En ce temps-là, un jour de sabbat, Jésus vint à passer à travers les champs de blé, ; ses disciples eurent faim et ils se mirent à arracher des épis et à les manger. Voyant cela, les pharisiens lui dirent : « Voilà que tes disciples font ce qu’il n’est pas permis de faire le jour du sabbat ! » Mais il leur dit : « N’avez-vous pas lu ce que fit David, quand il eut faim, lui et ceux qui l’accompagnaient ? Il entra dans la maison de Dieu, et ils mangèrent les pains de l’offrande ; or, ni lui ni les autres n’avaient le droit d’en manger, mais seulement les prêtres. Ou bien encore, n’avez-vous pas lu dans la Loi que le jour du sabbat, les prêtres, dans le Temple, manquent au repos du sabbat sans commettre de faute ? Or, je vous le dis : il y a ici plus grand que le Temple. Si vous aviez compris ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice, vous n’auriez pas condamné ceux qui n’ont pas commis de faute. En effet, le Fils de l’homme est maître du sabbat. »
Afficher les autres textes bibliquesUn jour de sabbat, Jésus marchait à travers les champs de blé ; et ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis. Les pharisiens lui disaient : « Regarde ce qu’ils font le jour du sabbat ! Cela n’est pas permis. » Et Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu ce que fit David, lorsqu’il fut dans le besoin et qu’il eut faim, lui-même et ceux qui l’accompagnaient ? Au temps du grand prêtre Abiatar, il entra dans la maison de Dieu et mangea les pains de l’offrande que nul n’a le droit de manger, sinon les prêtres, et il en donna aussi à ceux qui l’accompagnaient. » Il leur disait encore : « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat. Voilà pourquoi le Fils de l’homme est maître, même du sabbat. »
Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs ; ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient, après les avoir froissés dans leurs mains. Quelques pharisiens dirent alors : « Pourquoi faites-vous ce qui n’est pas permis le jour du sabbat ? » Jésus leur répondit : « N’avez-vous pas lu ce que fit David un jour qu’il eut faim, lui-même et ceux qui l’accompagnaient ? Il entra dans la maison de Dieu, prit les pains de l’offrande, en mangea et en donna à ceux qui l’accompagnaient, alors que les prêtres seulement ont le droit d’en manger. » Il leur disait encore : « Le Fils de l’homme est maître du sabbat. »
217.1 Toujours le même endroit, mais le soleil est moins implacable car il ne va pas tarder à se coucher.
« Il faut atteindre cette maison » dit Jésus.
Ils marchent, ils y arrivent. Ils demandent du pain et des vivres, mais le régisseur les repousse durement.
« Race de philistins ! Vipères ! Toujours les mêmes ! Ils sont nés du même cep et donnent des fruits empoisonnés, bougonnent les disciples affamés et fatigués. Que vous soit rendu ce que vous donnez !
– Mais pourquoi manquez-vous de charité ? Nous ne sommes plus à l’époque de la loi du talion. Avancez. Il ne fait pas encore nuit et vous ne mourez pas de faim. Un peu de sacrifice pour que ces âmes arrivent à avoir faim de moi » exhorte Jésus.
Mais les disciples — et je crois que c’est plutôt par dépit qu’à cause d’une faim insupportable — entrent au beau milieu d’un champ et se mettent à cueillir des épis. Ils les égrènent dans leurs mains et se mettent à les manger.
« Ils sont bons, Maître, crie Pierre. Tu n’en prends pas ? Ils ont beaucoup de goût… Je voudrais manger tout le champ !
– Tu as raison ! Comme cela, ils vont regretter de ne pas nous avoir donné un pain », enchérissent les autres.
Ils passent à travers le champ de blé, et mangent avidement. Jésus marche tout seul sur la route poussiéreuse. Simon le Zélote et Barthélemy discutent à cinq ou six mètres derrière.
