’intelligence éveillée et en recherche.

       « Mais alors, Seigneur, dit Jacques, fils de Zébédée, qu’est-il arrivé à mon frère ? Tu parles de lui. C’est lui, l’enfant qui fait des miracles ! Est-ce cela ? En est-il bien ainsi ?

       – Qu’a-t-il fait ? Il a tourné une page du livre de la Vie, et il a lu et connu de nouveaux mystères. Rien de plus. Il vous a précédés, car il ne s’arrête pas à considérer chaque obstacle, à soupeser chaque difficulté, à calculer ce qui rapporte. Mais il ne voit pas la terre. Il ne la voit plus. Il voit la Lumière et se dirige vers elle. Sans arrêt. Mais laissez-le tranquille. Les âmes consumées par une telle flamme ne doivent pas voir troublée l’ardeur qui les remplit de joie et qui les consume. Il faut les laisser brûler. C’est leur suprême joie et leur plus grande fatigue. Dieu leur accorde des instants de nuit parce qu’il sait que l’ardeur tue les âmes-fleurs si elles sont continuellement exposées au soleil. Dieu accorde du silence et des rosées mystiques à ces âmes-fleurs, comme aux fleurs des champs. Laissez reposer l’athlète de l’amour quand Dieu vous le laisse. Imitez les professeurs de gymnastique qui accordent à leurs élèves les détentes normales… Quand vous en serez au même point que lui – et même plus loin, car vous irez plus loin, aussi bien vous que lui –, vous comprendrez le besoin de respect, de silence, de pénombre qu’éprouvent les âmes dont l’Amour a fait sa proie et son instrument. N’allez pas vous imaginer : “ Moi, alors, j’aurai un plaisir qui sera connu, et Jean est un sot, parce que l’âme du prochain, comme celle des enfants, demande à être attirée par le merveilleux. ” Non. Quand en vous serez arrivés là, vous éprouverez le même désir de silence et de pénombre que connaît Jean aujourd’hui. Et quand je ne serai plus parmi vous, souvenez-vous qu’avant de porter un jugement sur une conversion et sur un degré de sainteté, vous devez toujours vous baser sur l’humilité. Si l’orgueil persiste chez quelqu’un, ne vous faites pas d’illusion sur sa conversion. Et si une personne que l’on dit “ sainte ” est dominée par l’orgueil, soyez certains qu’elle ne l’est pas. Elle aura beau jouer au saint comme un pharisien, et simuler des prodiges comme un charlatan, elle n’est pas sainte pour autant. Son apparence n’est qu’hypocrisie, ses prodiges ne sont que satanisme. Avez-vous compris ?

       – Oui, Maître. »

       Tous se taisent et restent pensifs. Mais si les bouches demeurent fermées, on devine clairement leurs pensées à leurs regards, à l’expression de leur physionomie. Un grand désir de savoir émane d’eux comme une vapeur enivrante d’éther…

       224.5 Simon le Zélote s’ingénie à distraire ses compagnons pour avoir l’occasion de leur parler en particulier et certainement de leur conseiller encore le silence. J’ai l’impression que Simon le Zélote joue beaucoup ce rôle dans le groupe des apôtres. C’est le modérateur, le conciliateur, le conseiller de ses compagnons, sans compter qu’il est celui qui comprend si bien le Maître. Il dit maintenant :

       « Nous voici déjà sur les terres de Jeanne. Le village qui se trouve dans ce creux, c’est Béther. Ce palais, sur la crête, c’est son château natal. Sentez-vous dans l’air ce parfum ? Ce sont les rosiers qui commencent à le répandre au soleil du matin. Le soir, il est encore plus puissant. Mais maintenant, ces arbustes sont si beaux, dans cette fraîcheur du matin, encore couverts d’une rosée qui brille comme des millions de diamants sur les corolles en train de s’ouvrir. Au coucher du soleil, on cueille toutes les fleurs arrivées à leur complet développement. Venez : je veux vous montrer un coteau d’où l’on voit l’ensemble des roseraies qui débordent du sommet en cascade sur les pentes de l’autre versant. C’est une avalanche de roses qui, ensuite, remonte comme une marée sur deux autres collines. C’est un amphithéâtre, un lac de fleurs. C’est magni­fique. La pente du chemin est plus raide, mais cela vaut la peine de le suivre car, de là, on domine tout ce paradis. Et nous serons vite arrivés au château. Jeanne y vit librement, au milieu de ses paysans qui gardent seuls toute cette richesse. Mais ils aiment tant leur maîtresse, qui fait de ces vallées un paradis de beauté et de paix, qu’ils valent mieux que tous les gardes d’Hérode. Voici, regarde, Maître. Regardez, mes amis. »

