Une initative de
Marie de Nazareth

Apparition aux Sept à Tibériade

mercredi 17 avril 30
Tarichée
Duccio di Buoninsegna

Dans les évangiles : Jn 21,1-25

Jean 21,1-25

Après cela, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment. Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien. Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « Non. » Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau. Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres. Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. » Simon-Pierre remonta et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré. Jésus leur dit alors : « Venez manger. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson. C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.

Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. » Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis. » Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre fut peiné parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait : « M’aimes-tu ? » Il lui répond : « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis. Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. » Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu.

Sur ces mots, il lui dit : « Suis-moi. » S’étant retourné, Pierre aperçoit, marchant à leur suite, le disciple que Jésus aimait. C’est lui qui, pendant le repas, s’était penché sur la poitrine de Jésus pour lui dire : « Seigneur, quel est celui qui va te livrer ? » Pierre, voyant donc ce disciple, dit à Jésus : « Et lui, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? » Jésus lui répond : « Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? Toi, suis-moi. » Le bruit courut donc parmi les frères que ce disciple ne mourrait pas. Or, Jésus n’avait pas dit à Pierre qu’il ne mourrait pas, mais : « Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? »

C’est ce disciple qui témoigne de ces choses et qui les a écrites, et nous savons que son témoignage est vrai. Il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites ; et s’il fallait écrire chacune d’elles, je pense que le monde entier ne suffirait pas pour contenir les livres que l’on écrirait.

Vision de Maria Valtorta

     633.1 Une nuit calme, une chaleur étouffante, pas un souffle de vent. Des milliers d’étoiles scintillantes constellent le ciel serein. Le lac, calme et immobile au point de sembler être un vaste bassin à l’abri des vents, reflète la gloire de ce ciel. Sur les rives, les arbres forment un bloc sans frémissement. Le lac est si paisible que l’on n’entend qu’un très léger bruissement sur le rivage. Quelques barques naviguent au large, à peine plus visibles qu’une forme vague. Leur lanterne attachée au mât de la voile pour éclairer l’intérieur de la petite embarcation fait parfois naître une petite étoile à peu de distance de l’eau.

     Je ne sais de quelle partie du lac il s’agit. Je suppose cependant que c’est la rive la plus méridionale, là où le lac s’apprête à redevenir fleuve. Aux alentours de Tarichée, dirais-je. J’ai beau ne pas distinguer la ville — qui m’est cachée par un groupe d’arbres qui s’avance dans le lac pour former un petit promontoire montueux —, je me fie aux petites étoiles des lanternes des barques qui se détachent des rives du lac pour s’éloigner vers le nord. Et je précise “ aux alentours ” de Tarichée, parce qu’il y a là un groupe de cabanes, si peu nombreuses qu’elles ne forment même pas un village, au pied du petit promontoire. Ce sont de pauvres maisons, de pêcheurs certainement, contruites presque sur le rivage.

     Des barques sont tirées au sec sur la petite plage, d’autres, déjà prêtes pour naviguer, sont à l’eau près de la rive et si immobiles qu’elles paraissent fixées au sol, au lieu de se balancer.

     633.2 Pierre sort la tête de l’une de ces masures. La lumière tremblante d’un feu allumé dans la cuisine enfumée éclaire par derrière le rude visage de l’apôtre, en le faisant ressortir comme un dessin. Il regarde le ciel, il regarde le lac… Il s’avance jusqu’au bord de l’eau puis, en tunique courte et les pieds nus, il y entre jusqu’à mi-cuisses, tend son bras musclé et caresse le bord d’une barque. Les fils de Zébédée le rejoignent.

     « Belle nuit !

     – La lune sera bientôt là.

     – Soir de pêche.

     – Mais avec les rames.

     – Il n’y a pas de vent.

     – Que faisons-nous ? »

     Ils parlent lentement, par phrases détachées, comme des hommes habitués à la pêche et aux manœuvres des voiles et des filets qui demandent de l’attention, et donc peu de paroles.

     « Ce serait bien d’y aller. Nous pourrions vendre une partie de la pêche. »

     André, Thomas et Barthélemy viennent les rejoindre.

     « Quelle chaude nuit ! s’exclame Barthélemy.

     – Y aura-t-il de la tempête ? Vous vous souvenez de cette fameuse nuit ? demande Thomas.

