Une initative de
Marie de Nazareth

Exhortation aux paysans de Doras passés sous la férule de Yokhanan

dimanche 2 juillet 28
Plaine d'Esdrelon

Vision de Maria Valtorta

       261.1 L’aurore ne fait encore que pointer. Jésus se tient debout au milieu du verger dévasté de Doras : des rangées d’arbres morts ou mourants dont beaucoup ont été déjà abattus ou arrachés ; autour de lui, les paysans de Doras et de Yokhanan ainsi que les apôtres, les uns debout, les autres assis sur des troncs couchés.

       Jésus commence à parler :

       « Voici une nouvelle journée et un nouveau départ. Et je ne suis pas le seul à partir : vous aussi vous partez, moralement sinon matériellement, en passant à un autre maître. Vous serez donc unis à d’autres paysans bons et pieux et vous formerez une famille où vous pourrez parler de Dieu et de son Verbe sans user de subterfuges pour le faire. Soutenez-vous les uns les autres dans la foi. Aidez-vous mutuellement. Soyez indulgents devant les défauts des autres. Soyez les uns pour les autres une source d’édification.

       C’est cela, l’amour. Et, bien que de façons différentes, vous avez entendu hier soir des apôtres affirmer que le salut se trouve dans l’amour. Simon-Pierre, par sa parole simple et bonne, vous a fait remarquer comment l’amour change une nature pesante en une nature surnaturelle : il vous a montré comment un individu – qui sans l’amour peut devenir corrompu et corrupteur, comme un animal abattu qu’on n’a pas cuit, ou du moins être inutile comme le bois qui pourrit dans l’eau sans être bon à faire du feu – … comment l’amour peut faire de cet individu un homme qui vit déjà dans l’atmosphère de Dieu et par conséquent un être qui échappe à la corruption et devient utile à son prochain.

       Car, soyez-en sûrs, mes enfants, l’amour est la grande force de l’univers. Je ne me lasserai jamais de le dire. Tous les malheurs de la terre viennent du manque d’amour, à commencer par la mort et par les maladies, qui sont nées du refus d’amour d’Adam et Eve pour le Seigneur très-haut. Car l’amour est obéissance. Celui qui n’obéit pas est un révolté. Un révolté n’aime pas celui contre lequel il se révolte. Mais aussi d’où viennent les autres malheurs généraux ou particuliers, comme les guerres ou les ruines dans une ou deux familles à cause de leurs rivalités ? De l’égoïsme, qui est manque d’amour. Et ces ruines des familles s’accompagnent de ruines matérielles par châtiment de Dieu, car Dieu, tôt ou tard, frappe toujours celui qui vit sans amour.

       261.2 Je sais qu’ici il circule une légende, et qu’à cause d’elle, je suis haï par certains, regardé avec crainte par d’autres, cité comme un nouveau châtiment ou supporté par peur d’une punition : ce serait mon regard qui a apporté la malédiction sur ces champs. Ce n’est pas mon regard, mais la punition de l’égoïsme d’un homme injuste et cruel. Si mon regard devait brûler les terres de tous ceux qui me haïssent, en vérité il resterait bien peu de verdure en Palestine !

       Je ne me venge jamais des offenses qui me sont faites à moi-même, mais je remets au Père ceux qui s’obstinent à rester dans leur péché d’égoïsme à l’égard du prochain et se moquent de manière sacrilège du commandement, et qui deviennent d’autant plus cruels qu’ils entendent des paroles qui cherchent à les persuader, des paroles capables de les gagner à l’amour. Je suis toujours prêt à lever la main pour dire à celui qui se repent : “ Je t’absous. Va en paix. ” Mais je n’offense pas l’Amour en consentant à des duretés qui ne veulent pas changer. Gardez toujours cela à l’esprit pour voir les choses dans une juste lumière et pour démentir les légendes causées par la vénération ou par quelque crainte coléreuse, qui ne correspondent jamais à la vérité.

       261.3 Vous passez sous l’autorité d’un autre maître, mais vous ne quittez pas ces terres alors que, dans l’état où elles sont, il semble que ce soit une folie de s’en occuper. Et pourtant je vous le dis : faites-y votre devoir. Vous l’avez fait jusqu’à présent par peur de punitions inhumaines. Continuez maintenant, même si vous savez qu’on ne vous traitera plus comme avant. Je vous dis même : plus on vous traitera avec humanité, plus il vous faut mettre un zèle joyeux à l’ouvrage pour faire preuve, par votre travail, d’humanité envers celui qui vous traite avec humanité.

       Certes, les maîtres ont le devoir de se montrer humains envers ceux qui sont sous leur dépendance : ils doivent en effet se souvenir que nous venons tous d’une même souche et qu’en vérité tous les hommes naissent nus de la même manière et deviennent après la mort de la pourriture de la même manière, aussi bien les pauvres que les riches ; ils doivent aussi garder à l’esprit que les richesses ne viennent pas du travail de ceux qui les possèdent, mais du travail de ceux qui les ont accumulées, honnêtement ou malhonnêtement, et qu’il ne faut pas s’en glorifier ou s’en servir pour opprimer, mais en faire une chose bonne, pour les autres aussi, en les utilisant avec amour, discrétion et justice pour être regardés sans sévérité par le vrai Maître qui est Dieu : car on n’achète pas Dieu et on ne le séduit pas par des joyaux et des talents d’or, mais on trouve son amitié grâce à nos bonnes actions. Mais, si tout cela est vrai, il est vrai d’autre part que les serviteurs ont le devoir d’être bons avec leurs maîtres.

