Une initative de
Marie de Nazareth

Une accusation des Nazaréens contre Jésus

vendredi 16 juin 28
Nazareth
James Tissot

Dans les évangiles : Mt 13,52-58 ; Mc 6,1-6

Matthieu 13,53-58

Lorsque Jésus eut terminé ces paraboles, il s’éloigna de là. Il se rendit dans son lieu d’origine, et il enseignait les gens dans leur synagogue, de telle manière qu’ils étaient frappés d’étonnement et disaient : « D’où lui viennent cette sagesse et ces miracles ? N’est-il pas le fils du charpentier ? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie, et ses frères : Jacques, Joseph, Simon et Jude ? Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes chez nous ? Alors, d’où lui vient tout cela ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur dit : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays et dans sa propre maison. » Et il ne fit pas beaucoup de miracles à cet endroit-là, à cause de leur manque de foi.

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Marc 6,1-6

Sorti de là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent. Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Et il s’étonna de leur manque de foi. Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant.

Vision de Maria Valtorta

       245.1 Le premier arrêt de Jésus à Nazareth est à la maison d’Alphée. Il est sur le point d’entrer dans le jardin quand il rencontre Marie, femme d’Alphée, qui sort avec deux amphores de cuivre pour aller à la fontaine.

       « Que la paix soit avec toi, Marie ! » dit Jésus en étreignant sa parente qui, expansive comme toujours, l’embrasse avec un cri de joie.

       « Ce sera sûrement un jour de paix et de fête, mon Jésus, puisque tu es venu ! Oh, mes fils bien-aimés ! Quelle bonheur pour votre maman de vous revoir ! »

       Elle embrasse affectueusement ses deux grands fils qui se tenaient juste derrière Jésus.

       « Vous restez avec moi, aujourd’hui, n’est-ce pas ? J’ai justement allumé le four pour le pain. J’allais chercher de l’eau pour ne plus avoir à arrêter la cuisson.

       – Maman, c’est nous qui y allons, disent ses fils en s’emparant des cruches.

       – Comme ils sont bons ! N’est-ce pas, Jésus ? reprend Marie, femme d’Alphée.

       – Très bons, confirme Jésus.

       – Mais avec toi aussi, n’est-ce pas ? Car s’ils devaient t’aimer moins qu’ils ne m’aiment, ils me seraient moins chers.

       – Ne crains rien, Marie. Ils ne sont que joie pour moi.

       – Tu es seul ? Marie est partie à l’improviste… Je serais venue, moi aussi. Elle était avec une femme… disciple, elle aussi ?

       – Oui, la sœur de Marthe.

       – Ah ! Que Dieu en soit béni ! J’ai tant prié pour cela ! Où est-elle ?

       – La voilà qui arrive avec ma Mère, Marthe et Suzanne. »

       Effectivement, les femmes sont au détour du chemin, suivies des apôtres. Marie, femme d’Alphée, court à leur rencontre et s’écrie :

       « Comme je suis heureuse de t’avoir pour sœur ! Je devrais te dire “ ma fille ” car tu es jeune et moi âgée. Mais je t’appelle du nom qui m’est si cher depuis que je le donne à ma Marie. Ma chérie, viens ! Tu dois être fatiguée… Mais sûrement heureuse aussi. »

       Elle embrasse Marie-Madeleine puis lui prend la main comme pour lui faire encore mieux sentir qu’elle l’aime.

       La beauté fraîche de Marie-Madeleine semble encore plus éclatante auprès de la figure fanée de la bonne Marie, femme d’Alphée.

       « Aujourd’hui, tous chez moi ! Je ne vous laisse pas partir ! »

       Et, avec un soupir involontaire de l’âme, elle avoue :

       « Je suis toujours tellement seule ! Quand ma belle-sœur n’est pas là, je passe des journées bien tristes et solitaires.

       – Tes fils sont absents ? » demande Marthe.

       Marie, femme d’Alphée, rougit et soupire :

       « Par l’âme, oui, encore. Etre disciple unit et sépare… Mais de même que toi, Marie, tu es venue à Jésus, eux aussi viendront. »

       Elle essuie une larme, regarde Jésus qui l’observe avec pitié, et s’efforce de sourire pour lui demander :

       « ce sont des choses qui demandent du temps, n’est-ce pas ?

