Une initative de
Marie de Nazareth

Le voile de Véronique

vendredi 5 avril 30
Jérusalem
Paul Delaroche

Dans les évangiles : Lc 23,56

Luc 23,56

Puis elles s’en retournèrent et préparèrent aromates et parfums. Et, durant le sabbat, elles observèrent le repos prescrit.

Vision de Maria Valtorta

     612.19 Un coup énergique à la porte les fait tous sursauter. Le gardien court se cacher courageusement. Marie, femme de Zébédée, voudrait que son fils le suive et elle pousse Jean vers la cour. Les autres, excepté Marie-Madeleine, se serrent l’une contre l’autre en gémissant. C’est Marie de Magdala qui, droite et courageuse, se dirige vers la porte et demande :

     « Qui frappe ? »

     Une voix de femme répond :

     « C’est Nikê. J’ai quelque chose à donner à Marie. Ouvrez vite ! La ronde fait son tour. »

     Jean, qui s’est dégagé de sa mère et est accouru près de Marie-Madeleine, s’affaire autour des multiples serrures, toutes bien verrouillées ce soir. Il ouvre. Nikê entre avec sa servante et un homme musclé qui l’accompagne. On ferme.

     « J’apporte quelque chose… »

     Nikê pleure et ne peut parler…

     « Quoi ? Quoi ? »

     Curieux, tous se pressent autour d’elle.

     « Sur le Calvaire… J’ai vu le Sauveur dans un tel état… J’avais préparé un voile pour ses reins afin qu’il n’utilise pas les chiffons des bourreaux… Mais Jésus était tout en sueur, avec du sang dans les yeux, et j’ai pensé à le lui tendre pour qu’il s’essuie… ce qu’il a fait… Puis il m’a rendu le voile. Je ne m’en suis plus servie… Je voulais le garder en relique avec sa sueur et son sang. Mais à la vue de l’acharnement des juifs, Plautina, les autres Romaines, Lidia et Valeria, et moi, avons décidé de rentrer, par peur qu’ils nous enlèvent ce voile. Les Romaines sont des femmes viriles. Elles nous ont mises au milieu, la servante et moi, et elles nous ont protégées. Il est vrai qu’elles sont une contamination pour Israël… et qu’il est dangereux de toucher Plautina. Mais cela, on y pense par temps calme. Aujourd’hui, ils étaient tous ivres… A la maison, j’ai pleuré… pendant des heures… Puis le tremblement de terre a eu lieu, et je me suis évanouie… Revenue à moi, j’ai voulu baiser ce voile et j’ai vu… Oh !… On y voit la face du Rédempteur !…

     – Fais voir ! Fais voir !

     – Non. D’abord à Marie. C’est son droit.

     – Elle est tellement épuisée ! Elle ne tiendra pas le coup…

     – Ne dites pas cela ! Ce sera pour elle un réconfort, au contraire. Avertissez-la ! »

     612.20 Sur le seuil de la pièce, Jean frappe doucement.

     « Qui est-ce ?

     – Moi, Mère. Dehors, il y a Nikê… Elle est venue de nuit… Elle t’a apporté un souvenir… un cadeau… Elle espère te réconforter avec cela.

     – Oh ! un seul cadeau pourrait me réconforter ! Le sourire de son visage…

     – Mère ! »

     Jean l’entoure de ses bras de peur qu’elle ne tombe et il dit, comme s’il confiait le vrai nom de Dieu :

     « C’est lui. C’est le sourire de son visage imprimé sur le voile avec lequel Nikê l’a essuyé au Calvaire.

     – Oh ! Père ! Dieu très-haut ! Fils saint ! Eternel Amour ! Soyez bénis ! Le signe ! Le signe que je vous ai demandé ! Vite, fais-la entrer ! »

     Marie s’assied, car elle n’est plus maîtresse d’elle-même et, pendant que Jean fait signe aux femmes qui guettent le passage de Nikê, elle se reprend.

     Nikê entre et s’agenouille à ses pieds avec sa servante. Jean, debout près de Marie, lui passe le bras derrière les épaules comme pour la soutenir. Sans dire un mot, Nikê ouvre le coffre, en retire le voile, le déplie. Et le visage de Jésus, le visage vivant de Jésus, le visage douloureux et pourtant souriant de Jésus, regarde sa Mère et lui sourit.

