Une initative de
Marie de Nazareth

Jésus interroge sa Mère au sujet de ses disciples

mercredi 11 août 27
Nazareth

Vision de Maria Valtorta

       101.1 Maintenant, deux heures environ après la description précédente, je vois la maison de Nazareth. Je reconnais la pièce de l’adieu qui donne sur le petit jardin où tous les arbres sont couverts de feuilles.

       Jésus est avec Marie, assis l’un près de l’autre sur le banc de pierre qui est contre la maison. On dirait que le souper a déjà eu lieu. Les autres – s’il y a encore quelqu’un, car je ne vois personne – se sont déjà retirés. La Mère et le Fils font réciproquement leurs délices d’une douce conversation.

       La voix intérieure me dit que c’est l’une des premières fois que Jésus revient à Nazareth, après le baptême, le jeûne au désert et surtout la constitution du collège apostolique.

       Il raconte à la Mère ses premières journées d’évangélisation, les premières conquêtes des cœurs.

       Marie est suspendue aux lèvres de son Jésus. Elle est plus pâle, plus maigre, comme si elle avait souffert ces derniers temps. Sous ses yeux se sont creusés deux cernes, comme chez ceux qui ont beaucoup pleuré et réfléchi. Mais en ce moment, elle est heureuse et sourit. Elle sourit en caressant la main de son Jésus. Elle est heureuse de l’avoir là, de rester cœur à cœur avec lui, dans le silence de la nuit qui tombe.

       Ce doit être l’été, car déjà le figuier a ses premiers fruits mûrs qui pendent jusqu’aux approches de la maison. Jésus en cueille quelques-uns en se mettant sur la pointe des pieds et il donne les plus beaux à sa Mère. Il les épluche avec soin et les offre, en retournant la peau qui forme une couronne, comme s’il s’agissait de boutons blancs rayés de rouge dans une corolle de pétales blancs à l’intérieur, violacés à l’extérieur. Il les présente sur la paume de la main et sourit en voyant sa Mère les goûter.

       101.2 Puis il lui demande à brûle-pourpoint :

       « Maman, tu as vu les disciples. Qu’en penses-tu ? »

       Marie, qui allait porter à sa bouche la troisième figue, lève la tête, suspend son geste, tressaille, regarde Jésus.

       « Qu’en penses-tu, maintenant que je te les ai tous montrés ? répète-t-il.

       – Je crois qu’ils t’aiment et que tu pourras beaucoup obtenir d’eux. Jean… aime-le comme tu sais aimer. C’est un ange. Je suis tranquille à l’idée qu’il est avec toi. Pierre aussi… est bon. Plus dur parce que plus âgé, mais franc et convaincu. De même son frère. Ils t’aiment comme ils en sont capables, à présent. Plus tard, ils t’aimeront davantage. Même nos cousins, maintenant qu’ils sont convaincus, te seront fidèles. Mais l’homme de Kérioth… celui-là ne me plaît pas, mon Fils. Son regard n’est pas limpide, et son cœur encore moins. Il me fait peur.

       – Il est tout à fait respectueux à ton égard.

       – Il montre trop de respect. Avec toi aussi, il est parfaitement respectueux. Mais pour lui, tu n’es pas le Maître. Tu es le futur Roi, dont il espère tirer des avantages et du prestige. Il n’était rien, à peine plus que les autres à Kérioth. Il espère jouer un rôle important à ton côté, mais… ô Jésus ! Je ne veux pas manquer à la charité, mais je pense, même si je ne veux pas y penser, que dans le cas où tu le décevrais, il n’hésiterait pas à prendre ta place ou à tenter de le faire. Il est ambitieux, avide et vicieux. Il est fait pour être le courtisan d’un roi de la terre plutôt que ton apôtre, mon Fils. Il me fait peur ! »

       Et la Mère regarde son Jésus de ses deux yeux effrayés dans son visage pâle.

       101.3 Jésus soupire. Il réfléchit. Il regarde sa Mère. Il lui sourit pour l’encourager de nouveau :

       « Lui aussi nous est nécessaire, Maman. Si ce n’était pas lui, ce serait un autre. Mon Collège doit représenter le monde, or, dans le monde, tous ne sont pas des anges et tous n’ont pas la trempe de Pierre et d’André. Si j’avais choisi toutes les perfections, comment les pauvres âmes malades oseraient-elles devenir mes disciples ? Je suis venu sauver ce qui était perdu, Maman. Jean est sauvé de lui-même. Mais combien ne le sont pas !

       – Je n’ai pas peur de Lévi. Lui, il s’est racheté parce qu’il l’a voulu. Il a abandonné son péché en même temps que son comptoir de gabelou et il s’est fait une âme neuve pour venir avec toi. Mais ce n’est pas le cas de Judas. Au contraire, l’orgueil accapare toujours davantage son âme vieille et laide. Mais toi, tu sais ces choses, mon Fils. Pourquoi me les demandes-tu ? Je ne puis que prier et pleurer pour toi. Tu es le Maître. Même de ta pauvre Maman. »

       La vision s’arrête ici.       

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