Une initative de
Marie de Nazareth

En direction de Bethléem avec Jean, Simon le Zélote et Judas Iscariote

mardi 8 juin 27
Jérusalem

Vision de Maria Valtorta

       72.1 Je vois, de très bon matin, Jésus qui, toujours à la même porte, se joint aux disciples Simon et Judas. Jésus est déjà avec Jean. Et je l’entends dire :

       « Mes amis, je vous demande de parcourir la Judée avec moi, si cela ne vous est pas trop éprouvant, en particulier pour toi, Simon.

       – Pourquoi, Maître ?

       – Il est pénible de cheminer sur les montagnes de Judée… et peut-être te sera-t-il plus pénible encore de rencontrer certaines personnes qui t’ont fait du mal.

       – Pour ce qui est de la marche, je t’assure encore une fois que, depuis que tu m’as guéri, je suis plus résistant qu’un jeune homme et qu’aucune fatigue ne me pèse, surtout quand c’est pour toi, et à présent avec toi. Quant à rencontrer ceux qui m’ont nui, je n’éprouve plus de ressentiment pénible ; il n’y a pas la moindre aversion à leur encontre dans le cœur de Simon depuis qu’il est à toi. La haine est tombée, en même temps que les écailles du mal. Et je ne sais, crois-le bien, si je dois te dire que tu as fait un plus grand miracle en guérissant ma chair rongée par le mal ou bien mon âme dévorée par la rancœur. Je pense ne pas me tromper en disant que le miracle le plus grand fut ce dernier. Il est moins facile de guérir une plaie de l’âme… Et tu m’as guéri d’un seul coup. Voilà le miracle ! Car un homme ne guérit pas d’un seul coup, même s’il y emploie toutes ses forces, il ne guérit pas ainsi d’un état moral, si tu ne l’anéantis pas par ta volonté sanctifiante.

       – Tu ne te trompes pas dans ton jugement.

       72.2 – Pourquoi n’agis-tu pas de même avec tous ? demande Judas, un peu contrarié.

       – Mais il le fait, Judas. Pourquoi t’adresses-tu ainsi au Maître ? Ne te sens-tu pas différent depuis le jour où tu l’as approché ? Moi, j’étais déjà disciple de Jean-Baptiste, mais je me suis trouvé tout changé à partir du moment où il m’a dit : “ Viens. ” »

       Jean, qui généralement n’intervient pas et surtout ne le fait jamais s’il s’agit de se produire devant le Maître, ne peut se taire cette fois-ci. Doux et affectueux, il a posé une main sur le bras de Judas comme pour le calmer et il lui parle d’un air peiné et persuasif. Puis, s’apercevant qu’il a parlé avant Jésus, il rougit et dit :

       « Pardon, Maître. J’ai parlé à ta place… mais je voulais… je voulais que Judas ne te contriste pas.

       – Oui, Jean. Mais il ne m’a pas contristé comme disciple. Quand il le sera, alors, s’il persiste dans sa manière de penser, il me chagrinera. 72.3 La seule chose qui m’attriste, c’est de constater à quel point l’homme est corrompu par Satan qui pervertit sa pensée. Sa­chez-le, vous tous : il trouble votre manière de penser à tous ! Mais il viendra un jour où vous aurez en vous la force de Dieu, la grâce. Vous aurez la sagesse, avec son Esprit… Alors, vous aurez tout pour juger avec justice.

       – Et nous jugerons tous avec justice ?

       – Non, Judas.

       – Mais, parles-tu pour nous, les disciples, ou pour tous les hommes ?

       – Je parle d’abord pour vous, puis pour tous les autres. Quand ce sera l’heure, le Maître suscitera ses ouvriers et les enverra de par le monde…

       – Ne le fais-tu pas déjà ?

       – Pour l’instant, je ne me sers de vous que pour dire : “ Le Messie est là, venez à lui. ” Mais à ce moment-là, je vous rendrai capables de prêcher en mon nom, d’accomplir des miracles en mon nom…

       – Oh ! Même des miracles ?

       – Oui, sur les corps et sur les âmes.

       – Ah ! Comme on nous admirera!  »

       Judas jubile à cette idée.

       72.4 « Nous ne serons plus avec le Maître à ce moment-là, cependant… pour moi, j’aurai toujours peur d’accomplir quelque chose de divin avec mes moyens humains, dit Jean, en regardant Jésus d’un air pensif, quelque peu triste.

       – Jean, si le Maître le permet, je voudrais te dire ma pensée, intervient Simon.

       – Confie-la à Jean ; je désire que vous vous conseilliez mutuellement.

       – Tu sais déjà que c’est un conseil ? »

       Jésus sourit et se tait.