     – Oh non ! Le calme plat, du brouillard peut-être, mais pas de tempête. Moi… moi, je vais pêcher. Qui vient avec moi ?

     – Nous venons tous. Nous serons peut-être mieux au large » déclare Thomas, qui transpire et ajoute : « La femme avait besoin de ce feu, mais c’est comme si nous avions été aux thermes…

     – Je vais l’annoncer à Simon. Il est tout seul, là-bas » propose Jean.

     633.3 Pierre prépare déjà la barque avec André et Jacques.

     « Allons-nous jusqu’à la maison ? Ce serait une bonne surprise pour ma mère… demande Jacques.

     – Non. Je ne sais pas si je peux faire venir Marziam. Avant de… de la… bref, avant d’aller à Jérusalem — on était encore à Ephraïm —, le Seigneur m’a dit qu’il voulait faire la seconde Pâque avec Marziam. Mais il ne m’en a plus parlé par la suite…

     – Il me semble, à moi, qu’il a dit oui, intervient André.

     – Oui. La seconde Pâque, oui. Mais le faire venir avant, je ne sais s’il le veut. J’ai fait tant d’erreurs que… Oh ! viens-tu toi aussi ?

     – Oui, Simon-Pierre. Cette pêche me rappellera bien des souvenirs…

     – Hé ! à tous elle rappellera beaucoup de choses… Et des jours qui ne reviendront plus… Nous naviguions avec le Maître dans cette barque, sur le lac… Je l’aimais comme si elle avait été un palais de roi et il me semblait que je ne pourrais vivre sans elle. Mais maintenant que Jésus n’est plus dans la barque… voilà… je suis dedans et je n’en tire plus aucune joie, dit Pierre.

     – Personne n’a plus la joie des moments passés. Ce n’est plus la même vie. Et même en regardant en arrière… entre ces heures passées et les heures présentes, il y a au milieu ce temps horrible… soupire Barthélemy.

     – Prêts. Venez. Toi au gouvernail, et nous aux rames. Allons vers la baie d’Hippos. C’est un bon endroit. Oh hisse ! Oh hisse ! »

     Pierre donne le départ, et la barque glisse sur l’eau paisible. Barthélemy est au gouvernail, Thomas et Simon le Zélote servent de mousses, prêts à jeter les filets qu’ils ont déjà étendus. La lune se lève — plus exactement, elle passe au-dessus des monts de Gadara (si je ne fais pas erreur) ou de Gamla, en somme ceux qui se trouvent sur la côte orientale, mais vers le sud du lac —, et le lac en reçoit le rayonnement qui forme une route de diamant sur les eaux tranquilles.

     « Elle nous accompagnera jusqu’au matin.

     – S’il ne vient pas de brume.

     – Les poissons quittent le fond, attirés par la lune.

     – Si nous faisons bonne pêche, cela tombera bien, car nous sommes à court d’argent. Nous achèterons du pain et nous apporterons des poissons et du pain à ceux qui sont sur la montagne. »

     Cela est dit avec des mots lents… et de longues pauses après chaque mot.

     « Tu navigues bien, Simon. Tu n’as pas perdu la main !… admire Simon le Zélote.

     – Oui… 633.4 Malédiction !

     – Mais qu’as-tu ? demandent les autres.

     – J’ai… J’ai que le souvenir de cet homme — Judas — me poursuit partout. Je me souviens de ce jour où nous luttions avec deux barques à qui naviguerait le mieux, et lui…

     – De mon côté, je pensais que l’une des premières fois que j’ai eu la vision de son abîme de perfidie, ce fut cette fois où nous avons rencontré, ou plutôt abordé, les barques des Romains. Vous vous en souvenez ? reprend Simon.

     – Eh ! si on se rappelle ! Mais… Jésus le défendait… et nous… entre les défenses du Maître et les duplicités de… de notre compagnon, on n’a jamais bien compris… remarque Thomas.

     – Hum ! Moi, plus d’une fois… Mais il disait : “ Ne juge pas, Simon ! ”

     – Jude l’a toujours soupçonné.

     – Ce que je n’arrive pas à croire, c’est que celui-ci n’en ait jamais rien su » lance Jacques en donnant un coup de coude à son frère.

     Mais Jean baisse silencieusement la tête.

     « Désormais tu peux en parler, dit Thomas.

     – Je m’efforce d’oublier. C’est l’ordre que j’ai reçu. Pourquoi voulez-vous me faire désobéir ?