       261.4 Faites, avec simplicité et bonne volonté, la volonté de Dieu qui vous veut dans cette humble condition. Vous connaissez la parabole du mauvais riche. Vous voyez qu’au Ciel ce n’est pas l’or, mais la vertu qui est récompensée. Les vertus et la soumission à la volonté de Dieu rendent Dieu ami de l’homme. Je sais qu’il est très difficile d’être capable de voir Dieu à travers les œuvres des hommes. Dans la prospérité, c’est facile. Dans une situation mauvaise, c’est difficile parce qu’elle peut amener l’esprit à penser que Dieu n’est pas bon. Mais vous, triomphez du mal qui vous est fait par l’homme tenté par Satan et, au-delà de cette barrière qui vous coûte des larmes, voyez la vérité de la souffrance et sa beauté. La souffrance vient du Mal. Mais Dieu ne pouvant l’abolir – car cette force existe et c’est une épreuve de l’or spirituel des enfants de Dieu –, il contraint le Mal à extraire de son venin le suc d’un remède qui donne la vie éternelle. Car la douleur, par son mordant, provoque chez les bons des réactions telles qu’elles les spiritualisent toujours plus en faisant d’eux des saints.

       261.5 Vous, donc, soyez bons, respectueux, soumis. Ne jugez pas vos maîtres. Ils ont déjà leur Juge. Je voudrais que celui qui vous donne ses ordres devienne un juste pour vous rendre la route plus facile et pour lui donner la vie éternelle. Mais rappelez-vous que, plus le devoir est pénible à accomplir, plus grand est le mérite aux yeux de Dieu. Ne cherchez pas à tromper votre maître : l’argent et les denrées pris frauduleusement n’enrichissent pas et ne rassasient pas. Gardez purs vos mains, vos lèvres et vos cœurs. Alors vous ferez vos sabbats, vos fêtes de précepte en grâce aux yeux de Dieu, même si l’on vous tient attachés à la glèbe.

       En vérité, votre fatigue aura plus de valeur que la prière hypocrite de ceux qui vont accomplir les préceptes pour en recevoir les éloges du monde, en contrevenant en réalité aux préceptes par leur désobéissance à la Loi, qui dit d’obéir pour soi-même et pour ceux qui sont de la maison au précepte du sabbat et des solennités d’Israël. Car la prière n’est pas dans l’acte, mais dans le sentiment. Et si votre cœur aime Dieu saintement et en toutes circonstances, il accomplira les rites du sabbat et des fêtes mieux que les autres qui vous empêchent d’y participer.

       Je vous bénis et je vous quitte parce que le soleil se lève et que je veux arriver aux collines avant que la chaleur ne soit trop forte. Nous nous reverrons bientôt car l’automne n’est plus très loin. Que la paix soit avec vous tous, nouveaux et anciens serviteurs de Yokhanan, et qu’elle vous donne un cœur tranquille. »

       Et Jésus s’éloigne en passant au milieu des paysans et en les bénissant un par un.

       261.6 Derrière un grand pommier desséché se tient un homme à moitié caché. Mais au moment où Jésus va passer, en feignant de ne pas le voir, il surgit et dit :

       « Je suis l’intendant de Yokhanan. Il m’a dit : “ Si le Rabbi d’Israël vient, laisse-le s’arrêter sur mes terres et parler aux serviteurs. J’en tirerai un meilleur travail, car il n’enseigne que de bonnes choses. ” Et hier, en m’apprenant qu’à partir d’aujourd’hui ceux-ci (il montre les serviteurs de Doras) sont avec moi, et que ces terres appartiennent à Yokhanan, il m’a écrit : “ Si le Rabbi vient, écoute ce qu’il dit et agis en conséquence. Qu’il ne nous arrive pas malheur. Couvre-le d’honneurs, mais vois s’il va révoquer la malédiction des terres. ” Car sache que Yokhanan s’est fait un point d’honneur de les acheter. Mais je crois qu’il le regrette déjà. Ce sera déjà beaucoup si nous en faisons des pâtu­rages…

       – Tu m’as entendu parler ?

       – Oui, Maître.

       – Alors vous saurez comment vous comporter, ton maître et toi, pour obtenir les bénédictions de Dieu. Rapporte cela à ton maître et, pour ton compte, modère aussi ses ordres, toi qui vois dans la pratique ce qu’est la fatigue de l’homme des champs et qui es bien vu du maître. Il vaut mieux perdre sa bienveillance et ta place que de perdre ton âme. Adieu.

       – Mais je dois te faire honneur.

       – Je ne suis pas une idole. Je n’ai pas besoin d’honneurs intéressés pour donner des grâces. Honore-moi spirituellement, en mettant en pratique ce que tu as entendu, et tu auras servi Dieu et ton maître en même temps. »

       Sur ce, Jésus, suivi des disciples et des femmes, puis de tous les paysans, traverse les champs et prend la route des collines, salué de nouveau par tous.

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