217.2 A un autre carrefour entre la route principale et un chemin secondaire, plusieurs pharisiens hargneux se sont arrêtés. Ils reviennent sûrement des offices du sabbat auxquels ils ont assisté dans le hameau que l’on aperçoit au bout de ce chemin secondaire, large, plat, comme si c’était une grosse bête tapie dans sa tanière.
Jésus les voit, les regarde, doux et souriant, et leur adresse son salut :
« Que la paix soit avec vous. »
Au lieu de répondre à son salut, un des pharisiens lui demande avec arrogance :
« Qui es-tu ?
– Jésus de Nazareth.
– Vous voyez bien que c’est lui ! » dit l’un d’eux aux autres.
Pendant ce temps, Nathanaël et Simon s’approchent du Maître, tandis que les autres, cheminant à travers les sillons, se dirigent vers la route. Ils mâchent encore des grains de blé et en ont dans le creux de la main.
Le pharisien qui a parlé le premier, peut-être le plus puissant, s'adresse à Jésus, qui s’est arrêté pour écouter la suite :
« Ah ! C’est donc toi, le fameux Jésus de Nazareth ? Comment se fait-il que tu sois venu jusqu’ici ?
– Parce que, ici aussi, il y a des âmes à sauver.
– Nous y suffisons. Nous savons sauver les nôtres et nous savons sauver celles qui dépendent de nous.
– S’il en est ainsi, vous faites bien. Mais moi, je suis envoyé pour évangéliser et sauver.
– Envoyé ! Envoyé ! Et qu’est-ce qui nous le prouve ? Sûrement pas tes œuvres !
– Pourquoi dis-tu cela ? Tu ne tiens pas à ta vie ?
– Ah, c’est vrai ! C’est toi qui administres la mort à ceux qui ne t’adorent pas. Alors, tu veux tuer toute la classe sacerdotale, celle des pharisiens, celle des scribes et beaucoup d’autres parce qu’ils ne t’adorent pas et ne t’adoreront jamais. Jamais, comprends-tu ? Jamais, nous, les élus d’Israël, nous ne t’adorerons ni ne t’aimerons.
– Je ne vous force pas à m’aimer et je vous dis : “ Adorez Dieu ”, parce que…
– Ou toi, parce que tu es Dieu, n’est-ce pas ? Mais nous ne sommes pas de ces Galiléens pouilleux, ni de ces imbéciles de Judée qui te suivent et délaissent nos rabbins…
– Ne te fâche pas, homme. Je ne demande rien. J’accomplis ma mission. J’enseigne comment aimer Dieu et je reviens rappeler le Décalogue parce qu’il est trop oublié, et surtout parce qu’il est mal appliqué. Je veux donner la vie, celle de l’éternité. Je ne souhaite pas la mort corporelle, et encore moins la mort spirituelle. La vie dont je te demandais si tu ne tenais pas à la perdre, c’était celle de ton âme, car moi, j’aime ton âme, même si elle ne m’aime pas. Et je souffre de voir que tu la tues en offensant le Seigneur et en méprisant son Messie. »
Le pharisien semble pris de convulsions tant il s’agite : il chiffonne ses vêtements, en arrache les franges, enlève son couvre-chef, se passe la main dans les cheveux, et crie :
« Ecoutez ! Ecoutez ! C’est à moi, Jonathas, fils d’Uziel, descendant direct de Simon le Juste, c’est à moi qu’il dit cela ! Moi, offenser le Seigneur ! Je ne sais ce qui me retient de te maudire, mais…
– C’est la peur qui te retient, mais fais-le donc. Tu ne seras pas réduit en cendres pour autant. En temps voulu, tu le seras, alors tu m’appelleras. Mais entre moi et toi, il y aura alors un ruisseau rouge : mon sang.