       Et, de la main, il montre un hémicycle de collines envahies par les roses.

       De quelque côté qu’on tourne les yeux, on voit partout des rosiers et encore des rosiers, sous des arbres très hauts, chargés d’abriter des vents et des rayons trop chauds du soleil et de la grêle. Le soleil se répand et l’air circule, sous ces abris feuillus qui servent de léger voile aux plantes sans les opprimer, que les jardiniers main­tiennent en état et sous lesquels vivent heureux les plus beaux rosiers du monde. On en trouve des milliers, de toutes variétés : rosiers nains, tiges, buissons, géants. Disposés en touffes, comme des coussins brodés de fleurs aux pieds des arbres, sur les prés d’herbes verdoyantes, ou formant des haies le long des sentiers, au bord des ruisseaux, en cercle autour des bassins d’irrigation, disséminés dans un parc qui comprend des collines, ou bien grimpant autour des arbres, avec des chevelures fleuries qui d’un arbre à l’autre forment des festons et des guirlandes. Un vrai jardin de rêve. Toutes les tailles, toutes les nuances s’y trouvent et s’entremêlent, disposant les couleurs ivoire des roses thé auprès des couleurs rouge sang d’autres fleurs et, régnant comme des souveraines grâce à leur nombre, les vraies roses de la couleur des joues d’un enfant, avec un dégradé blanc teinté de rose sur les bords.

       Tous les disciples sont éberlués par tant de beauté.

       « Mais que fait-elle de tout cela ? demande Philippe.

       – Elle en profite, répond Thomas.

       – Non. Elle en extrait aussi l’essence, donnant ainsi du travail à des centaines de serviteurs fleuristes et aux spécialistes de l’extraction des essences. Les romains en sont avides. Jonathas me le disait en me montrant les comptes de la dernière récolte.

       224.6 Mais voici là-bas Marie, femme d’Alphée, avec l’enfant. Ils nous ont vus et ils appellent les autres… »

       En effet, voici Jeanne et les deux Marie que précède Marziam qui descend en courant, les bras déjà prêts à embrasser. Elles se hâtent vers Jésus et Pierre, et se prosternent devant Jésus.

       « La paix à vous toutes. Où se trouve ma Mère ?

       – Au milieu des rosiers, Maître, avec Elise. Ah ! Cette dernière est bien guérie ! Elle peut affronter le monde et te suivre. Merci de t’être servi de moi pour cela.

       – Merci à toi, Jeanne. Tu vois qu’il était utile de venir en Judée ? Marziam, voici des cadeaux pour toi : ce beau pantin et ces belles brebis. Cela te plaît ? »

       De joie, l’enfant en a le souffle coupé. Il s’avance vers Jésus qui s’est penché pour lui donner la poupée et est resté ainsi pour le regarder en face. L’enfant se jette à son cou, et l’embrasse le plus fort qu’il peut.

       « Comme ça, tu vas devenir doux comme ces brebis et tu deviendras plus tard un bon berger pour ceux qui croient en Jésus. N’est-ce pas ? »

       Tout essoufflé, les yeux illuminés par la joie, Marziam dit oui, oui, oui…

       « Maintenant, va voir Pierre ; moi, je vais trouver ma Mère. J’aperçois là-bas un pan de son voile qui voltige le long d’une haie de rosiers. »

       Il court vers Marie et la reçoit sur son cœur au détour du sentier. Marie, après le premier baiser, explique, encore tout essoufflée :

       « Elise arrive derrière moi… J’ai couru pour t’embrasser… car je n’aurais pas pu m’en priver, mon Fils… et je ne voulais pas le faire devant elle… Elle est bien changée… Mais son cœur souffre encore devant les joies des autres, qui lui sont pour toujours refusées. La voilà qui arrive. »

       Elise fait vivement les derniers pas et s’agenouille pour baiser le vêtement de Jésus. Ce n’est plus la femme tragique de Bet-çur, mais une vieille femme, austère, marquée par la souffrance et par la trace qu’elle a laissée sur son visage et dans son regard.

