Une initative de
Marie de Nazareth

Les Rameaux

dimanche 31 mars 30
Jérusalem

Dans les évangiles : Mt 21,1-11 ; Mc 11,1-11 ; Lc 19,28-44 ; Jn 12,12-19

Matthieu 21,1-11

Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem, arrivèrent en vue de Bethphagé, sur les pentes du mont des Oliviers. Alors Jésus envoya deux disciples en leur disant : « Allez au village qui est en face de vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et son petit avec elle. Détachez-les et amenez-les moi. Et si l’on vous dit quelque chose, vous répondrez : “Le Seigneur en a besoin”. Et aussitôt on les laissera partir. » Cela est arrivé pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète : Dites à la fille de Sion : Voici ton roi qui vient vers toi, plein de douceur, monté sur une ânesse et un petit âne, le petit d’une bête de somme.

Les disciples partirent et firent ce que Jésus leur avait ordonné. Ils amenèrent l’ânesse et son petit, disposèrent sur eux leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus. Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route. Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! »

Comme Jésus entrait à Jérusalem, toute la ville fut en proie à l’agitation, et disait : « Qui est cet homme ? » Et les foules répondaient : « C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée. »

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Marc 11,1-11

Lorsqu’ils approchent de Jérusalem, vers Bethphagé et Béthanie, près du mont des Oliviers, Jésus envoie deux de ses disciples et leur dit : « Allez au village qui est en face de vous. Dès que vous y entrerez, vous trouverez un petit âne attaché, sur lequel personne ne s’est encore assis. Détachez-le et amenez-le. Si l’on vous dit : “Que faites-vous là ?”, répondez : “Le Seigneur en a besoin, mais il vous le renverra aussitôt.” »

Ils partirent, trouvèrent un petit âne attaché près d’une porte, dehors, dans la rue, et ils le détachèrent. Des gens qui se trouvaient là leur demandaient : « Qu’avez-vous à détacher cet ânon ? » Ils répondirent ce que Jésus leur avait dit, et on les laissa faire. Ils amenèrent le petit âne à Jésus, le couvrirent de leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus. Alors, beaucoup de gens étendirent leurs manteaux sur le chemin, d’autres, des feuillages coupés dans les champs. Ceux qui marchaient devant et ceux qui suivaient criaient : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le Règne qui vient, celui de David, notre père. Hosanna au plus haut des cieux ! » Jésus entra à Jérusalem, dans le Temple. Il parcourut du regard toutes choses et, comme c’était déjà le soir, il sortit pour aller à Béthanie avec les Douze.

Luc 19,28-48

Après avoir ainsi parlé, Jésus partit en avant pour monter à Jérusalem. Lorsqu’il approcha de Bethphagé et de Béthanie, près de l’endroit appelé mont des Oliviers, il envoya deux de ses disciples, en disant : « Allez à ce village d’en face. À l’entrée, vous trouverez un petit âne attaché, sur lequel personne ne s’est encore assis. Détachez-le et amenez-le. Si l’on vous demande : “Pourquoi le détachez-vous ?” vous répondrez : “Parce que le Seigneur en a besoin.” » Les envoyés partirent et trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit. Alors qu’ils détachaient le petit âne, ses maîtres leur demandèrent : « Pourquoi détachez-vous l’âne ? » Ils répondirent : « Parce que le Seigneur en a besoin. » Ils amenèrent l’âne auprès de Jésus, jetèrent leurs manteaux dessus, et y firent monter Jésus. À mesure que Jésus avançait, les gens étendaient leurs manteaux sur le chemin. Alors que déjà Jésus approchait de la descente du mont des Oliviers, toute la foule des disciples, remplie de joie, se mit à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus, et ils disaient : « Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! » Quelques pharisiens, qui se trouvaient dans la foule, dirent à Jésus : « Maître, réprimande tes disciples ! » Mais il prit la parole en disant : « Je vous le dis : si eux se taisent, les pierres crieront. »

Lorsque Jésus fut près de Jérusalem, voyant la ville, il pleura sur elle, en disant : « Ah ! si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui donne la paix ! Mais maintenant cela est resté caché à tes yeux. Oui, viendront pour toi des jours où tes ennemis construiront des ouvrages de siège contre toi, t’encercleront et te presseront de tous côtés ; ils t’anéantiront, toi et tes enfants qui sont chez toi, et ils ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait. »

Jean 12,12-19

Le lendemain, la grande foule venue pour la fête apprit que Jésus arrivait à Jérusalem. Les gens prirent des branches de palmiers et sortirent à sa rencontre. Ils criaient : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le roi d’Israël ! »