     Marie pousse un cri d’amour douloureux et tend les bras. De l’entrée où elles sont groupées, les femmes lui font écho et l’imitent en s’agenouillant devant le visage du Sauveur.

     Nikê ne trouve pas de mot. Elle passe le voile de ses mains aux mains maternelles, et se penche ensuite pour en baiser le bord. Puis elle s’en va à reculons, sans attendre que Marie sorte de son extase.

     Elle est déjà dehors dans la nuit quand on pense à elle… Il ne reste qu’à refermer la porte.

     Marie est de nouveau seule, dans un colloque d’âme avec l’image de son Fils, car tous se retirent de nouveau.

     612.21 Après un moment, Marthe dit :

     « Comment allons-nous faire pour les onguents ? Demain, c’est le sabbat…

     – Et nous ne pourrons rien trouver… surenchérit Salomé.

     – Il le faudrait pourtant… Plusieurs livres d’aloès et de myrrhe… mais il était si mal lavé…

     – Il faudrait que tout soit prêt pour l’aurore du premier jour après le sabbat, observe Marie, femme d’Alphée.

     – Et les gardes ? Comment allons-nous faire ? demande Suzanne.

     – Nous le dirons à Joseph, s’ils ne nous laissent pas entrer, répond Marthe.

     – Nous ne pourrons déplacer la pierre toutes seules. »

     Marie-Madeleine réplique :

     « Tu prétends qu’à cinq cela nous serait impossible ? Nous sommes toutes robustes… et l’amour fait le reste.

     – Je vous accompagnerai, propose Jean.

     – Non, pas toi, vraiment. Je ne veux pas te perdre aussi, mon fils.

     – Ne t’en soucie pas. Nous suffirons.

     – En attendant… qui nous fournit les aromates ? »

     L’accablement les saisit… Puis Marthe suggère :

     « Nous pouvions demander à Nikê si ce qu’on disait de Jeanne est vrai… des soulèvements…

     – Bien sûr ! Mais nous sommes stupides. Nous aurions pu prendre des aromates plus tôt. Isaac était sur le seuil de sa porte quand nous sommes revenues…

     612.22 – Au palais, il y a de nombreux petits vases d’essences et de l’encens fin. Je vais les chercher. »

     Déjà Marie-Madeleine se lève et met son manteau.

     Marthe s’écrie :

     « Tu ne vas pas y aller.

     – Si, j’y vais.

     – Tu es folle ! Ils vont te prendre !

     – Ta sœur a raison. N’y va pas !

     – Oh ! quelles femmelettes inutiles et criardes vous êtes ! En vérité, Jésus avait une belle troupe de disciples ! Vous avez déjà épuisé votre réserve de courage ? Pour moi, au contraire, plus j’en use et plus il m’en vient.

     – Je l’accompagne. Moi, je suis un homme, propose Jean.

     – Et moi, je suis ta mère et je te l’interdis.

     – Sois tranquille, Marie Salomé, et toi aussi, Jean. Je pars seule. Je n’ai pas peur. Je suis habituée à courir dans les rues la nuit. Je l’ai fait mille fois pour pécher… et je devrais craindre, maintenant que c’est pour servir le Fils de Dieu ?

     – Mais aujourd’hui la ville est en révolte. Tu as entendu l’homme.

     – C’est un couard, et vous avec lui. J’y vais.

     – Et si tu rencontres des soldats ?

     – Je dirai : “ Je suis la fille de Théophile, un Syrien, serviteur fidèle de César. ” Ils me laisseront partir, et d’ailleurs… devant une jolie jeune femme, l’homme est un jouet plus inoffensif qu’un fétu de paille. Je le sais, pour ma honte…

     – Mais où veux-tu trouver des parfums dans le palais puisqu’il n’est plus habité depuis des années ?

