Une initative de
Marie de Nazareth

A Béthanie, chez Lazare

jeudi 28 mars 30
Béthanie

Vision de Maria Valtorta

       581.1 Ils doivent s’être arrêtés à mi-chemin entre Jéricho et Béthanie car, à leur arrivée aux premières maisons de Béthanie, la rosée finit de s’évaporer sur les feuilles et les herbes des prés, et le soleil gravit encore la voûte du ciel.

       Les agriculteurs de l’endroit jettent leurs outils et accourent autour de Jésus qui passe en bénissant hommes et plantes, comme on le lui demande avec insistance. Des femmes et des enfants arrivent avec les premières amandes, encore enveloppées dans la peluche vert argent de leur brou, et avec les dernières fleurs des arbres fruitiers dont la floraison est plus tardive. J’observe pourtant que, dans la région de Jérusalem, nombreux sont encore les arbres fruitiers qui forment des touffes de couleur blanc rosé suspendues comme des nuées légères au-dessus de la verdure des prés. Peut-être est-ce dû à l’altitude, ou à cause des vents qui soufflent des sommets les plus hauts de Judée, ou pour je ne sais quelle autre raison, si ce n’est même à cause des variétés différentes. Sous les troncs élevés, palpitent, comme de grands papillons d’une émeraude précieuse, les feuilles tendres des sarments raboteux attachés à la vigne par des fils solides.

       581.2 Jésus s’arrête à la fontaine qui marque l’endroit où la campagne se transforme déjà en petite ville, et reçoit là les hommages de Béthanie presque tout entière. A ce moment accourt Lazare avec ses sœurs, et ils se prosternent devant leur Seigneur. Bien qu’il n’y ait qu’un peu plus de deux jours que Marie a quitté son Maître, on dirait qu’il y a des siècles qu’elle ne l’a pas vu, tant elle ne se lasse pas de baiser ses pieds poussiéreux dans ses sandales.

       « Viens, mon Seigneur, la maison t’attend pour avoir la joie de ta présence » dit Lazare en venant marcher lentement à côté de Jésus, autant que les gens le leur permettent.

       En effet, ils se pressent autour de lui, les enfants s’accrochent aux vêtements de Jésus et avancent la tête tournée vers lui, de sorte qu’ils trébuchent et font buter les autres. Aussi Jésus en premier, puis Lazare et les apôtres prennent-ils dans leurs bras les plus petits pour pouvoir marcher plus vite.

       A l’endroit où une allée mène à la maison de Simon le Zélote, se trouvent Marie avec sa belle-sœur, Salomé et Suzanne. Jésus s’arrête pour saluer sa Mère, puis il poursuit jusqu’au large portail grand ouvert où se tiennent Maximin, Sarah, Marcelle, et derrière eux les nombreux serviteurs de Lazare, à commencer par ceux de la maison, pour finir par les paysans. Tous ont l’air soignés, joyeux, excités, leur bonheur éclate en hosannas, et ils agitent couvre-chefs et voiles. On lance des fleurs et des feuilles de myrte, de laurier, de roses et de jasmins dont les superbes corolles resplendissent au soleil ou se répandent comme autant de blanches étoiles sur la terre brunâtre. Une odeur de fleurs effeuillées et de feuilles aromatiques écrasées sous les pieds s’élève du sol chauffé par le soleil. Jésus passe sur ce tapis parfumé.

       Marie de Magdala, qui le suit en regardant le sol, se penche, pas à pas — on dirait une glaneuse qui suit celui qui attache les gerbes —, pour ramasser les feuilles et les corolles, et même les pétales que Jésus a foulés de son pied.

       Maximin, afin de pouvoir fermer le portail et laisser un peu de paix aux hôtes, fait distribuer aux enfants des friandises déjà prêtes. C’est une manière commode d’écarter du Seigneur les enfants et de pouvoir les éloigner sans susciter des chœurs de réclamations. Les serviteurs exécutent l’ordre en portant à l’extérieur, sur le chemin, des paniers remplis de petites fouaces décorés d’une amande blonde.

