Une initative de
Marie de Nazareth

Enseignement aux disciples dans l’oliveraie

mercredi 21 juillet 27
Nazareth

Vision de Maria Valtorta

       91.1 Je vois Jésus avec Pierre, André, Jean, Jacques, Philippe, Thomas, Barthélemy, Jude, Simon et Judas ainsi que le berger Joseph, qui sortent de sa maison et vont hors de Nazareth, mais dans le voisinage immédiat, dans un bosquet d’oliviers.

       Il dit :

       « Venez autour de moi. Pendant ces mois de présence et d’absence, je vous ai soupesés et étudiés. Je vous ai connus et j’ai connu le monde par expérience humaine. Maintenant j’ai décidé de vous envoyer dans le monde. Mais auparavant, je dois vous instruire, pour vous rendre capables d’affronter le monde avec la douceur et la sagacité, le calme et la constance, la conscience et la science de votre mission. Ce temps de soleil brûlant empêche de longues pérégrinations en Palestine, et je veux l’employer à vous instruire et à former en vous des disciples. Comme un musicien, j’ai senti ce qu’il y a en vous de discordant et je viens vous donner le ton pour l’harmonie céleste que vous devez transmettre au monde, en mon nom. Je retiens ce fils (il désigne Joseph) car je lui délègue la charge de porter à ses compagnons mes paroles, pour qu’il se forme là un noyau solide qui m’annonce en faisant connaître, non seulement mon existence, mais aussi les caractéristiques les plus essentielles de mon enseignement.

       91.2 Je commence par vous dire qu’il est absolument nécessaire que vous vous aimiez et que vous ne fassiez qu’un. Qui êtes-vous ? Des hommes de toutes classes sociales, de tout âge, et de toute région. J’ai préféré prendre des esprits encore vierges en matière de doctrine et de connaissances, car je les pénétrerai plus facilement de mon enseignement. Par ailleurs, vous êtes destinés à évangéliser des gens qui seront dans l’ignorance absolue du vrai Dieu : je veux donc qu’en vous souvenant de votre primitive ignorance de Dieu, vous ne les dédaigniez pas, mais que vous les instruisiez avec pitié, vous rappelant avec quelle pitié j’ai fait de même à votre égard.

       Je sens s’élever en vous une objection : “ Nous ne sommes pas païens, même si nous n’avons pas de culture intellectuelle. ” Non, vous ne l’êtes pas. Cependant non seulement vous, mais même ceux qui parmi vous représentent les savants et les riches, vous vous êtes tous laissés prendre par une religion qui, dénaturée par trop de raisons, n’a de religion que le nom. En vérité, je vous déclare que nombreux sont ceux qui se glorifient d’être des fils de la Loi. Mais 80% d’entre eux ne sont que des idolâtres qui ont embrouillé dans les nuées de mille petites religions humaines la Loi vraie, sainte, éternelle du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Aussi, quand vous vous regardez les uns les autres, aussi bien vous, les pêcheurs humbles et sans culture, que vous qui êtes marchands ou fils de marchands, officiers ou fils d’officiers, riches ou fils de riches, dites : “ Nous sommes tous pareils. Tous, nous avons les mêmes lacunes et tous nous avons besoin du même enseignement. Frères par nos défauts personnels ou nationaux, nous devons désormais devenir frères dans la connaissance de la vérité et l’effort pour la mettre en pratique. ”

       Oui, des frères : je veux que ce soit le nom que vous vous donniez l’un à l’autre et que vous vous considériez comme tels. Vous êtes comme une seule famille. Quand est-ce qu’une famille est prospère et que le monde l’admire ? Quand on y trouve l’union et la concorde. Si un fils devient l’ennemi de l’autre, si un frère nuit à l’autre, la prospérité de cette famille sera-t-elle durable ? Non. C’est en vain que le père de famille s’efforce de travailler, d’aplanir les difficultés et de s’imposer au monde. Ses efforts restent sans résultat, car les ressources s’effritent, les difficultés augmentent, le monde se moque de cet état de procès perpétuels qui émiettent les affections et les biens – alors que, unis, ils étaient puissants contre le monde – en un tas de petits, de mesquins intérêts contraires dont profitent les ennemis de la famille pour en accélérer la ruine. Qu’il n’en soit jamais ainsi parmi vous ! Soyez unis. Aimez-vous. Aimez-vous pour vous apporter une aide mutuelle. Aimez-vous pour enseigner à aimer.