Jésus, trouvant un petit âne, s’assit dessus, comme il est écrit : Ne crains pas, fille de Sion. Voici ton roi qui vient, assis sur le petit d’une ânesse. Cela, ses disciples ne le comprirent pas sur le moment ; mais, quand Jésus fut glorifié, ils se rappelèrent que l’Écriture disait cela de lui : c’était bien ce qu’on lui avait fait. La foule rendait témoignage, elle qui était avec lui quand il avait appelé Lazare hors du tombeau et l’avait réveillé d’entre les morts. C’est pourquoi la foule vint à sa rencontre ; elle avait entendu dire qu’il avait accompli ce signe. Les pharisiens se dirent alors entre eux : « Vous voyez bien que vous n’arrivez à rien : voilà que tout le monde marche derrière lui ! »

Vision de Maria Valtorta

       590.1 Jésus entoure de son bras les épaules de sa Mère, qui s’est levée quand Jean et Jacques, fils d’Alphée, l’ont rejointe pour lui annoncer : “ Ton Fils arrive ”, avant de revenir sur leurs pas pour se réunir à leurs compagnons. Ceux-ci avancent lentement en devisant, tandis que Thomas et André ont couru vers Bethphagé pour chercher l’ânesse et l’ânon et les amener à Jésus.

       Jésus, pendant ce temps, parle aux femmes :

       « Nous voici près de la ville. Je vous conseille d’y aller. Ce sera en toute sûreté. Entrez dans la ville avant moi. Près d’En-Rogel se trouvent les bergers et les disciples les plus fidèles. Ils ont l’ordre de vous escorter et de vous protéger.

       – C’est que… Nous avons parlé avec Aser de Nazareth et Abel de Bethléem de Galilée, et aussi avec Salomon. Ils étaient venus jusqu’ici pour guetter ton arrivée. La foule prépare une grande fête. Et nous voulions y assister… Tu vois comme le haut des oliviers remue ? Ce n’est pas le vent qui les agite ainsi : ce sont des gens qui coupent des branches pour en joncher le chemin et t’abriter du soleil. Et là-bas ?  Regarde, ils sont en train de dépouiller les palmiers de leurs éventails. On dirait des grappes, mais ce sont des hommes, grimpés sur les troncs, qui n’en finissent pas de cueillir… Et sur les pentes, vois les enfants qui se baissent pour cueillir des bouquets. Quant aux femmes, elles dépouillent sûrement les jardins de leurs fleurs et de plantes odorantes pour en tapisser la route devant toi. Nous voulions voir… et imiter le geste de Marie-Madeleine, qui a recueilli toutes les fleurs foulées par ton pied lorsque tu es entré dans le jardin de Lazare » demande Marie, femme de Clopas, au nom de toutes.

       Jésus caresse sur la joue sa vieille parente, qui ressemble à une enfant désireuse d’assister à un spectacle, et il lui répond :

       « Dans la foule, tu ne verrais rien. Partez dès maintenant à la maison de Lazare, celle dont Matthias est le gardien. Je passerai par là, et vous me verrez d’en-haut.

       – Mon Fils… tu y vas seul ? Je ne peux rester près de toi ? demande Marie en levant son visage si triste et en fixant ses yeux de ciel sur son doux Fils.

       – Je voudrais te prier de rester cachée. Comme la colombe au creux des rochers. Encore plus que ta présence, c’est ta prière qui m’est nécessaire, Maman chérie !

       – S’il en est ainsi, mon Fils, nous prierons, toutes, pour toi.

       – Oui. Après l’avoir vu passer, vous viendrez avec nous dans mon palais de Sion. Et j’enverrai des serviteurs au Temple, et toujours à la suite du Maître, pour qu’ils nous apportent ses ordres et ses nouvelles, décide Marie, sœur de Lazare, toujours prompte à saisir ce qu’il convient de faire, et à le mettre en œuvre sans attendre.

       – Tu as raison, ma sœur. J’ai beau être peinée de ne pas suivre Jésus, je comprends le bien-fondé de son ordre. Du reste, Lazare nous a recommandé de ne contredire le Maître en rien, et de lui obéir dans les moindres détails. Et c’est ce que nous ferons.

       – Dans ce cas, allez-y. Vous voyez ? Les routes s’animent. Les apôtres sont sur le point de me rejoindre. Allez. Que la paix soit avec vous. Je vous ferai venir aux heures que je jugerai bonnes. Maman, adieu. Sois en paix. Dieu est avec nous.»

       Il l’embrasse et la congédie. Obéissantes, les disciples s’é­loignent sans tarder.

       590.2 Les dix apôtres rejoignent Jésus :

       « Tu les as envoyées de l’avant ?

       – Oui, à une maison d’où elles regarderont mon entrée.

       – Laquelle ? demande Judas.

       – Les maisons amies sont désormais si nombreuses ! s’exclame Philippe.

       – Pas chez Annalia » insiste Judas.