     – Tu as raison. Laissons-le tranquille, intervient Simon le Zélote pour le défendre.

     633.5 – Descendez les filets. Doucement… Ramez, vous ! Ramez lentement. Tourne à gauche, Barthélemy. Accoste. Vire. Accoste. Vire. Le filet est tendu ? Oui ? Levez les rames et attendons » ordonne Pierre.

     Comme le lac est beau dans la paix de la nuit, sous le baiser de la lune ! Il est d’une pureté paradisiaque. La lune s’y reflète et lui donne l’aspect du diamant, sa phosphorescence tremble sur les collines, les découvre et semble couvrir de neige les villes de la rive…

     De temps en temps, ils sortent le filet. Une cascade de diamants tombe en produisant des arpèges sur l’argent du lac. Vide. Ils le plongent de nouveau, ils se déplacent… Ils n’ont vraiment pas de chance…

     Les heures passent. La lune se couche, tandis que la lueur de l’aube se fraie un chemin, incertain, vert-azur… Une brume de chaleur fume du côté des rives, particulièrement vers l’extrémité sud du lac. Elle voile Tibériade et Tarichée. C’est une brume basse, peu épaisse, que le premier rayon de soleil fera disparaître. Pour l’éviter, ils préfèrent longer la rive orientale du lac, où elle est moins épaisse. A l’ouest, en revanche, elle arrive du marécage qui s’étend au-delà de Tarichée sur la rive droite du Jourdain, et s’épaissit comme si le marécage fumait. Les apôtres, qui connaissent bien le lac, naviguent en veillant à éviter les dangers de ses hauts fonds.

     633.6 « Vous, sur la barque ! N’avez-vous rien à manger ? »

     De la rive leur provient une voix d’homme, une voix qui les fait sursauter.

     Ils haussent les épaules en répondant à haute voix : “ Non ”, mais poursuivent entre eux :

     « Nous avons toujours l’impression de l’entendre !…

     – Jetez le filet à droite de la barque, et vous allez trouver. »

     La droite, c’est vers le large. Ils jettent le filet, un peu perplexes. Aussitôt, ils sentent des secousses et un poids qui fait pencher la barque du côté du filet.

     « Mais c’est le Seigneur ! s’écrie Jean.

     – Le Seigneur, tu crois ? demande Pierre.

     – Tu en doutes ? Il nous a semblé que c’était sa voix, mais ceci en est la preuve. Regarde le filet ! C’est comme la dernière fois ! C’est lui, te dis-je. Mon Jésus ! Où es-tu ? »

     Tous essaient d’apercevoir une silhouette derrière les voiles de la brume, après avoir bien assuré le filet pour le traîner dans le sillage de la barque, car c’est une manœuvre dangereuse de vouloir le lever. Ils rament pour atteindre le rivage. Mais Thomas doit prendre la rame de Pierre, qui a enfilé en toute hâte sa courte tunique sur ses braies très courtes. C’était d’ailleurs son unique vêtement, comme c’est celui des autres, sauf Barthélemy. Il s’est jeté dans le lac et fend à grandes brasses l’eau paisible, précédant la barque. Le premier, il pose le pied sur la petite plage déserte où, sur deux pierres, à l’abri d’un buisson épineux, luit un feu de brindilles. Et là, tout près du feu, se trouve Jésus, souriant et bienveillant.

     « Seigneur ! Seigneur ! »

     Pierre est essoufflé par l’émotion et ne peut rien dire d’autre. Ruisselant d’eau comme il l’est, il n’ose pas même toucher le vêtement de son Jésus et reste prosterné sur le sable, en adoration, avec la tunique qui lui colle au corps.

     La barque frotte sur le sable et s’arrête. Tous sont debout, excités de joie…

     633.7 « Apportez ici quelques-uns de ces poissons. Le feu est prêt. Venez et mangez » leur enjoint Jésus.

     Pierre court à la barque et aide à hisser le filet. Il saisit dans le tas frétillant trois gros poissons. Il les frappe sur le bord de la barque pour les tuer et les éventre avec son couteau, les rince et les porte auprès du feu, les installe dessus et surveille leur cuisson. Mais ses mains tremblent, oh ! pas de froid ! Les autres restent à adorer le Seigneur, un peu loin de lui, craintifs comme toujours devant lui, le Ressuscité, si divinement puissant.