– D’accord. 217.3 Mais en attendant, toi qui te prétends saint, pourquoi permets-tu certaines choses ? Toi qui te dis Maître, pourquoi n’instruis-tu pas tes apôtres, avant les autres ? Regarde-les, derrière toi ! Les voilà, avec encore l’instrument du péché dans leurs mains ! Tu les vois ? Ils ont cueilli des épis, or c’est le sabbat. Ils ont cueilli des épis qui ne leur appartenaient pas. Ils ont violé le sabbat et ils ont volé. »
Pierre répond :
« Nous avions faim. Nous avons demandé logement et nourriture au village où nous sommes arrivés hier soir. Ils nous ont chassés. Seule une petite vieille nous a donné de son pain et une poignée d’olives. Que Dieu le lui rende au centuple, car elle a donné tout ce qu’elle avait et s’est contentée de demander une bénédiction. Nous avons marché pendant un mille, puis nous nous sommes arrêtés, comme la Loi le prescrit, et nous avons bu l’eau d’un ruisseau. Plus tard, au crépuscule, nous sommes allés à cette maison… Ils nous ont repoussés. Tu vois que nous avions la volonté d’obéir à la Loi.
– Mais vous ne l’avez pas fait. Il n’est pas permis, pendant le sabbat, de faire des travaux manuels et il n’est jamais permis de prendre ce qui appartient à autrui. Mes amis et moi, nous en sommes scandalisés.
– Moi, au contraire, je ne le suis pas, dit Jésus. N’avez-vous jamais lu comment David, à Nob, prit les pains consacrés pour se nourrir, lui et ses compagnons ? Les pains consacrés appartenaient à Dieu, dans sa maison, réservés par un ordre éternel aux prêtres. Il est dit : “ Ils appartiendront à Aaron et à ses fils qui les mangeront en un lieu sacré, car c’est une chose très sainte. ” Néanmoins, David les prit pour lui et ses compagnons parce qu’ils avaient faim. Or si le saint roi entra dans la maison de Dieu et mangea les pains consacrés le jour du sabbat, lui à qui il n’était pas permis de s’en nourrir – pourtant la chose ne lui fut pas comptée comme péché puisque Dieu continua encore après cela de lui garder son amour –, comment peux-tu dire que nous sommes pécheurs si nous cueillons sur le sol de Dieu les épis qui ont poussé et mûri par sa volonté, les épis qui appartiennent aussi aux oiseaux ? et tu refuses que les hommes s’en nourrissent, eux qui sont les enfants du Père ?
– Il avait demandé ces pains. Il ne les avait pas pris sans les demander. Et cela change tout ! Et puis, ce n’est pas vrai que Dieu n’a pas compté à David cet acte comme péché. Dieu l’a frappé durement !
– Mais pas pour cette raison. Pour sa luxure, pour son recensement, pas pour…, rétorque Jude.
– Oh ! Assez ! Ce n’est pas permis, voilà tout. Vous n’avez pas le droit de le faire, et vous ne le ferez pas. 217.4 Allez-vous-en ! Nous ne voulons pas de vous sur nos terres. Nous n’avons pas besoin de vous. Nous ne savons que faire de vous.
– Nous allons partir, dit Jésus en empêchant ses disciples de répliquer.
– Et pour toujours, souviens-t’en. Que jamais plus Jonathas, fils d’Uziel, ne te trouve sur son chemin. Va-t’en !