       Jésus répond négativement et se met en chemin vers Bethphagé, qui n’est guère éloignée.

       Il en est tout proche quand reviennent les deux apôtres qu’il a envoyés prendre l’ânesse et l’ânon. Ils s’écrient :

       « Nous avons tout trouvé comme tu l’as dit, et nous t’aurions volontiers amené les animaux. Mais leur propriétaire a voulu les étriller et les orner des meilleurs harnachements pour te faire honneur. Et les disciples, unis à ceux qui ont passé la nuit dans les rues de Béthanie pour te rendre gloire, veulent avoir le privilège de te les conduire. Nous y avons consenti. Il nous a semblé que leur amour méritait une récompense.

       – Vous avez bien fait. Avançons, en attendant.

       – Les disciples sont-ils nombreux? demande Barthélemy.

       – Une multitude ! Il est impossible de passer par les rues de Bethphagé. C’est pourquoi j’ai conseillé à Isaac de conduire l’âne chez Cléonte, le fromager, répond Thomas.

       – Tu as eu raison. Allons jusqu’à cet escarpement des collines, et attendons un peu à l’ombre de ces arbres. »

       Ils vont à l’endroit indiqué par Jésus.

       « Mais nous nous éloignons ! Tu dépasses Bethphagé en la contournant par derrière ! s’écrie Judas.

       – Si je veux le faire, qui peut m’en empêcher ? Suis-je déjà prisonnier, pour qu’il ne me soit pas permis d’aller là où je veux ? Est-on pressé que je le sois et craint-on que je puisse échapper à la capture ? Et si j’estimais bon de m’éloigner pour préférer des lieux plus sûrs, quelqu’un pourrait-il me le défendre ? »

       Jésus darde son regard sur le traître, qui se tait et hausse les épaules, comme pour dire : “ Fais ce que bon te semble. ”

       Ils tournent en effet derrière le petit village. C’est, pour ainsi dire, un faubourg de Jérusalem : du côté ouest, il est en effet si peu éloigné de la ville, qu’il fait déjà partie des pentes de l’oliveraie qui couronne Jérusalem du côté oriental. En bas, entre les pentes et la ville, le Cédron brille sous le soleil d’avril.

       Jésus s’assied dans cette verdure silencieuse et se plonge dans ses pensées. Puis il se lève et va sur la cime de l’escarpement. [...]

       590.4 [...]

       D’un coteau près de Jérusalem, Jésus contemple la ville qui s’étend à ses pieds.

       Ce coteau n’est pas plus haut que la petite place San Miniato al Monte, à Florence, mais cela suffit pour que l’œil domine l’étendue des maisons et des rues qui montent et descendent selon les petites dénivélations où s’élève Jérusalem. Si l’on part du niveau le plus bas de la ville, cette colline est bien plus haute que le Calvaire, mais elle est plus proche de l’enceinte que ce dernier. Prenant appui tout contre les murs, elle s’élève rapidement en s’en éloignant, alors que, de l’autre côté, elle descend mollement vers une campagne toute verte qui s’étend vers l’est, du moins si j’en juge à la lumière du soleil.

       Assis à l’ombre d’un bosquet, Jésus et ses disciples se reposent du chemin parcouru. Puis Jésus se lève, quitte l’endroit boisé où ils étaient et grimpe au sommet du coteau.

       Sa haute stature se détache nettement dans l’espace vide qui l’entoure. Il paraît encore plus grand ainsi, debout et seul. Il tient les mains serrées sur sa poitrine, sur son manteau bleu. Son regard est très sérieux.

       Les apôtres l’observent, mais ils le laissent faire sans bouger ni parler. Ils doivent penser qu’il s’est éloigné pour prier.

       Mais Jésus ne prie pas. Après avoir longuement contemplé la ville, tous ses quartiers, toutes ses dénivélations, toutes ses particularités, en s’attardant parfois sur tel ou tel point, ou inversement en insistant moins, Jésus se met à pleurer, sans bruit ni sanglots.

       Les larmes gonflent ses yeux, puis coulent et roulent sur ses joues avant de tomber par terre… ce sont des larmes silencieuses, extrêmement tristes, comme celles de quelqu’un qui sait qu’il doit pleurer, seul, sans nul espoir de réconfort ou de compréhension de qui que ce soit, et cela à cause d’une douleur qui ne peut être évitée et qui doit absolument être subie.

       590.5 De par sa position, le frère de Jean est le premier à s’en rendre compte, et il prévient les autres, qui se regardent avec étonnement.

       « Aucun de nous n’a mal agi, remarque l’un d’eux.

       – La foule elle-même ne nous a pas insultés. Personne ne s’est montré hostile.

       – Alors pourquoi pleure-t-il ? » s’interroge le plus âgé.