     – Tu crois cela ? Allons donc, Marthe ! Tu ne te souviens pas qu’Israël vous obligea à le quitter parce que c’était l’un de mes lieux de rendez-vous avec mes amants ? J’y avais tout ce qui servait à les rendre encore plus fous de moi. Quand je fus sauvée par mon Sauveur, j’ai caché à un endroit connu de moi seule, les albâtres et les encens dont je me servais pour mes orgies d’amour. Et j’ai juré que seuls mes pleurs sur mon péché et l’adoration de Jésus très saint seraient les eaux parfumées et les encens ardents de Marie repentie, et que j’allais me servir des signes d’un culte profane des sens et de la chair uniquement pour les sanctifier sur lui et lui donner l’onction. Voici l’heure venue. J’y vais. Restez, et soyez tranquilles. L’ange de Dieu m’accompagne, et rien de mal ne m’arrivera. Adieu. Je vous apporterai des nouvelles. Ne dites rien à Marie… Cela augmenterait son angoisse… »

     Sûre d’elle, imposante, Marie de Magdala sort.

     612.23 Jean prend alors la parole :

     « Mère, que cela soit pour toi un enseignement : n’agis pas de telle sorte que tout le monde puisse prétendre que ton fils est un lâche. Demain, ou plutôt aujourd’hui, car la seconde veille venue, j’irai chercher mes compagnons comme elle le désire…

     – C’est le sabbat… tu ne peux pas… objecte Salomé pour le retenir.

     – “ Le sabbat est mort ”, je le déclare, moi aussi, avec Joseph. Une ère nouvelle a commencé, et elle comporte d’autres lois, d’autres sacrifices et d’autres cérémonies. »

     Marie Salomé baisse la tête sur ses genoux et pleure sans plus protester.

     « Et si nous pouvions avoir des nouvelles de Lazare ! » gémit Marie, femme de Clopas.

     « Si vous me laissez aller, vous en aurez. Car mes compagnons, Simon le Cananéen en avait reçu l’ordre, ont été conduits chez lui, chez Lazare. Jésus l’a demandé à Simon en ma présence.

     – Tous sont là bas ? Dans ce cas, ils sont tous perdus ! »

     Marie, femme de Clopas, et Salomé versent des larmes de désolation.

     Le temps passe, scandé par les pleurs et les signes d’attente.

     612.24 Puis Marie-Madeleine revient, triomphante, chargée de sacs pleins de vases précieux.

     « Vous voyez que rien ne m’est arrivé ? Voici des huiles de toutes espèces, du nard, de l’oliban et du benjoin. Pas de myrrhe ni d’aloès… Je ne voulais pas d’amertumes… Je les bois toutes maintenant… Mais, en attendant, nous mélangerons celles-ci et, demain, nous prendrons de la myrrhe et de l’aloès… Si on le paie bien, Isaac les donnera même le jour du sabbat…

     – On t’a vue ?

     – Personne. Je n’ai même pas rencontré une chauve-souris.

     – Les soldats ?

     – Les soldats ? Je crois qu’ils ronflent sur leurs paillasses.

     – Mais les séditions… les arrestations…

     – C’est la peur de cet homme qui les a vues…

     – Qui se trouve dans le palais ?

     – Lévi et sa femme, tranquilles comme des enfants. Les hommes armés ont pris la fuite… Ah ! Ah ! Nous avons de beaux preux, ma foi !… Ils sont partis dès qu’ils ont appris la condamnation. Je dis la vérité : Rome est dure et elle emploie le fouet… Mais avec cela, elle se fait craindre et servir. Et elle a de vrais hommes, pas des couards… Jésus disait : “ Mes fidèles connaîtront le même sort que moi. ” Hum ! Si de nombreux Romains se rallient à Jésus, c’est possible. Mais des martyrs parmi les israélites… Je crois plutôt qu’il restera seul ! Voici mon sac. L’autre est celui de Jeanne qui… oui, nous sommes non seulement lâches, mais menteurs. Jeanne est accablée. Elise et elle se sont senties mal sur le Golgotha. L’une est une mère qui a vu son fils mort, et d’entendre les râles de Jésus elle a cru défaillir. L’autre est délicate, elle n’est pas habituée à tant marcher, qui plus est au soleil. Mais aucune blessure, aucune agonie. Elle pleure comme nous, certainement. Pas davantage. Elle regrette d’avoir été éloignée. Elle viendra demain et elle envoie ces aromates : il y a là tout ce qu’elle avait. Avec elle était restée Valeria sur l’ordre de Plautina, mais maintenant elle est partie avec ses esclaves chez Claudia, car elles ont beaucoup d’encens. Quand elle arrivera — car elle aussi, grâce au Ciel, n’est pas une peureuse qui tremble toujours —, ne vous mettez pas à hurler comme si vous sentiez le glaive sur votre gorge. Allons, levez-vous ! Prenons des mortiers, mettons-nous à l’œuvre. Pleurer ne sert à rien, ou besognez en pleurant. Notre baume sera détrempé par nos larmes, et il les sentira sur lui… Il sentira notre amour. »

     Et elle se mord les lèvres pour ne pas pleurer et pour donner du courage aux autres, qui sont visiblement à bout.

