Une initative de
Marie de Nazareth

Adieu de Jésus à sa Mère

dimanche 5 mai 30
Gethsémani
Fresque de l'ecole de Sienne, Monastère Saint Benoit,

Vision de Maria Valtorta

     637.1 Je vois la pièce qu’habite Marie. Les signes de la Passion en ont disparu.

     La Vierge, assise, lit. Il doit s’agir de livres sacrés, car il n’y a sûrement rien d’autre dans le rouleau qu’elle tient dans ses mains. Elle ne paraît plus torturée. Son visage est plus grave qu’avant la Passion, mais il a perdu toute expression tragique. Il est aujourd’hui majestueux, mais serein.

     Ce doit être le matin, car la fenêtre ouverte permet à un beau soleil de pénétrer dans la pièce. Je vois cependant que le jardin sur lequel la fenêtre donne, et qui est clos par de hauts murs, est encore couvert de rosée.

     637.2 Jésus entre. Il porte le même vêtement splendide qu’au matin de la Résurrection. Son visage rayonne d’éclat, et ses blessures sont de petits soleils.

     Marie s’agenouille en souriant, puis elle se relève et lui baise la main droite. Jésus la serre sur son cœur et dépose un baiser sur son front, avec un sourire, puis il lui demande un baiser que Marie, à son tour, lui donne sur le front.

     « Maman, mon temps sur la terre est terminé. Je monte vers le Père. Je suis venu te faire mes adieux en particulier et me montrer encore une fois à toi tel que je serai au Ciel. Je n’ai pu me manifester aux hommes dans ce vêtement de splendeur. Ils n’auraient pas pu supporter la beauté de mon corps glorifié. Cela dépasse leurs possibilités. Mais à toi, Maman, je le peux, et je viens te réjouir une fois encore de cette façon.

     Embrasse mes blessures, pour que je sente au Ciel le parfum de tes lèvres et que la douceur de mon sang demeure sur celles-ci.

     637.3 Mais sois sûre, Maman, que je ne te quitterai jamais. Je sortirai de ton cœur pendant les rares instants nécessaires à la consécration du pain et du vin et, après m’être détaché de toi avec peine, je reviendrai avec une impatience d’amour égale à la tienne, ô mon Ciel vivant dont je suis le Ciel !

     Nous ne serons jamais aussi unis que dorénavant. J’ai été tenu loin de toi et empêché de te dire combien je t’aime, d’abord lorsque j’étais un embryon, puis pendant ma petite enfance. Ensuite, j’ai été entravé par les combats de la vie et du travail, puis la mission, enfin la croix et le tombeau. Mais maintenant, je ne serai plus en toi un être en formation, et les obstacles du monde ne pourront plus interdire l’union de deux personnes qui s’aiment. Désormais, c’est en tant que Dieu que je serai en toi et rien, absolument rien sur la terre et au Ciel, ne sera en mesure de me séparer de toi et toi de moi, Mère sainte. Je te dirai des paroles d’un amour ineffable, je te prodiguerai des caresses d’une douceur inexprimable. Et tu m’aimeras pour ceux qui ne m’aiment pas.

     Par ton parfait amour, Maman, tu combles la mesure de l’amour que le monde ne donnera pas au Christ. C’est pourquoi ma venue est moins un adieu que la salutation de celui qui sort un instant, comme si j’allais cueillir des roses ou des lys dans ce jardin fleuri. Mais je t’apporterai du Ciel des roses et des lys bien plus beaux que ceux qui poussent ici. Je t’en emplirai le cœur, Maman, pour te faire oublier la saleté de la terre, qui refuse d’être sainte, et pour anticiper pour toi l’aube du bienheureux Paradis, où tu es attendue avec infiniment d’amour.