     « Voilà du pain. Vous avez travaillé toute la nuit et vous êtes fatigués. Vous allez reprendre des forces. Est-ce prêt, Pierre ?

     – Oui, mon Seigneur » répond Pierre d’une voix encore plus rauque que d’habitude.

     Penché sur le feu, il essuie ses yeux qui dégouttent comme si la fumée les faisait pleurer en les irritant en même temps que la gorge. Mais cette voix et ces larmes ne sont pas dues à la fumée…

     Il apporte les poissons, qu’il a étendus sur une feuille râpeuse, probablement une feuille de courge qu’André lui a remise après l’avoir rincée dans le lac.

     Jésus offre et bénit. Il rompt le pain, coupe les poissons et les distribue en faisant huit parts, et il y goûte lui aussi. Ils mangent avec le respect avec lequel ils accompliraient un rite. Jésus les regarde et sourit. Mais il se tait lui aussi, jusqu’au moment où il demande :

     « Où sont les autres ?

     – Sur la montagne, là où tu l’as dit. De notre côté, nous sommes venus pêcher, car nous n’avons plus d’argent et nous ne voulons pas abuser de la générosité des disciples.

     – Vous avez bien fait. Mais dorénavant, vous, les apôtres, vous resterez sur la montagne en prière pour édifier les disciples par votre exemple. Envoyez ceux-ci à la pêche. Quant à vous, il vaudra mieux que vous restiez là en prière et pour écouter ceux qui ont besoin de conseils ou peuvent venir pour vous donner des nouvelles. Gardez les disciples dans l’unité. Je viendrai bientôt.

     – Nous agirons ainsi, Seigneur.

     – Marziam n’est pas avec toi ?

     – Tu ne m’avais pas dit de le faire venir si vite.

     – Fais-le venir. Son obéissance est finie.

     – Je le ferai venir, Seigneur. »

     633.8 Après un temps de silence, Jésus, qui était resté la tête penchée pour réfléchir, se redresse et fixe les yeux sur Pierre. Il l’observe avec son regard des heures de plus grand miracle et de plus grand commandement. Pierre en tressaille presque de peur et se rejette un peu en arrière… Mais Jésus pose la main sur l’épaule de Pierre pour le retenir de force, et il lui demande, en le tenant ainsi :

     « Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ?

     – Bien sûr, Seigneur ! Tu sais que je t’aime, répond Pierre avec assurance.

     – Pais mes agneaux… Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ?

     – Oui, mon Seigneur. Tu sais bien que je t’aime. »

     Sa voix est moins ferme, elle est même un peu étonnée par la répétition de cette question.

     « Pais mes agneaux… Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ?

     – Seigneur… Tu sais tout … Tu sais si je t’aime… »

     La voix de Pierre tremble car, s’il est sûr de son amour, il a l’impression que Jésus, lui, ne l’est pas.

     « Pais mes brebis. Ta triple profession d’amour a effacé ta triple négation. Tu es entièrement pur, Simon, fils de Jonas et moi, je te le dis : prends le vêtement de grand-prêtre et porte la sainteté du Seigneur au milieu de mon troupeau. Mets ta ceinture sur tes vêtements et reste ainsi jusqu’à ce que, de pasteur, tu deviennes-toi aussi agneau. En vérité, je te dis que lorsque tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même et tu allais où tu voulais, mais quand tu auras vieilli, tu étendras les mains, un autre te ceindra et te conduira là où tu ne voudrais pas. Mais maintenant, c’est moi qui te dis : “ Mets ta ceinture et suis-moi. ” Lève-toi et viens. »

     Jésus se lève et Pierre en fait autant pour aller au bord de l’eau. Les autres éteignent le feu en l’étouffant sous le sable.

     633.9 Mais Jean, après avoir ramassé les restes de pain, suit Jésus. Pierre entend le bruit de ses pas et tourne la tête. Il voit Jean et demande en le montrant à Jésus :

     « Et qu’arrivera-t-il de lui ?

     – Si je veux qu’il reste jusqu’à mon retour, que t’importe ? Toi, suis-moi. »

     Les voilà sur la rive. Pierre voudrait encore parler, mais la majesté de Jésus, les paroles qu’il a entendues le retiennent. Il s’agenouille et adore, imité par les autres. Jésus les bénit et les congédie. Ils montent dans la barque et s’éloignent en ramant. Jésus les regarde partir.

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