– Oui, nous partons. Toutefois, nous nous retrouverons. Cette fois, ce sera Jonathas qui voudra me voir pour répéter ma condamnation et délivrer pour toujours le monde de moi. Mais ce sera alors le Ciel qui te dira : “ Il ne t’est pas permis de faire cela ”, et cette parole “ il ne t’est pas permis ” résonnera dans ton cœur comme une sonnerie de trompette pendant toute ta vie et au-delà. De même que, le jour du sabbat, les prêtres violent au Temple le repos sabbatique sans pécher, nous aussi, les serviteurs du Seigneur, nous pouvons recevoir amour et secours du Père très saint sans pour autant commettre de faute, puisque l’homme nous refuse l’amour. Il y a ici quelqu’un de bien plus grand que le Temple et qui peut prendre ce qu’il veut de la création, car Dieu a disposé toutes choses pour servir d’escabeau à la Parole. Et moi, je prends et je donne. Il en est ainsi des épis du Père servis sur l’immense table qu’est la terre, comme de la Parole. Je prends et je donne. Aux bons comme aux mauvais, car je suis la Miséricorde. Mais vous ignorez ce qu’est la miséricorde. Si vous saviez ce que cela signifie, vous comprendriez aussi que je ne veux qu’elle. Si vous saviez ce qu’est la miséricorde, vous n’auriez pas condamné des innocents. Mais vous l’ignorez. Vous ne savez pas non plus que je ne vous condamne pas, vous ne savez pas que je vous pardonnerai et que je demanderai même au Père de vous pardonner. Car c’est la miséricorde que je veux, et non le châtiment. Mais vous, vous ne le savez pas. Vous ne voulez pas le savoir. C’est là un péché plus grand que celui que vous m’imputez, que celui que, selon vous, ces innocents ont commis. Du reste, sachez que le sabbat est fait pour l’homme et non pas l’homme pour le sabbat, et que le Fils de l’homme est le maître même du sabbat. Adieu… »
Il se tourne vers ses disciples :
« Venez, allons chercher un lit dans les sables, qui ne sont plus loin maintenant. Nous aurons toujours les étoiles pour compagnes et la rosée nous rafraîchira. Dieu, qui a envoyé la manne à Israël, pourvoira à nous nourrir nous aussi, qui sommes pauvres et qui lui sommes fidèles. »
Jésus plante là le groupe hargneux et part avec ses disciples alors que la nuit tombe avec les premières ombres violettes…
Ils trouvent finalement une haie de figuiers d’Inde aux sommets desquels, hérissées de piquants, des figues commencent à mûrir. Mais tout est bon pour qui a faim et, en se piquant les doigts, ils cueillent les plus mûres et vont à l’endroit où les champs font place à des dunes de sable. De loin arrive la rumeur de la mer.
« Arrêtons-nous ici. Le sable est fin et chaud. Demain, nous entrerons à Ashqelôn », dit Jésus, et tous tombent de fatigue au pied d’une haute dune.
Pas plus de six stades durant le sabbat !
La nécessité du respect des distances sabbatiques est plusieurs fois évoquée dans l’œuvre de Maria Valtorta. Et c’est l’occasion pour la mystique italienne de nous transmettre deux indications très précises. Ainsi lorsque Jésus se justifie auprès des pharisiens, Il déclare : « Nous avons marché pendant un mil, et puis nous nous sommes arrêtés, comme la Loi le prescrit » (EMV 217.3). Effectivement, le Talmud, (par interprétation de Exode 16,29 et de Josué 3,4) fixa à 2000 amot (i. e. coudées), la plus longue distance qu'un juif avait le droit de parcourir un jour de sabbat (1). Mais le jeune Margziam, lui, pour répondre à une question que lui pose Jésus, mentionne les mesures romaines : « Demain c'est la Parascève et, après le coucher du soleil, on ne peut parcourir que six stades » (EMV 194.4). Cette autre affirmation recoupe parfaitement la précédente (2) mais, clouée au lit pendant la seconde guerre mondiale, Maria Valtorta n’avait certainement aucune possibilité de le vérifier par elle-même !
Dans les Actes des Apôtres l’expression « un chemin de sabbat » désigne le trajet séparant le mont des Oliviers de Jérusalem (Ac 1,12). Or Flavius Josèphe en donne la mesure quand il écrit : « La dixième légion (…) reçut l'ordre de camper à six stades de Jérusalem sur la montagne des Oliviers, qui fait face à la ville du côté de l'Orient et en est séparée par la profonde vallée du Cédron » (Guerres des juifs 5.2.3). La valeur de la distance sabbatique que l’on trouve dans l’Evangile tel qu’il m’a été révélé se trouve donc confirmée par la juxtaposition d’un texte canonique et d’un écrit profane !
(1) 1 mil = 2000 amot, soit 960 m à 1150 m selon la valeur retenue pour la coudée (0,48 à 0,58 m).
(2) Soit 1090 m à 1110 m selon la valeur retenue pour le stade (182 à 185 m)