       – Oui, Marie, mais tu les verras.

       – J’espérais… Après que Simon… Mais ensuite, il a appris d’autres… choses et il est revenu à ses hésitations. Aime-le quand même, Jésus !

       – Peux-tu en douter ? »

       Marie, tout en parlant, prépare pour les voyageurs de quoi se restaurer, sourde aux paroles de toutes les personnes qui dé­clarent n’avoir besoin de rien.

       « Laissons les femmes disciples en paix » dit Jésus qui ajoute : « Et allons parcourir la ville.

       – Tu t’en vas ? Peut-être mes autres fils viendront-ils ?

       – Je reste toute la journée de demain. Nous serons donc ensemble. Maintenant, je vais trouver des amis. Paix à vous, femmes. Mère, adieu. »

       245.2 Nazareth est déjà en émoi par l’arrivée de Jésus et par la présence de Marie de Magdala à sa suite. Certains se précipitent vers la maison de Marie, femme d’Alphée, d’autres vers celle de Jésus pour voir et, trouvant cette dernière fermée, ils refluent tous vers Jésus qui traverse Nazareth, en direction du centre de la ville.

       La cité est toujours fermée au Maître. En partie ironique, en partie incrédule, avec un noyau de gens manifestement méchants dont les sentiments se révèlent par certaines phrases blessantes, la cité suit par curiosité, mais sans amour, son grand Fils qu’elle ne comprend pas. Jusque dans les questions qu’on lui pose, il n’y a guère d’amour, mais de l’incrédulité et de la raillerie. Mais il ne montre pas qu’il les ressent, et il répond avec douceur à ceux qui s’adressent à lui.

       « Tu donnes à tout le monde, mais tu parais être un fils sans aucun lien avec sa patrie, puisqu’à elle tu ne donnes rien.

       – Je suis ici pour donner ce que vous demandez.

       – Mais tu préfères ne pas être ici. Sommes-nous donc plus pécheurs que les autres ?

       – Il n’est pas de pécheur, si grand soit-il, que je ne veuille convertir. Et vous, vous ne l’êtes pas plus que les autres.

       – Tu ne dis pas cependant que nous sommes meilleurs que les autres. Un bon fils dit toujours que sa mère est meilleure que les autres, même si elle ne l’est pas. Nazareth serait-elle donc une marâtre pour toi ?

       – Je ne dis rien. Le silence est une règle de charité envers les autres et envers soi-même, quand on ne peut dire que quelqu’un est bon et qu’on ne veut pas mentir. Mais je pourrais bien vite faire votre éloge si seulement vous veniez à ma doctrine.

       – Tu veux donc qu’on t’admire ?

       – Non. Seulement que vous m’écoutiez et me croyiez pour le bien de vos âmes.

       – Dans ce cas, parle ! Nous t’écouterons.

       – Dites-moi sur quel sujet je dois vous parler. »

       Un homme d’environ quarante ou quarante-cinq ans dit :

       « Voilà : je voudrais que tu entres chez moi, dans la synagogue, et que tu m’expliques un point.

       – Je viens tout de suite, Lévi. »

       Ils se rendent à la synagogue, tandis que les gens se pressent derrière Jésus et le chef de la synagogue, remplissant subitement l’édifice.

       245.3 Le chef de la synagogue prend un rouleau et lit :

       « “ Il fit monter de la cité de David la fille du Pharaon jusqu’à la maison qu’il lui avait fait construire. Il disait en effet : ‘ Ma femme ne doit pas habiter dans la maison de David, roi d’Israël, qui fut sanctifiée lorsque l’arche du Seigneur y entra. ’” Voilà : je voudrais que tu me dises si tu juges cette mesure juste ou non, et pour quelle raison.

       – Sans aucun doute elle était juste, car le respect pour la maison de David, sanctifiée du fait que l’arche du Seigneur y était entrée, l’exigeait.

       – Mais le fait d’être l’épouse de Salomon ne rendait-il pas la fille du Pharaon digne d’habiter dans la maison de David ? La femme ne devient-elle pas, selon les termes d’Adam, “ os des os ” de son mari et “ chair de sa chair ” ? Si c’est le cas, comment peut-elle profaner si elle ne profane pas son époux ?