       581.3 Pendant que les petits s’attroupent là, d’autres serviteurs repoussent les adultes, parmi lesquels se trouvent encore Zachée et les quatre hommes de Jéricho : Joël, Judas, Eliel et Elqana. D’autres personnes sont présentes, mais j’ignore de qui il s’agit, car toutes restent voilées à cause de la poussière du chemin, que soulève un vent qui souffle par rafales, et en raison du soleil, déjà fort.

       Mais Jésus, qui est déjà très en avant, se retourne et dit :

       « Un instant ! Je dois parler à quelqu’un. »

       Il se dirige vers les frères de Jeanne et les prend à part pour leur confier :

       « Je vous prie d’aller chez Jeanne et de lui demander de venir me trouver avec les femmes qui l’accompagnent, et avec Annalia, la femme disciple d’Ophel. Qu’elle vienne demain, car au coucher du soleil commencera le sabbat, et je veux le passer avec tous mes amis de Béthanie. Soyez en paix.

       – Nous l’avertirons, Seigneur, et Jeanne viendra. »

       Jésus les congédie et passe à Joël :

       « Tu préviendras Joseph et Nicodème de mon arrivée, et tu leur diras que, le lendemain du sabbat, j’entrerai dans la ville.

       – Fais attention, Seigneur ! s’exclame le scribe, qui est bon et qui s’angoisse.

       – Va, et sois courageux. Un homme qui suit la justice et croit en ma vérité ne doit pas trembler. Il doit se réjouir au contraire, car l’accomplissement de la promesse d’autrefois est venu.

       – Ah ! moi, je m’enfuirai de Jérusalem, Seigneur. Je suis un homme de faible constitution, tu le vois et, tu le sais, je suis méprisé pour cette raison. Je ne pourrais voir des… des…

       – Ton ange gardien te conduira. Va en paix.

       – Te… te verrai-je encore, Seigneur ?

       – Bien sûr, tu me verras encore. Mais en attendant de me revoir, pense que ton amour m’a donné beaucoup de joie aux moments de souffrance. »

       Joël prend la main que Jésus avait posée sur son épaule et la presse contre ses lèvres ; à travers le voile fin de son couvre-chef, baisers et larmes descendent sur la main de Jésus, puis il s’éloigne.

       Jésus va alors trouver Zachée :

       « Où sont les tiens ?

       – Ils sont autour de la fontaine, Seigneur. Je leur ai demandé de rester là.

       – Va les rejoindre, et rends-toi avec eux à Bethphagé où se trouvent mes disciples les plus anciens et les plus fidèles. Demande à Isaac, leur chef, de se répandre dans la ville pour aviser tous les groupes de disciples que, le lendemain matin du sabbat, je passerai par Bethphagé, vers l’heure de tierce, puis j’entrerai dans Jérusalem pour monter solennellement au Temple. Tu diras à Isaac que cet avis concerne les seuls disciples. Il comprendra ce que j’entends par là.

       – Je le comprends aussi, Maître. Tu veux surprendre les juifs pour qu’ils ne puissent s’opposer à ton entrée.

       – Oui. Exécute mon désir. Rappelle-toi que c’est une charge de confiance que je te donne. Je me sers de toi et non de Lazare.

       – Cela me prouve à quel point ta bonté pour moi est sans mesure. Je te remercie, Seigneur. »

       Il baise la main du Maître et s’en va.

       581.4 Jésus se dispose à revenir auprès de ses hôtes mais, du portail par où les derniers sont en train de sortir, poussés dehors par les serviteurs, un jeune homme se détache et court se jeter aux pieds de Jésus, en s’écriant :

       « Une bénédiction, Maître ! Me reconnais-tu ? dit-il en levant son visage libre de tout voile.

       – Oui, tu es Joseph, surnommé Barnabé, le disciple de Gamaliel, qui est venu à ma rencontre près de Giscala.