       91.3 Observez. Même ce qui nous entoure nous enseigne cette grande force. Regardez cette tribu de fourmis qui accourt tout entière vers un même endroit. Suivons-la et nous découvrirons la raison de leur affluence, qui n’est pas inutile, vers ce point déterminé… Voilà : l’une de leurs petites sœurs a découvert, grâce à ses organes minuscules qui nous sont invisibles, un grand trésor sous cette large feuille de radis sauvage. C’est un morceau de mie de pain, peut-être tombé des mains d’un paysan venu soigner ses oliviers, ou bien de celles d’un voyageur qui a fait une pause à l’ombre pour prendre son repas, ou encore de celles d’un joyeux gamin courant sur l’herbe fleurie. Comment, à elle seule, aurait-elle pu traîner dans sa fourmilière ce trésor mille fois plus gros qu’elle ? Alors elle a appelé l’une de ses sœurs et lui a dit : “ Regarde et cours vite dire à nos sœurs qu’il y a là de la nourriture pour toute la tribu et pour plusieurs jours. Hâte-toi avant qu’un oiseau ne découvre ce trésor, appelle ses compagnons et qu’ils le dévorent. ” Et la petite fourmi a couru, tout essoufflée par les accidents du terrain, à travers graviers et herbes, jusqu’à la fourmilière et elle a dit : “ Venez, l’une de nous vous appelle. Elle a fait une découverte pour toutes. Mais elle ne peut la charrier jusqu’ici toute seule. Venez. ” Alors toutes, même celles qui, exténuées par le travail accompli durant toute la journée, se reposaient dans les galeries de la fourmilière, sont accourues ; même celles qui étaient en train de ranger les provisions dans les réserves. Une, dix, cent, mille… Voyez-les qui le saisissent de leurs griffes, le soulèvent en faisant de leur corps un chariot, le traînent en s’arc-boutant sur le sol. L’une tombe… l’autre, là, a failli s’estropier parce que le pain, en rebondissant, la cloue entre son extrémité et un caillou. Celle-ci, encore, si petite, une jeune de la tribu, s’arrête, épuisée… mais, après avoir repris son souffle, elle repart. Oh ! Comme elles sont unies ! Regardez : maintenant le morceau de pain est bien agrippé et il avance, il avance lentement mais il avance. Suivons-le… Encore un peu, petites sœurs, encore un peu et votre fatigue sera récompensée. Elles n’en peuvent plus, mais elles ne cèdent pas. Elles se reposent et repartent… Voilà qu’elles arrivent à la fourmilière. Et maintenant ? Maintenant, au travail pour réduire en miettes ce gros morceau de mie. Voyez ce travail ! Les unes découpent, les autres transportent… Voilà, c’est fini. Maintenant tout est en sécurité et, heureuses, elles disparaissent par les fissures au fond des galeries. Ce sont des fourmis, rien d’autre que des fourmis. Pourtant elles sont fortes parce qu’elles sont unies. Méditez là-dessus.

       91.4 N’avez-vous aucune question ?

       – Je voudrais te demander : nous n’allons plus revenir en Judée ? demande Judas.

       – Qui prétend cela ?

       – Toi, Maître. Tu as dit que tu prépares Joseph pour qu’il instruise les autres en Judée ! On t’y a fait trop de mal pour que tu y retournes ?

       – Que t’ont-ils fait en Judée ? » demande Thomas, curieux ; en même temps, Pierre s’exclame avec véhémence :

       « Ah ! Alors, j’avais raison de dire que tu en étais revenu fatigué. Que t’ont-ils fait, les “ parfaits ”, en Israël ?