       – Il est dit dans le premier livre d’Esdras : “ Vous avez péché en épousant des femmes étrangères et ajouté ce délit aux nombreux délits d’Israël. ” Or l’une des causes de l’idolâtrie de Salomon est justement due à ces mariages avec des femmes étrangères. Dieu l’avait dit : “ Elles, les étrangères, pervertiront vos cœurs jusqu’à vous faire suivre des dieux étrangers. ” Nous en connaissons les conséquences.

       – Pourtant, il ne s’était pas perverti pour avoir épousé la fille du Pharaon puisqu’il arrivait à juger sagement qu’elle ne devait pas rester dans la maison sanctifiée.

       – La bonté de Dieu n’a pas de commune mesure avec la nôtre. L’homme, après une faute, ne pardonne pas, bien qu’il soit lui-même toujours coupable. Dieu n’est pas inexorable après une première faute, mais il ne permet pas que l’homme s’endurcisse impunément dans le même péché. C’est pourquoi il ne punit pas à la première chute : il parle alors au cœur. Mais il punit quand sa bonté ne sert pas à convertir et quand l’homme la prend pour de la faiblesse. C’est alors que vient la punition, car on ne se moque pas de Dieu. Os de ses os et chair de sa chair, la fille du Pharaon avait déposé les premiers germes de corruption dans le cœur du Sage, et vous savez qu’une maladie se manifeste, non pas quand il y a un seul germe dans le sang, mais quand le sang est corrompu par de nombreux germes qui se sont multipliés à partir du premier. La chute de l’homme dans les bas-fonds commence toujours avec une légèreté apparemment inoffensive. Puis la complaisance pour le mal grandit. On s’habitue aux compromissions, à la négligence des devoirs et à la désobéissance envers Dieu, et on en vient graduellement à de grands péchés, chez Salomon jusqu’à l’idolâtrie, en provoquant le schisme dont les conséquences persistent encore maintenant.

       245.4 – Alors tu dis qu’il faut accorder la plus grande attention et le plus grand respect à ce qui est sacré ?

       – Sans nul doute.

       – Maintenant, explique-moi encore ceci : tu te dis le Verbe de Dieu. Est-ce vrai ?

       – Je le suis. C’est lui qui m’a envoyé pour apporter sur terre la bonne nouvelle à tous les hommes et pour les racheter de tous leurs péchés.

       – Par conséquent, si tu l’es, tu es plus grand que l’arche. Parce que Dieu ne serait pas sur la gloire qui domine l’arche, mais en toi-même.

       – Tu dis juste, et c’est la vérité.

       – Dans ce cas, pourquoi te profanes-tu ?

       – Et c’est pour me dire cela que tu m’as amené ici ? Mais j’ai pitié de toi ; de toi et de celui qui t’a poussé à parler. Je ne devrais pas me justifier parce que toute justification est inutile, brisée qu’elle est par votre hostilité. Mais pour vous, qui me reprochez mon manque d’amour pour vous et la profanation de ma personne, je vais me justifier.

       245.5 Ecoutez. Je sais à quoi vous faites allusion. Mais je vous réponds : “ Vous êtes dans l’erreur. ” De même que j’ouvre les bras aux mourants pour les ramener à la vie et que j’appelle les morts pour les rendre à la vie, j’ouvre les bras à ceux qui sont davantage moribonds et j’appelle ceux qui sont les plus réellement morts, les pécheurs, pour les ramener à la vie éternelle et les ressusciter s’ils sont déjà décomposés, afin qu’ils ne meurent plus.