       – Et je te suis depuis plusieurs jours. J’étais à Silo, venant de Giscala où j’étais allé avec le rabbi en cette période où tu étais absent, et où j’étais resté pour étudier les rouleaux jusqu’à la lune de Nisan. J’étais à Silo quand tu as parlé, je t’ai suivi à Lébona et à Sichem, puis je t’ai attendu à Jéricho, car j’avais appris que tu… »

       Il s’arrête à l’improviste, comme s’il s’apercevait qu’il dit quelque chose qu’il devait taire.

       Jésus sourit doucement :

       « La vérité jaillit impétueusement des lèvres véridiques et dépasse souvent les digues que la prudence met devant la bouche, mais je vais achever ta pensée… “ parce que tu avais appris par Judas, resté à Sichem, que je me rendais à Jéricho pour retrouver mes disciples et leur donner mes ordres. ” Et tu es allé m’y attendre, sans te soucier d’être vu, de perdre du temps, et de manquer à ton maître Gamaliel.

       – Il ne me le reprochera pas, quand il saura que c’est pour te suivre que j’ai pris du retard. Je lui porterai en cadeau tes paroles…

       – Oh ! le Rabbi Gamaliel n’a nul besoin de paroles ! C’est le rabbi le plus savant d’Israël !

       – Oui. Aucun autre rabbi ne peut lui enseigner quoi que ce soit d’ancien, rien, parce qu’il sait déjà tout ce qui est ancien. Mais toi, oui. Car tu as des paroles neuves, pleines de vie et de la fraîcheur de ce qui est nouveau. C’est comme la sève du printemps. C’est le rabbi Gamaliel qui l’affirme, en ajoutant que les sagesses désormais couvertes par la poussière des siècles, et par conséquent desséchées et opaques, redeviennent vivantes et lumineuses quand tu les expliques. Je lui porterai tes paroles.

       – Et ma salutation. Recommande-lui d’ouvrir son cœur, son intelligence, sa vue, ses oreilles, et la question qu’il a posée il y a plus de vingt ans obtiendra sa réponse. Va ! Que Dieu soit avec toi. »

       Le jeune homme s’incline de nouveau pour baiser les pieds du Maître, et s’éloigne.

       581.5 Les serviteurs peuvent fermer définitivement le portail, et Jésus peut rejoindre ses amis.

       « Je me suis permis d’inviter ici, pour demain, les femmes disciples, dit Jésus en se mettant à côté de Lazare et en posant son bras sur ses épaules.

       – Tu as bien fait, Seigneur. Ma maison est la tienne, tu le sais. Ta Mère a préféré habiter dans la maison de Simon, et j’ai respecté son désir. Mais j’espère que, toi, tu resteras sous mon toit.

       – Oui, même si… demeurer dans l’autre maison est aussi être sous ton toit. Ce fut l’une de tes premières générosités envers moi et mes amis. Tu as été si bon pour moi, mon ami !

       – Et j’espère que tu pourras en profiter encore pendant longtemps, bien que ce mot soit erroné, Maître sage. Ce n’est pas moi qui suis généreux pour toi, c’est moi qui reçois de toi. Je suis ton débiteur. Et, en échange des trésors que tu m’as donnés, je dépose à peine un sou pour toi… Qu’est donc ma misérable obole, en comparaison de tes trésors ? “ Donnez, et il vous sera donné ”, as-tu dit. “ Une mesure bien pleine, tassée, secouée, sera versée dans le pan de votre vêtement, et vous recevrez le centuple de ce que vous avez donné. ” C’est toi l’as dit. Moi, j’ai reçu le centuple du centuple alors même que je ne t’avais encore rien donné. Ah ! je me rappelle notre première rencontre ! Toi, le Seigneur et Dieu que sont indignes d’approcher les séraphins, tu es venu vers moi, qui étais seul et affligé… enfermé ici dans ma tristesse… vers cet homme qui était Lazare, et que tous fuyaient à l’exception de Joseph, de Nicodème et de mon fidèle ami Simon qui, dans sa tombe de vivant, ne cessait pas de m’aimer… Tu n’as pas voulu que ma joie de te voir soit troublée par les éclaboussures corrosives du mépris du monde… Notre première rencontre ! Je pourrais te répéter toutes tes paroles… Que t’avais-je donc donné, alors que je ne t’avais jamais vu, pour recevoir de toi, tout de suite, le centuple du centuple ?