       Pierre et Jean se lèvent d’un même mouvement et s’approchent du Maître. Ils pensent que l’unique chose à faire, c’est de lui montrer qu’ils l’aiment et de lui demander ce qu’il a.

       « Maître, tu pleures ? » demande Jean en posant sa tête blonde sur l’épaule de Jésus, qui le dépasse de la tête et du cou.

       Pierre lui glisse une main autour de la taille, comme pour l’attirer à lui, et lui dit :

       « Quelque chose te fait souffrir, Jésus ? Confie-le-nous, à nous qui t’aimons. »

       Jésus appuie sa joue sur la tête blonde de Jean et, desserrant les bras, il passe à son tour son bras autour de l’épaule de Pierre. Ils restent ainsi tous trois enlacés, dans une pose pleine d’affection. Mais les larmes continuent de couler.

       Jean, qui les sent tomber sur ses cheveux, l’interroge une nouvelle fois :

       « Pourquoi pleures-tu, mon Maître ? T’avons-nous peiné en quoi que ce soit ? »

       Les autres apôtres se sont unis au groupe affectueux et attendent anxieusement une réponse.

       « Non, répond Jésus, ce n’est pas votre faute. Vous êtes pour moi des amis, et l’amitié, quand elle est sincère, est baume et sourire, jamais larme. 590.6 Je voudrais que vous restiez toujours mes amis. Même maintenant que nous allons entrer dans la corruption qui fermente et qui déprave celui qui n’a pas la ferme volonté de rester honnête.

       – Où allons-nous, Maître ? Pas à Jérusalem ? La foule t’a déjà salué joyeusement. Veux-tu la décevoir ? Ou bien allons-nous en Samarie pour quelque prodige ? Justement maintenant que la Pâque est proche ? »

       Les questions fusent de tout côté.

       Jésus lève la main pour imposer le silence puis, de sa main droite, il montre la ville, en un large geste qui rappelle celui du semeur :

       « Elle est la Corruption. Nous entrons dans Jérusalem. Nous y entrons. Et seul le Très-Haut sait combien je voudrais la sanctifier en y amenant la Sainteté qui vient des Cieux. Je souhaiterais sanctifier à nouveau cette ville, qui devrait être la Cité sainte. Mais je ne pourrai rien faire pour elle. Elle est et reste corrompue. Et les fleuves de sainteté qui jaillissent du Temple vivant, et qui jailliront encore davantage dans quelques jours jusqu’à le vider de sa vie, ne suffiront pas à la racheter. La Samarie et le monde païen viendront au Saint. Sur les temples mensongers s’élèveront les temples du vrai Dieu. Les cœurs des païens adoreront le Christ. Mais ce peuple-ci, cette ville, lui seront toujours ennemis. La haine de Jérusalem la poussera à commettre le plus grand péché. 590.7 Cela doit arriver. Mais malheur à ceux qui seront les instruments de ce crime. Malheur !… »

       Jésus regarde fixement Judas, qui se tient presque en face de lui.

       « Cela ne nous arrivera jamais. Nous sommes tes apôtres, nous croyons en toi, et nous sommes prêts à mourir pour toi. »

       Judas ment effrontément et soutient sans rougir le regard de Jésus.

       Les autres unissent leurs protestations.

       Jésus répond à tous pour éviter de répondre directement à Judas.

       « Veuille le Ciel qu’il en soit ainsi, mais vous avez encore beaucoup de faiblesse en vous, et la tentation pourrait vous rendre semblables à ceux qui me haïssent. Priez beaucoup et soyez très vigilants. Satan sait qu’il va être vaincu, et il veut se venger en vous arrachant à moi. Satan rôde autour de nous tous : autour de moi, pour m’empêcher de faire la volonté du Père et d’accomplir ma mission ; autour de vous, pour que vous vous mettiez à son service. Veillez. Dans ces murs, Satan prendra celui qui ne saura pas être fort, celui pour qui avoir été choisi se transformera en malédiction, parce qu’il aura réduit cette élection à des visées humaines. Je vous ai choisis pour le Royaume des Cieux, et non pour celui du monde. Souvenez-vous-en.

       590.8 Quant à toi, cité qui veux ta perte et sur qui je pleure, sache que ton Christ prie pour ta rédemption. Ah ! si au moins, en cette heure qui te reste, tu savais venir à Celui qui serait ta paix ! Si au moins tu comprenais, en cette heure, l’Amour qui passe au milieu de toi, et si tu renonçais à la haine qui te rend aveugle, folle, cruelle contre toi-même et contre ton bien ! Un jour viendra où tu te rappelleras cette heure ! Mais il sera trop tard pour pleurer et te repentir ! L’Amour sera passé et aura disparu de tes routes ; il restera la Haine que tu lui as préférée. Or cette haine se retournera contre toi, contre tes enfants. Car on obtient ce qu’on a voulu, et la haine se paie par la haine.