       – Rien, mes amis. Rien de plus que ce que je trouverai encore ici. Si je faisais tout le tour de la terre, je trouverais partout un mélange d’amis et d’ennemis. Mais, Judas, je t’avais prié de te taire…

       – C’est vrai, mais… je ne puis me taire quand je vois que tu préfères la Galilée à ma patrie. Tu es injuste, voilà ! Même là-bas tu avais eu droit à des honneurs…

       – Judas ! Judas… oh ! Judas ! Tu me fais un reproche injuste ! Et tu t’accuses toi-même en te laissant gagner par la colère et la jalousie. J’avais fait mon possible pour ne faire connaître que le bien reçu dans ta Judée et, sans mentir, j’avais pu, avec joie, parler de ce bien pour vous faire aimer, vous de Judée. Avec joie. Car, pour le Verbe de Dieu, il n’existe ni frontières, ni régions, ni antagonismes, ni inimitiés, ni différences. Je vous aime tous, vous les hommes. Tous… Comment peux-tu dire que je préfère la Galilée, alors que j’ai voulu accomplir mes premiers miracles et me manifester d’abord sur le sol sacré du Temple et de la Cité sainte, chère à tout israélite ? Comment peux-tu me traiter de partial si, des onze que vous êtes – ou plutôt dix car, pour mon cousin, il n’est pas question d’amitié mais de parenté –, quatre sont judéens ? Et si j’y ajoute les bergers, tous judéens, tu vois de combien de Judéens je suis l’ami. Comment peux-tu dire que je ne vous aime pas si, moi qui sais, j’ai organisé le voyage de façon à donner mon nom à un bébé d’Israël et à recueillir le dernier soupir d’un juste d’Israël ? Comment peux-tu dire que je ne vous aime pas, vous les Judéens si, pour faire connaître le lieu de ma naissance et celui de ma préparation à la mission j’ai voulu deux Judéens contre un seul Galiléen ? Tu me reproches de me montrer injuste. Mais examine-toi, Judas, et vois si l’injuste ce n’est pas toi. »

       Jésus a parlé avec majesté et douceur. Mais, même s’il n’avait rien dit de plus, les trois façons dont il a dit : “ Judas ” au commencement de son discours auraient suffi à donner une grande leçon. Le premier “ Judas ” était dit par le Dieu majestueux qui rappelle au respect, le second par le Maître qui donne un enseignement déjà tout paternel, le troisième était la prière d’un ami attristé par l’attitude d’un ami.

       Judas a baissé la tête, humilié, encore en colère, enlaidi par la manifestation de ses bas sentiments.

       91.5 Pierre ne peut se contenir :

       « Demande au moins pardon, mon garçon ! Si j’étais à la place de Jésus, je ne t’aurais pas remis en place par des mots ! C’est bien autre chose que de l’injustice ! C’est un manque de respect, mon beau monsieur ! C’est comme ça qu’on vous éduque, au Temple ? Ou peut-être n’es-tu pas éducable ? Parce que, si ce sont eux…

       – Cela suffit, Pierre. J’ai dit, moi, ce qu’il y avait à dire. Demain je vous instruirai sur ce thème. Et maintenant je répète à tous ce que je leur avais dit, à eux, en Judée : ne répétez pas à ma Mère que son Fils a été mal traité par les Judéens. Elle était déjà toute désolée d’avoir deviné que j’ai eu de la peine. Respectez ma Mère. Elle vit dans l’ombre et le silence. Sa seule activité, c’est la vertu et l’oraison, pour moi, pour vous, pour tous. Que les lueurs troubles du monde et les âpres contestations restent loin de son asile enveloppé de réserve et de pureté. N’introduisez pas même l’écho de la haine là où tout est amour. Respectez-la. Elle est courageuse plus que Judith, vous le verrez. Mais ne la forcez pas, avant l’heure, à goûter la lie que sont les sentiments des malheureux du monde, de ceux qui ne savent pas, même d’une façon rudimentaire, ce qu’est Dieu et la Loi de Dieu. Je vous ai parlé d’eux au début, de ces idolâtres qui se prennent pour des sages de Dieu et qui, pour cette raison, unissent l’idolâtrie à l’orgueil. Partons. »

       Et Jésus reprend la route de Nazareth.       

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