       – Tes prières au Très-Haut, notre Père. Le nôtre, Lazare. Le mien, le tien. Le mien comme Verbe et comme homme. Le tien comme homme. Quand tu priais avec tant de foi, ne te donnais-tu pas déjà entièrement à moi ? Tu vois donc que je t’ai donné, comme il est juste, le centuple de ce que tu m’as donné…

       – Ta bonté est infinie, Maître et Seigneur. Tu récompenses à l’avance et avec une divine générosité ceux que ta pensée reconnaît comme tes serviteurs, avant même qu’ils aient conscience de l’être.

       – Mes amis, pas mes serviteurs. Car, en vérité, ceux qui font la volonté de mon Père et suivent la Vérité qu’il a envoyée sont mes amis et non plus mes serviteurs. Mieux : ils sont mes frères, puisqu’ils accomplissent la volonté du Père comme moi je l’ai accomplie le premier. Donc celui qui fait ce que je fais est mon ami, parce que seul l’ami fait spontanément ce que fait son ami.

       – Qu’il en soit toujours ainsi entre toi et moi, Seigneur. 581.6 Quand entreras-tu en ville ?

       – Le lendemain matin du sabbat.

       – Je viendrai moi aussi.

       – Non. Tu ne viendras pas avec moi. Je t’expliquerai pourquoi. J’ai d’autres choses à te demander…

       – A tes ordres, Maître. Moi aussi, j’ai à te parler…

       – Nous allons parler.

       – Préfères-tu que nous passions le sabbat entre nous, ou bien puis-je inviter des amis communs ?

       – Je te prierais de ne pas faire d’invitations. J’ai un grand désir de vivre ces heures dans l’amitié prudente et paisible de vous seuls, sans contrainte de pensées ou de formes. Dans la douce liberté de celui qui se trouve au milieu d’amis si chers qu’il se sent, parmi eux, comme s’il était dans sa maison.

       – Comme tu veux, Seigneur. C’est d’ailleurs ce que je désirais, mais il me semblait que c’était faire preuve d’égoïsme envers mes amis. Tous ont beau être inférieurs à toi pour l’amitié — tu es mon seul Ami —, ils me sont toujours chers. Mais si c’est ce que tu désires… Tu es peut-être fatigué, Seigneur, ou préoccupé… »

       Lazare interroge davantage par son regard que par ses paroles son Ami et Maître qui ne lui répond pas autrement que par la lumière de son regard un peu triste, un peu pensif, et par un faible sourire.

       Ils sont restés seuls près du bassin où chante le jet d’eau… Les autres sont tous rentrés dans la maison d’où provient un bruit de voix et de vaisselle…

       A deux ou trois reprises, Marie de Magdala passe sa tête blonde par la porte, cachée par un lourd rideau qui ondule légèrement au vent. Le vent augmente, tandis que le ciel se couvre de nuages déchiquetés, de plus en plus sombres.

       581.7 Lazare lève la tête pour scruter le ciel.

       « Nous allons peut-être avoir un orage » dit-il, avant d’ajouter : « Il servira à faire ouvrir les bourgeons rebelles, qui ont pris beaucoup de retard, cette année… Ce sont probablement les froids tardifs qui en sont la cause. Mes amandiers aussi ont souffert, et beaucoup de fruits sont perdus. Joseph me disait que son jardin en dehors de la Porte Judiciaire semble tout à fait stérile, cette année. Les arbres retiennent leurs bourgeons comme si on leur avait jeté un sort. C’est au point qu’il se demande s’il doit les laisser ou les vendre pour le bois. Il n’y a rien, pas la moindre fleur. Ils en sont au même point qu’au mois de Tébèt. Les têtes des bourgeons, durs, serrés, n’en finissent plus de gonfler. Il est vrai que le vent du nord y est particulièrement fort, et il a beaucoup soufflé, cet hiver. Même les fruits de mon jardin de l’autre côté du Cédron ont été abîmés. Mais le phénomène du jardin de Joseph est si bizarre, que beaucoup de gens vont voir cet endroit qui ne veut pas se réveiller au printemps. »

       Jésus sourit…

       « Tu souris ? Pourquoi ?