       Qui plus est, cette haine ne sera pas celle des forts contre un inoffensif : ce sera haine contre haine, et donc guerre et mort. Entourée de tranchées et d’hommes en armes, tu souffriras avant d’être détruite ; tu verras tomber tes fils tués par les armes et par la faim, et les survivants être prisonniers et méprisés. Alors tu demanderas miséricorde, et tu ne la trouveras plus parce que tu n’as pas voulu reconnaître ton Salut.

       Je pleure, mes amis, parce que j’ai un cœur d’homme, et les ruines de ma patrie m’arrachent des larmes. Mais ce qui est juste doit s’accomplir, puisque, dans ces murs, la corruption dépasse toute limite et attire le châtiment de Dieu. Malheur aux citoyens qui sont la cause du mal de leur patrie ! Malheur aux chefs qui en sont la principale cause ! Malheur à ceux qui devraient être saints pour amener les autres à être honnêtes, mais qui profanent au contraire la Maison de leur ministère et eux-mêmes ! Venez. Mon action ne servira à rien. Mais faisons en sorte que la Lumière brille encore une fois au milieu des ténèbres ! »

       Et Jésus descend, suivi des apôtres. Il marche d’un pas rapide sur le chemin, l’air sérieux, j’irai jusqu’à dire presque renfrogné. Il ne parle plus. Il entre dans une petite maison au pied de la colline, et je ne vois pas autre chose.     

Enseignement de Jésus à Maria Valtorta

       590.9 Jésus dit :

       « La scène racontée par Luc paraît sans lien, pour ainsi dire illogique : je déplore les malheurs d’une ville coupable et je ne sais pas compatir aux habitudes de cette ville ?

       Non. Je ne sais pas, je ne peux y compatir, puisque ce sont justement ces habitudes qui engendrent les malheurs ; leur vue avive ma douleur. Ma colère contre les profanateurs du Temple est la conséquence naturelle de ma méditation sur les calamités qui vont toucher prochainement Jérusalem.

       Ce sont toujours les profanations du culte de Dieu, de la Loi de Dieu, qui provoquent les châtiments du Ciel. En faisant de la Maison de Dieu une caverne de voleurs, ces prêtres indignes et ces indignes croyants (de nom seulement) attiraient sur tout le peuple malédiction et mort. Inutile de donner tel ou tel nom au mal qui fait souffrir un peuple. C’est celui-ci : “ Punition d’une vie de brutes. ” Dieu se retire, et le Mal s’avance. Voilà le fruit d’une vie nationale indigne du nom de chrétienne.

       Au cours des dernières décennies comme aujourd’hui, je n’ai pas manqué par des prodiges de secouer les âmes et d’appeler à la conversion. Mais, comme alors, je n’ai attiré sur moi et mes instruments que moquerie, indifférence et haine. Pourtant, les individus et les nations doivent se souvenir que leurs larmes sont vaines s’ils n’ont pas voulu reconnaître leur salut auparavant. C’est en vain qu’ils m’invoquent quand, à l’heure où j’étais avec eux, ils m’ont chassé par une guerre sacrilège qui, en partant de consciences particulières vouées au Mal, s’est répandue dans toute la nation. Les patries sont sauvées, moins par les armes que par une manière de vivre qui attire les protections du Ciel.

       Repose-toi, petit Jean, et fais en sorte d’être toujours fidèle au choix que j’ai fait de toi. Va en paix. »

       [...]

Mort d’Annalia

       590.10 A peine Jésus a-t-il le temps d’entrer dans la maison pour en bénir les habitants que l’on entend des grelots tintinnabuler joyeusement, ainsi que des voix en fête. Peu après, le visage émacié et pâle d’Isaac apparaît dans l’ouverture de la porte, et le fidèle berger entre et se prosterne devant son Seigneur.

       Dans l’encadrement de la porte grande ouverte se pressent de nombreux visages, et d’autres apparaissent derrière… On se bouscule, on s’entasse, on veut avancer… Des cris de femmes, des pleurs d’enfants s’élèvent au milieu de la cohue, ainsi que des salutations, des cris joyeux :

       « Heureux jour qui te ramène à nous ! Paix à toi, Seigneur ! C’est un joyeux retour, Maître, pour récompenser notre fidélité. »

       Jésus se lève et fait signe qu’il va parler. Tout le monde se tait, et on entend nettement sa voix.