       « Béni sois-tu, Maître, maintenant et toujours, pour m’avoir rendu la sérénité que j’avais perdue.

       – Toujours plus de paix pour toi, Elise. Je suis content de te trouver ici. Relève-toi.

       – Moi aussi, je suis contente. J’ai tant de choses à te dire et à te demander, Seigneur !

       – Nous en aurons tout le temps car je vais rester ici quelques jours. Viens que je te fasse connaître tes condisciples.

       – Oh ! Tu as donc déjà compris ce que je voulais te dire ? Que je veux renaître à une vie nouvelle : la tienne ; me refaire une famille : la tienne ; retrouver des fils : les tiens. Comme tu l’as dit en parlant de Noémi chez moi, à Bet-çur. Moi, je suis une nouvelle Noémi, par ta grâce, mon Seigneur. Sois-en béni. Je ne suis plus amère et stérile. Je serai encore mère. Et, si Marie le permet, un peu ta mère aussi, ainsi que la mère des enfants de ta doctrine.

       – Oui, tu le seras. Marie n’en sera pas jalouse, et moi, je t’aimerai de façon à ne pas te faire regretter d’être venue. Allons maintenant trouver ceux qui veulent te dire qu’ils t’aiment comme des frères. »

       Et Jésus la prend par la main pour la conduire vers sa nouvelle famille.

       Le voyage dans l’attente de la Pentecôte est terminé.

Observation

La roseraie de Jeanne à Béther

A la mi-mai de la seconde année de sa vie publique, Jésus vient rendre visite à Jeanne de Chouza, dans son château de Béther. Simon le Zélote, qui s’est déjà rendu sur place, sert de guide : « Nous voilà déjà sur les terres de Jeanne. Le pays qui est dans ce berceau, c'est Béther. Ce palais, sur la crête, c’est son château natal ». L’apôtre complète ses commentaires. « Il montre un hémicycle de collines envahies par les roses (…) Au coucher du soleil, on cueille toutes les fleurs arrivées à leur complet développement (…) Elle (Jeanne) en extrait aussi l'essence... Les romains en sont avides » (EMV 224.5). Ailleurs Maria Valtorta donne cette autre information pertinente à propos de Béther : « le petit village s'étale sur les pentes occidentales de la montagne, sur laquelle s'élève le château » (EMV 400.1).

Culture en terrasse, aujourd’hui, à Béther

Tous ces détails sur Béther sont parfaitement crédibles. Le château dont il est question ici est très probablement celui où les compagnons de Bar-Kokhba, révoltés contre Rome sous Adrien, résistèrent pendant deux ans et demi aux troupes de Jules Sévère (132-135). Les ruines de Khirbet el Yahud (Ruines des Juifs) sont encore visibles aujourd’hui.

Apollonius, disciple d'Hérophile, a écrit un traité sur les parfums où il vante l’essence de roses de Phasales, Naples et Capoue, ainsi que les parfums venus d’Orient (1). Les Romains faisaient une énorme consommation de roses, sous forme d’eau de roses ou d’essence, comme il ressort des écrits de Virgile, Varron, Columelle, Pline, Dioscoride, Palladius, etc. (2). Le site actuel, avec ses cultures en gradin, semble avoir gardé en partie la beauté du temps des roseraies de Jeanne de Chouza, même si la culture des roses n’y est plus pratiquée.

(1) G. W. Septimus Piesse, Des odeurs, des Parfums et des Cosmétiques 1865, page xix

(2) R. Blondel Le Parfum  des Roses 1889, pages 11 et 12.

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