     Elles travaillent avec énergie.

     612.25 Marie appelle Jean.

     « Mère, qu’as-tu ?

     – Ces coups…

     – Elles pilent les encens…

     – Ah !… Mais… pardonnez-moi… Ne faites pas tant de bruit… Cela me fait penser aux marteaux… »

     En effet les pilons de bronze contre le marbre des mortiers font vraiment le bruit des marteaux.

     Jean le rapporte aux femmes, qui sortent dans la cour pour qu’on les entende moins.

     Puis il retourne vers la Mère.

     « Comment les ont-elles obtenus ?

     – Marie, sœur de Lazare, est allée à son palais et chez Jeanne… Et on en apportera d’autres…

     – Personne n’est venu ?

     – Personne depuis Nikê.

     – Regarde-le, Jean, et vois comme il est beau en dépit de sa souffrance ! »

     Marie, les mains jointes, contemple la toile qu’elle a étendue contre un coffre en la tendant avec des poids.

     « Il est beau, oui, Mère. Et il te sourit… Ne pleure plus… Déjà plusieurs heures sont passées. C’est autant de moins à attendre son retour… »

     Cela n’empêche pas Jean de pleurer…

     Marie lui caresse la joue, mais elle ne regarde que l’image de son Fils. Jean sort, aveuglé par les larmes.

     612.26 Marie-Madeleine, qui est revenue prendre des amphores, est dans le même état. Mais elle confie à l’apôtre :

     « Nous ne devons pas montrer que nous pleurons, sinon les femmes ne seront plus bonnes à rien. Or on doit agir…

     – …et on doit croire, achève Jean.

     – Oui, croire. Si on ne pouvait pas croire, ce serait le désespoir. Moi, je crois. Et toi ?

     – Moi aussi…

     – Tu le dis mal. Tu n’aimes pas encore suffisamment. Si tu aimais de tout ton être, tu ne pourrais pas ne pas croire. L’amour est lumière et voix. Même face aux ténèbres de la négation et au silence de la mort, il dit : “ Je crois. ” »

     Marie-Madeleine, déjà si grande et imposante, est vraiment splendide dans cette impérieuse confession de foi ! Elle doit avoir le cœur torturé — et ses yeux brûlés par les larmes le disent —, mais son âme est invaincue.

     Jean la regarde avec admiration et murmure :

     « Tu es courageuse !

     – Toujours. Je l’étais au point de défier le monde, or j’étais sans Dieu à cette époque. Maintenant que je l’ai, lui, je me sens capable de défier l’enfer lui-même. Toi qui es bon, tu devrais être plus courageux que moi. Car la faute déprime, sais-tu ? Plus qu’une consomption. Mais tu es innocent… C’est pour cela qu’il t’aimait tant…

     – Il t’aimait aussi…

     – Moi, je n’étais pas innocente. Mais j’étais sa conquête et… »

     612.27 On frappe avec force à la porte.

     « Ce sera Valeria. Ouvre. »

     Jean, dominé par le calme de Marie, le fait sans peur.

     C’est effectivement Valeria, accompagnée de ses esclaves qui portent la litière d’où elle est descendue. Elle entre en saluant en latin :

     « Salve.

     – La paix soit avec toi, ma sœur. Entre, répond Jean.

     – Puis-je offrir à Marie l’hommage de Plautina ? Claudia aussi y a contribué. Mais uniquement si ce n’est pas une douleur pour elle de me voir. »

     Jean entre chez Marie.

     « Qui frappe ? Pierre ? Judas ? Joseph ?

     – Non, c’est Valeria. Elle a apporté des résines précieuses. Elle voudrait te les offrir… si cela ne te peine pas.