       « Paix à vous ! Ne vous bousculez pas. Nous allons monter ensemble au Temple. Je suis venu pour être avec vous. Paix ! Paix ! Ne vous faites pas de mal. Faites place, mes bien-aimés ! Laissez-moi passer et suivez-moi, pour que nous entrions ensemble dans la Cité sainte. »

       590.11 Les gens obéissent tant bien que mal, et s’écartent assez pour que Jésus puisse sortir. Il prend l’ânon, qui n’a jamais été débourré jusqu’alors, et monte dessus. De riches pèlerins, qui se pressent dans la foule, étendent alors sur le dos de l’animal leurs somptueux manteaux. Un homme met un genou à terre et fait de l’autre un marchepied pour le Seigneur, qui s’assied sur sa monture. Le voyage commence. Pierre marche à côté du Maître et, de l’autre côté, Isaac tient la bride de l’ânon. Bien que celui-ci ne soit pas habitué à jouer ce rôle, il avance paisiblement sans s’emballer. Il ne s’effraie même pas des fleurs lancées vers Jésus, qui atteignent souvent les yeux et le museau de l’animal, ni des branches d’olivier et des feuilles de palmiers agitées devant et autour de lui, jetées par terre avec des fleurs pour servir de tapis, ni des cris de plus en plus forts : “ Hosanna au Fils de David ! ” qui s’élèvent vers le ciel serein, pendant que la foule se tasse de plus en plus et grossit à cause des nouveaux venus.

       Passer par Bethphagé et ses étroites rues sinueuses n’est pas chose facile : les mères doivent prendre leurs enfants dans leurs bras, et les hommes protéger les femmes de coups trop violents ; il arrive qu’un père place son fils à califourchon sur ses épaules pour lui permettre de dominer la foule, tandis que les voix des tout-petits ressemblent à des bêlements d’agneaux ou à des cris d’hirondelles et que leurs menottes lancent les fleurs et les feuilles d’oliviers présentées par leurs mères, et envoient des baisers au doux Jésus…

       Une fois sorti des rues étroites de la bourgade, le cortège se remet en ordre et se déploie, et de nombreux volontaires vont de l’avant pour prendre la tête du groupe et désencombrer le chemin. D’autres les suivent en jonchant le sol de branches et quelqu’un, le premier, jette son manteau pour servir de tapis, imité par un autre, puis par quatre, dix, cent, mille personnes. Le centre du chemin est composé d’une bande multicolore de vêtements étendus sur le sol ; après le passage de Jésus, ils sont repris et portés en avant, avec d’autres, et encore d’autres, et toujours plus de fleurs, de branchages, de feuilles de palmiers s’agitent ou sont jetés par terre. Des cris plus forts s’élèvent tout autour en l’honneur du Roi d’Israël, à l’adresse du Fils de David, de son Royaume !

       590.12 Les soldats de garde à la porte sortent pour voir ce qui arrive. Mais ce n’est pas une sédition et, appuyés sur leurs lances, ils se mettent de côté pour observer, d’un air étonné ou ironique, l’étrange cortège de ce Roi, beau comme un dieu, simple comme le plus pauvre des hommes, doux, bénissant, et assis sur un ânon… entouré de femmes, d’enfants et d’hommes désarmés criant : “ Paix ! Paix ! ” Avant d’entrer en ville, ce Roi s’arrête un moment à la hauteur des tombeaux des lépreux de Hinnon et de Siloan (je crois que c’est bien le nom de ces lieux où j’ai vu d’autres fois des miracles de guérison de lépreux). Prenant appui sur l’unique étrier sur lequel repose son pied — puisqu’il est assis sur l’âne mais ne le chevauche pas —, il se lève et ouvre les bras, puis il crie dans la direction de ces pentes horribles, où des visages et des corps effrayants apparaissent en regardant vers Jésus et font monter la plainte lamentable des lépreux : “ Nous sommes infectés ! ”, pour écarter les imprudents éventuels qui, pour bien voir Jésus, grimperaient même sur ces terrasses contaminées :

       « Que celui qui a foi invoque mon nom et recouvre ainsi la santé ! »

       Puis il reprend sa route en les bénissant, avant d’ordonner à Judas :

       « Tu achèteras de la nourriture pour les lépreux, et avec Simon tu la leur porteras avant ce soir. »

       590.13 Le cortège passe sous la voûte de la porte de Siloan, puis se déverse comme un torrent dans la ville en traversant le faubourg d’Ophel, où chaque terrasse est devenue une petite place aérienne remplie de gens qui crient des hosannas, jettent des fleurs et renversent des parfums en contrebas, dans la rue, en essayant d’atteindre le Maître. L’air est embaumé par les fleurs qui meurent sous les pas de la foule, et les essences qui se répandent dans l’air avant de finir dans la poussière de la route. Les cris de la foule semblent se renforcer, comme si chacun hurlait dans un porte-voix, car les nombreuses arcades dont Jérusalem est remplie créent un écho qui ne cesse de les amplifier.