       – A cause de la puérilité de ces éternels enfants que sont les hommes. Tout ce qui paraît étrange les fascine… Mais le verger fleurira. Au bon moment.

       – Ce moment est déjà passé, Seigneur. Quand donc, à la lune de Nisan, une telle quantité d’arbres rassemblés en un même lieu ne montrent-ils pas qu’ils ont fleuri ? Jusqu’à quand cet endroit doit-il attendre pour le faire, pour que ce soit le bon moment ?

       – Quand il leur faudra glorifier Dieu par leur floraison.

       – Ah ! j’ai compris ! Tu iras là-bas bénir cet endroit par amour pour Joseph, et il fleurira pour rendre gloire à Dieu et à son Messie par un nouveau miracle ! C’est sûr ! Tu y vas. Si je vois Joseph, puis-je le lui dire ?

       – Si tu crois devoir le dire… Oui, j’y serai…

       – Quel jour, Seigneur ? Je voudrais y être moi aussi.

       – Es-tu toi aussi un éternel enfant ? »

       Jésus sourit plus vivement, en hochant la tête avec bonhomie devant la curiosité de son ami, qui s’écrie :

       « Je suis heureux de t’avoir réjoui, Seigneur. Je retrouve ton visage illuminé par un sourire que je ne voyais plus depuis longtemps ! Alors… je viens ?

       – Non, Lazare. Pour la Parascève, tu me seras nécessaire ici.

       – Mais, à la Parascève, on ne s’occupe que de la Pâque ! Toi… Maître, pourquoi veux-tu t’exposer à des reproches ? Vas-y un autre jour…

       – Je serai contraint d’aller là-bas précisément à la Parascève. Mais je ne serai pas le seul à agir d’une manière qui ne se bornera pas à préparer la Pâque ancienne. Même les plus rigoureux d’Israël : un Elchias, un Doras, Simon, Sadoq, Ismaël et jusqu’à Caïphe et Hanne feront des actes radicalement nouveaux…

       – Israël devient donc fou ?

       – Exactement.

       – Mais toi… Ah ! voilà qu’il pleut. Entrons dans la maison, Maître… Je suis soucieux… Tu ne vas pas m’expliquer…

       – Si. Avant de te quitter, je t’en parlerai… 581.8 Voici ta sœur qui a peur que nous soyons mouillés et accourt avec une toile épaisse… Ah ! Marthe, tu es toujours prudente et active. Mais il ne pleut pas beaucoup.

       – Ma sœur chérie ! Ou plutôt : mes sœurs… Maintenant, elles sont toutes les deux comme deux tendres fillettes, ignorantes de toute malice, Marie comme elle. Et quand Marie est arrivée de Jéricho, avant-hier, elle ressemblait vraiment à une fillette, avec ses tresses qui lui tombaient sur les épaules : elle avait en effet vendu ses épingles à cheveux pour procurer des sandales à un jeune garçon, et les épingles de fer, trop flexibles, n’arrivaient pas à tenir en place sa crinière. Elle riait en descendant du char et me disait : “ Mon frère, j’ai appris ce que signifie devoir vendre pour acheter, et combien les choses les plus simples sont difficiles pour le pauvre, par exemple faire tenir les cheveux en place avec des épingles au prix de vingt pour une didrachme. Mais je m’en souviendrai, afin d’être encore plus miséricordieuse à l’avenir pour les pauvres. ” Comme tu l’as changée, Seigneur ! »

       Au moment où ils posent le pied dans la maison, Marie est déjà toute prête, avec des amphores et des bassins pour le Seigneur. Elle ne cède à personne l’honneur de le servir, et elle n’est pas satisfaite avant d’avoir restauré les membres et l’appétit de son Maître, et de le voir aller avec des sandales neuves vers la pièce qui lui est destinée, où sa Mère l’attend avec un frais vêtement de lin tout parfumé par le soleil…

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