       « Eh bien, alors, je te dis, Jean, que tu ne dois pas, et que nous ne devons pas avoir peur. Appuyons-nous sur la sagesse du Maître saint et sur sa promesse. Si, lui, il nous dit : “ Je vous enverrai ”, cela signifie qu’il sait qu’il peut nous envoyer sans que nous lui fassions du tort, à lui comme à nous, c’est-à-dire à la cause de Dieu qui nous est aussi chère à tous qu’une épouse tout juste mariée. S’il nous promet de revêtir notre misère intellectuelle et spirituelle de l’éclat de la puissance que le Père lui a donnée pour nous, nous devons être certains qu’il le fera et que nous en serons rendus capables, non pas par nous-mêmes, mais grâce à sa miséricorde. Il est donc certain que tout cela arrivera si nous ne mettons pas d’orgueil, de désir humain dans notre action. Je pense que si nous corrompons notre mission, qui est toute spirituelle, par des éléments terrestres, alors même la promesse du Christ ne s’accomplira pas. Ce ne sera pas de l’impuissance de sa part, mais parce que nous étranglerons sa puissance avec le lacet de l’orgueil. 72.5 Je ne sais si je m’expli­que bien.

       – Tu t’expliques très bien. C’est moi qui ai tort. Mais, sais-tu… je pense que, au fond, désirer être admirés comme disciples du Messie devenus tellement siens pour avoir mérité de faire ce que lui, il fait, c’est un désir de faire resplendir encore davantage la puissante image du Christ auprès des païens. Louange au Maître qui a de tels disciples, voilà ce que, moi, je veux dire, lui répond Judas.

       – Tout n’est pas faux dans ce que tu dis. Mais… vois-tu, Judas, je viens d’une caste persécutée pour… pour avoir mal compris ce qu’est et comment devait être le Messie. Oui. Si nous l’avions attendu avec une juste compréhension de son être, nous n’aurions pu tomber dans des erreurs qui sont des blasphèmes contre la vérité et une rébellion contre la loi romaine ; c’est pourquoi nous avons été punis par Dieu et par Rome. Nous avons voulu voir dans le Christ un conquérant et un libérateur d’Israël, un nouveau Maccabée, plus grand que le grand Judas… Rien que cela. Et pourquoi ? Parce que nous nous sommes souciés de nos intérêts plus que de ceux de Dieu : de ceux de la patrie et des citoyens. Certes, l’intérêt de la patrie est saint lui aussi. Mais qu’est-ce face au Ciel éternel ? Combien de fois n’ai-je pas réfléchi et vu le vrai visage du Christ durant les longues heures de persécutions d’abord, et de ségrégation ensuite, lorsque, en fugitif, je me cachais dans les tanières des bêtes sauvages, partageant leur litière et leur nourriture, pour échapper à la police romaine et surtout aux délations des faux amis ; ou bien quand, attendant la mort, je goûtais par avance l’odeur du tombeau dans ma caverne de lépreux ! Combien de fois n’ai-je pas vu ton visage…! Le tien, Maître humble et bon, le tien, Maître et Roi de l’esprit, le tien, ô Christ, fils du Père, qui nous conduis au Père et non pas à des cours royales de poussière, ni à une divinité de boue. Toi… Ah, il m’est facile de te suivre…! Etant donné – pardonne ma hardiesse qui se proclame juste – étant donné que je te vois tel que je t’ai pensé, je te reconnais. Je t’ai tout de suite reconnu. Cela n’a pas été te connaître, mais reconnaître Quelqu’un que mon âme avait déjà connu…

       – C’est pour cela que je t’ai appelé… et que je t’emmène avec moi, maintenant, dans ce premier voyage que je vais faire en Judée. 72.6 Je veux que tu achèves de me reconnaître… et je veux qu’eux aussi, que l’âge rend moins capables d’accéder à la vérité par une méditation sévère, sachent comment leur Maître est arrivé à cette heure-ci… Vous comprendrez par la suite. Nous voici en vue de la tour de David. La Porte Orientale est proche.

       – Nous sortons par-là ?

       – Oui, Judas, nous commençons par aller à Bethléem. Là où je suis né… Il est bon que vous le sachiez… pour le dire aux autres. Cela aussi fait partie de la connaissance du Messie et de l’Ecriture. Vous trouverez les prophéties écrites dans les choses. Elles vous parleront, non par la voix de la prophétie, mais par celle de l’histoire. Faisons le tour du palais d’Hérode…

       – Ce vieux renard malfaisant et luxurieux…

       – Ne jugez pas. C’est Dieu qui juge. Prenons ce sentier à travers les jardins. Nous ferons une halte à l’ombre d’un arbre, près de quelque maison hospitalière, tant que le soleil est brûlant. Ensuite, nous continuerons notre route. »

       La vision prend fin.

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