       J’entends crier — et je crois que cela veut dire ce que rapportent les évangélistes — : “ Chalem, Chalem melkil ! ” (ou malkit : je m’efforce de rendre le son des mots, mais c’est difficile, car ils ont des aspirations que nous n’avons pas). C’est un brouhaha continu, semblable au mugissement d’une mer en tempête, dans laquelle le grondement de la vague qui fouette la plage et les rochers n’est pas encore retombé qu’une autre lame le reprend et le renforce en un nouveau claquement, sans jamais s’arrêter. J’en suis assourdie !

       Parfums, odeurs, cris, couleurs, des branches et des vêtements qui s’agitent… C’est une vision étourdissante.

       590.14 Dans cette foule qui n’en finit pas de se mélanger, je reconnais des visages qui apparaissent et disparaissent : des disciples venus des diverses régions de Palestine, tous ceux qui suivent Jésus… J’entrevois Jaïre, je remarque Jaia, l’adolescent de Pella (me semble-t-il) qui était aveugle avec sa mère et que Jésus a guéri, je repère Joachim de Bozra et ce paysan de la plaine de Saron avec ses frères, je découvre le vieux et solitaire Matthias, de cet endroit près du Jourdain (rive orientale) où Jésus s’est réfugié quand tout était inondé, je vois Zachée avec ses amis convertis, et aussi le vieux Jean de Nobé avec presque tous ses concitoyens, ou encore le mari de Sarah de Yutta… Mais qui peut retenir un tel kaléidoscope de visages et de noms connus et inconnus, vus plusieurs fois ou une seule ?… Voici maintenant le petit berger pris à Hennon. Non loin se trouve le disciple de Chorazeïn qui délaissa les funérailles de son père pour suivre Jésus ; et, tout près, j’entrevois un instant les parents de Benjamin de Capharnaüm, accompagnés de leur jeune fils, qui manque de tomber sous les pieds de l’ânon en se jetant en avant pour recevoir une caresse de Jésus.

       590.15 Malheureusement, je constate aussi la présence de pharisiens et de scribes, livides de colère à la vue de ce triomphe, qui fendent avec arrogance le cercle d’amour qui se serre autour de Jésus, pour venir lui hurler :

       « Fais donc taire ces fous ! Rappelle-les à la raison ! Ce n’est qu’à Dieu que l’on adresse des hosannas. Dis-leur de se taire ! »

       Jésus répond doucement :

       « Même si je leur disais de se taire et s’ils m’obéissaient, les pierres crieraient les prodiges du Verbe de Dieu. »

       En effet, les gens crient :

       « Hosanna, hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna à lui et à son Règne ! Dieu est avec nous ! L’Emmanuel est venu ! Il est venu, le Royaume du Christ du Seigneur ! Hosanna ! Hosanna sur la terre et au plus haut des Cieux ! Paix ! Paix, mon Roi ! Paix et bénédiction à toi, Roi saint ! Paix et gloire dans les Cieux et sur la terre ! Gloire à Dieu pour son Christ ! Paix aux hommes qui savent l’accueillir ! Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté et gloire au plus haut des Cieux, car l’heure du Seigneur est venue ! »

       (Cette dernière acclamation provient du groupe compact des bergers, qui répètent ce qu’ils ont entendu à la Nativité). Outre ces ovations continuelles, les Palestiniens racontent aux pèlerins de la Diaspora les miracles auxquels ils ont assisté. A ceux qui ignorent ce qui arrive, aux étrangers qui passent par hasard à Jérusalem et qui demandent : “ Mais qui est cet homme ? Que se passe-t-il ? ”, ils expliquent :

       « C’est Jésus ! Jésus, le Maître de Nazareth de Galilée ! Le Prophète ! Le Messie du Seigneur ! Le Promis ! Le Saint ! »

       D’une maison dont le cortège a dépassé depuis peu la porte — car la marche est très lente dans une telle confusion —, sort un groupe de robustes jeunes gens portant en l’air des vases de cuivre pleins de charbon allumé et d’encens, qui brûle en répandant des volutes de fumée odorante. Leur geste est bien vu, et on l’imite. Plusieurs courent en avant ou reviennent en arrière vers leurs maisons pour se faire donner du feu et des résines odorantes, afin de les brûler en hommage au Christ.

       590.16 La maison d’Annalia apparaît. La terrasse est entourée d’une guirlande de vigne aux feuilles nouvelles qui tremble sous un doux vent d’avril. Sur le côté qui donne sur la rue, se tient toute une rangée de jeunes filles vêtues et voilées de blanc, au milieu desquelles se trouve Annalia, avec des corbeilles de pétales de roses effeuillées et de muguets qui déjà voltigent en l’air.

       « Les vierges d’Israël te saluent, Seigneur ! » dit Jean, qui s’est frayé un chemin pour venir auprès de Jésus, et attire son attention sur la guirlande de pureté qui se penche en souriant du parapet pour joncher le chemin de pétales rouges comme du sang et de muguets blancs comme des perles.