     – Je dois   surmonter la peine. Jésus a appelé à son Royaume les enfants d’Israël comme les païens. Il les a tous appelés. Maintenant… il est mort… Mais je suis ici pour lui, et je reçois tout le monde. Qu’elle entre. »

     Valeria entre. Elle a enlevé son manteau foncé et elle porte une étole toute blanche. Elle s’incline jusqu’à terre, salue et parle :

     « Domina, tu sais qui nous sommes : les premières rachetées de l’obscurantisme païen. Nous étions fange et ténèbres. Ton Fils nous a donné ailes et lumière. Maintenant il est… il est endormi dans la paix. Nous connaissons vos usages et nous voulons que les baumes de Rome soient eux aussi répandus sur le Triomphateur.

     – Que Dieu vous bénisse, filles de mon Seigneur. Et… pardonnez-moi si je ne sais en dire plus…

     – Ne te force pas, Domina. Rome est forte, mais elle sait comprendre la douleur et l’amour. Elle te comprend, Mère douloureuse. Adieu.

     – La paix soit avec toi, Valeria ! A Plautina, à vous toutes, ma bénédiction. »

     Valeria se retire en laissant ses encens et autres essences.

     « Tu vois, Mère ? Tout le monde donne pour le Roi du Ciel et de la terre.

     – Oui » dit Marie. « Tout le monde. Et sa Mère n’aura eu que ses larmes à lui offrir. »

     612.28 Un coq chante joyeusement non loin de là. Jean sursaute.

     « Qu’as-tu, Jean ? demande la Vierge.

     – Je pensais à Simon-Pierre…

     – Mais n’était-il pas avec toi ? demande Marie-Madeleine, qui est entrée dans la pièce.

     – Si, chez Hanne. Puis j’ai compris que je devais venir ici et je ne l’ai plus vu du tout.

     – D’ici peu, ce sera l’aube.

     – Oui. Ouvrez. »

     Ils ouvrent les fenêtres, et leurs visages semblent encore plus terreux dans la pâle lumière verte de l’aurore.

     La nuit du vendredi saint est finie.

Observation

Le voile de Véronique

Sur le chemin du Calvaire, la disciple Nike s’écarte d’un groupe de femmes (Lc 23, 27-31) et tente d’apporter un peu de réconfort à Jésus. Elle tire d’un coffret « un tissu de lin très blanc, carré, et l’offre au Rédempteur. Il l’accepte (…) la femme pleine de pitié l’aide à le poser sur son visage (...) Jésus presse le linge frais sur son pauvre visage » (EMV 608.9). Plus tard, Véronique ayant constaté le miracle, elle apporte la relique à Marie : « Du coffret (…) Véronique sort le voile de lin et l’explique. La Face vivante du Christ est là, sur la toile. Un visage douloureux, mais encore vivant de par son expression, ses yeux ouverts, le léger mais douloureux sourire de sa bouche ». (Les Cahiers de 1944, 19 février, p 162).

Dans l‘adieu à l’œuvre, Jésus donne ce commentaire : « Le voile de Véronique est aussi un point d’achoppement pour votre esprit sceptique. Hommes rationnels, tièdes, à la foi vacillante, vous qui procédez par d’arides analyses, comparez le visage du Voile à celui du Saint-Suaire. L’un est la face d’un vivant, l’autre celle d’un mort. Mais la longueur, la largeur, les caractères somatiques, la forme, les caractéristiques sont identiques. Superposez les images, vous verrez qu’elles correspondent. C’est bien moi. J’ai voulu rappeler comment j’étais et ce que je suis devenu par amour pour vous ». (EMV 637.7).

La peinture de Fetti superposée au Saint-Suaire

L'histoire certaine du voile de Véronique commence lors du pontificat de Jean VII en 705. Le 23 novembre 1011, le pape Sergius lui consacra un autel et un reliquaire au Vatican. Depuis le 13e siècle jusqu’au 18e siècle, les ostensions du voile furent continues, puis l’image devint pratiquement invisible. Heureusement vers 1615 Domenico Fetti en fit un tableau qui constitue certainement l’une des plus fidèles reproductions du voile, tel qu’il pouvait être visible il y a quatre siècles (de nombreux artistes en firent des tableaux au 17e siècle).

En superposant le visage de ce tableau avec la photo du Saint Suaire de Turin, on constate que les images se correspondent parfaitement, et que leur fusion par simple transparence, produit ce portrait du Christ souffrant si profondément émouvant, surnaturel et ineffable.

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