       Mais je vais vous dire une parabole. Un homme, sous l’effet de ses nombreux vices, devint lépreux. Les hommes l’éloignèrent de leur société et le lépreux, dans une solitude atroce, réfléchit sur son état et le péché qui l’y avait réduit. De longues années passent ainsi et, au moment où il s’y attend le moins, il guérit. Le Seigneur lui a fait miséricorde en raison de ses nombreuses prières et de ses larmes. Que fait alors cet homme ? Peut-il retourner chez lui parce que Dieu lui a fait miséricorde ? Non, il doit se montrer au prêtre. Celui-ci, après l’avoir examiné avec attention quelque temps, le fait purifier après un premier sacrifice de deux passereaux. Et après, non pas une, mais deux lessives de ses vêtements, l’homme guéri revient trouver le prêtre avec les agneaux sans tache, l’agnelle, la farine et l’huile prescrits. Le prêtre le conduit alors à la porte du Tabernacle. Et voici l’homme religieusement réadmis dans le peuple d’Israël. Mais vous, dites-moi : quand cet homme va pour la première fois trouver le prêtre, pourquoi y va-t-il ?

       – Pour être purifié une première fois, de manière à pouvoir accomplir la plus grande purification qui le réintroduit dans le peuple saint !

       – Vous avez raison. Mais n’est-il donc pas entièrement purifié ?

       – Oh, non ! Il lui manque encore beaucoup pour l’être, matériellement et spirituellement.

       – Dans ce cas, comment ose-t-il s’approcher du prêtre une première fois alors qu’il est totalement impur, et une seconde fois s’approcher même du Tabernacle ?

       – Parce que le prêtre est le moyen nécessaire pour pouvoir être réadmis au nombre des vivants.

       – Et le Tabernacle ?

       – Parce que Dieu seul peut effacer les fautes et c’est avoir foi que de croire qu’au-delà du saint Voile, Dieu repose dans sa gloire, dispensant de là son pardon.

       – Donc le lépreux guéri n’est pas encore sans faute quand il s’approche du prêtre et du Tabernacle ?

       – Non. Certainement pas !

       – Hommes à la pensée retorse et au cœur sans limpidité, pourquoi donc m’accusez-vous si moi, qui suis Prêtre et Tabernacle, je me laisse approcher par ceux qui sont spirituellement lépreux ? Pourquoi avez-vous deux poids et deux mesures pour juger ? Oui, la femme qui était perdue, comme Lévi le publicain, ici présente maintenant avec sa nouvelle âme et sa nouvelle fonction, et avec eux d’autres hommes et d’autres femmes déjà venus avant eux, sont maintenant à mes côtés. Ils peuvent y être parce qu’ils sont désormais réadmis dans le peuple du Seigneur. Ils ont été ramenés auprès de moi par la volonté de Dieu qui m’a remis le pouvoir de juger et d’absoudre, de guérir et de ressusciter. Il y aurait profanation si leur idolâtrie demeurait en eux comme elle demeurait dans la fille du Pharaon. Mais il n’y a pas de profanation puisqu’ils ont embrassé la doctrine que j’ai apportée sur la terre et que par elle ils sont ressuscités à la grâce du Seigneur.

       245.6 Hommes de Nazareth, qui me tendez des pièges parce qu’il ne vous paraît pas possible que résident en moi la vraie sagesse et la justice du Verbe du Père, moi, je vous dis : “ Imitez les pécheurs. ”

       En vérité, ils vous sont supérieurs quand il s’agit de venir à la vérité. Et je vous dis aussi : “ Ne recourez pas à des manœuvres déshonorantes pour pouvoir vous opposer à moi. ” Ne faites pas cela. Demandez, et je vous donnerai la parole de vie, comme je la donne à tous ceux qui viennent à moi. Accueillez-moi comme un fils de cette terre qui est la nôtre. Moi, je ne vous garde pas rancune. Mes mains sont pleines de caresses, et mon cœur du désir de vous instruire et de vous rendre heureux. Je l’espère tellement que, si vous voulez, je passerai le sabbat parmi vous pour vous enseigner la Loi nouvelle. »

       Les gens ne sont pas d’accord entre eux. Mais la curiosité prévaut – ou bien l’amour –, et un grand nombre crient :

       « Oui, oui. Viens ici demain. Nous t’écouterons.

       – Je prierai pour que tombe, cette nuit, le crépi qui vous durcit le cœur, pour que tombent tous les préjugés et pour que, une fois délivrés, vous puissiez comprendre la Voix de Dieu, venue apporter l’Evangile à toute la terre, mais avec le désir que la première région capable de l’accueillir soit la ville où j’ai grandi. Paix à vous tous. »

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