       Jésus tire un instant sur les rênes et arrête l’ânon. Il lève la tête et la main pour bénir cette virginité qui lui montre son affection, jusqu’à renoncer à tout autre amour terrestre.

       Annalia se penche et s’exclame :

       « J’ai vu ton triomphe, mon Seigneur ! Prends ma vie pour ta glorification universelle ! »

       Et, pendant que Jésus passe au-dessous de sa maison et poursuit son chemin, elle le salue avec un grand cri :

       « Jésus ! »

       Alors un autre cri, bien différent, surpasse la clameur de la foule. Mais les gens ont beau l’entendre, ils ne s’arrêtent pas. Ce fleuve d’enthousiasme, ce fleuve de peuple en délire, ne peut s’arrêter. Et alors que les derniers flots de ce fleuve sont encore en dehors de la porte, les premiers montent déjà les pentes qui conduisent au Temple.

       590.17 « Ta Mère ! » dit Pierre en indiquant une maison, située presque à l’angle d’une rue qui s’élève vers le mont Moriah et dans laquelle le cortège s’est engagé.

       Et Jésus lève la tête pour sourire à sa Mère, qui se tient en haut, parmi les femmes fidèles.

       La rencontre d’une importante caravane bloque la foule quelques mètres plus loin. Et pendant que Jésus s’arrête avec les autres, en caressant les enfants que les mères lui présentent, un homme accourt et se fraie un passage en hurlant :

       « Laissez-moi passer ! Une femme est morte ! Une jeune fille ! Subitement. Sa mère appelle le Maître. Laissez-moi passer ! Il l’a déjà sauvée une fois ! »

       Les gens lui font place, et l’homme arrive auprès de Jésus :

       « Maître, la fille d’Elise est morte. Elle t’a saluée de ce cri, puis elle s’est affaissée en disant : “ Je suis heureuse ”, et elle a expiré. Son cœur s’est brisé dans l’allégresse de te voir triomphant. Sa mère m’a vu sur la terrasse près de sa maison, et elle m’a envoyé t’appeler. Viens, Maître.

       – Morte ! Annalia, morte ! Mais, hier, elle était encore en bonne santé, et heureuse ! »

       Tout agités, les apôtres et les bergers se regroupent. Tout le monde a pu constater, la veille, qu’elle était en parfaite santé. Tout à l’heure à peine, ils l’ont vue rose, riante… Ils n’arrivent pas à y croire… Ils questionnent, s’informent des détails…

       « Je ne sais pas. Vous avez tous entendu ses paroles. Elle parlait fort, avec assurance. Puis je l’ai vue s’affaisser, plus blanche que ses vêtements, et j’ai entendu sa mère crier … Je ne sais rien de plus.

       590.18 – Ne vous troublez pas, elle n’est pas morte. Une fleur est tombée, et les anges de Dieu l’ont recueillie pour la porter dans le sein d’Abraham. Bientôt, le lys de la terre s’ouvrira, heureux au Paradis, ignorant pour toujours de l’horreur du monde. Homme, dis à Elise de ne pas pleurer le sort de son enfant. Précise qu’elle a obtenu une grande grâce de Dieu et que, d’ici six jours, elle comprendra de quoi il s’agit. Ne pleurez pas. Que personne ne pleure. Son triomphe est encore plus grand que le mien, parce que les anges escortent la vierge pour la conduire à la paix des justes. Et c’est un triomphe éternel, qui grandira sans jamais diminuer. En vérité, je vous dis que c’est pour vous tous, mais pas pour Annalia, que vous avez raison de pleurer. Allons. »

       Puis il répète aux apôtres et à ceux qui l’entourent :

       « Une fleur est tombée. Elle s’est couchée en paix, et les anges l’ont recueillie. Bienheureuse celle qui est pure de chair et de cœur, car elle va bientôt voir Dieu.

       – Mais comment, de quoi est-elle morte, Seigneur ? demande Pierre, qui ne peut y croire.

       – D’amour. D’extase. D’une joie infinie. Quelle heureuse mort ! »

       Ceux qui sont loin en avant ne savent pas ; ceux qui sont très en arrière pas davantage. Aussi les hosannas continuent-ils, bien qu’auprès de Jésus il se soit formé un cercle de silence pensif.

       C’est Jean qui le rompt :

       « Ah ! je voudrais connaître le même sort avant les heures qui vont venir !

       – Moi aussi » dit Isaac. « Je voudrais voir le visage de la jeune fille morte d’amour pour toi…

       – Je vous prie de me sacrifier votre désir. J’ai besoin de vous près de moi…

       – Nous ne te quitterons pas, Seigneur. Mais cette mère n’obtiendra-t-elle aucun réconfort ? demande Nathanaël.

       – J’y veillerai… »

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