     Et l’Amour, qui ne sait pas attendre, viendra sur toi dans dix jours. Pare-toi de ta plus belle joie, ô Mère Vierge, car ton Epoux vient. L’hiver est passé… Les vignes en fleur exhalent leur parfum, et l’Epoux chante : “ Lève-toi, ma toute-belle. Viens, mon Epouse, tu seras couronnée. ” Il te couronnera de son Feu, toi qui es sainte, il te réjouira de son Esprit qu’il infusera en toi avec toutes ses splendeurs, ô Reine de la Sagesse, sa Reine qui a su le comprendre dès le matin de ta vie et l’aimer comme aucune créature n’a jamais aimé.

     637.4 Mère, je monte vers notre Père. Mère bénie, sur toi repose la bénédiction de ton Fils. »

     En extase, Marie rayonne, dans cette pièce encore illuminée de la lumière du Christ.

Enseignement de Jésus à Maria Valtorta

     637.5 Jésus dit :

     « Ne vous demandez pas s’il m’était possible ou non de changer de vêtement. Je n’étais plus l’homme dépendant des nécessités humaines. J’avais l’univers comme escabeau sous mes pieds, et toutes les puissances me servaient. Alors si, quand j’étais l’Evangélisateur, j’ai pu me transfigurer sur le mont Thabor, n’aurais-je pas pu, une fois devenu le Christ glorieux, me transfigurer pour ma Mère ? Ou plutôt me changer pour les hommes et lui apparaître, à elle, tel que j’étais désormais : divin, glorieux, transfiguré, non plus l’homme que je montrais à tous, mais celui que j’étais en réalité. Ma pauvre Mère m’avait vu défiguré par les souffrances, il était juste qu’elle me voie transfiguré par la gloire.

     637.6 Ne vous demandez pas si je pouvais être réellement en Marie. Si vous dites que Dieu est au Ciel, sur la terre, partout, comment pouvez-vous douter que je puisse être en même temps au Ciel et dans le cœur de Marie, qui était un Ciel vivant ? Si vous croyez que je suis dans le sacrement de l’Eucharistie, enfermé dans vos ciboires, pourquoi douter que je sois dans ce ciboire très pur et très ardent qu’était le cœur de ma Mère ?

     Qu’est-ce que l’Eucharistie ? C’est mon corps et mon sang unis à mon âme et à ma divinité. Eh bien ! quand elle me portait, qu’avait-elle d’autre dans son sein ? N’avait-elle pas le Fils de Dieu, le Verbe du Père, avec son corps, son sang, son âme et sa divinité ? Si vous m’avez, n’est-ce pas parce que Marie m’a eu et m’a donné à vous après m’avoir porté neuf mois ? Eh bien ! De même que j’ai quitté le Ciel pour demeurer dans le sein de Marie, j’ai choisi, au moment de quitter la terre, le sein de Marie pour ciboire. Et quel ciboire, quelle cathédrale pourrait être plus beau et plus saint que celui-là ?

     La communion est un miracle d’amour que j’ai fait pour vous. Mais au sommet de mon dessein d’amour rayonnait la pensée d’amour infini que j’allais pouvoir vivre avec ma Mère et la faire vivre avec moi jusqu’à ce que nous soyons réunis au Ciel.

     637.7 C’est pour la joie de Marie que j’ai accompli mon premier miracle, à Cana de Galilée. Le dernier, ou plutôt les derniers, ont été faits pour son réconfort, à Jérusalem : l’Eucharistie et le voile de Véronique. L’un pour apporter une goutte de miel à l’amertume de la Femme des Douleurs. L’autre pour ne pas lui faire sentir que Jésus n’était plus sur terre.

     Comprenez-le une bonne fois, c’est par Marie que vous avez tout, absolument tout ! Vous devriez l’aimer et la bénir à chaque souffle.

     Le voile de Véronique est aussi un point d’achoppement pour votre esprit sceptique. Hommes rationnels, tièdes, à la foi vacillante, vous qui procédez par d’arides analyses, comparez le visage du Voile à celui du Saint-Suaire. L’un est la face d’un vivant, l’autre celle d’un mort. Mais la longueur, la largeur, les caractères somatiques, la forme, les caractéristiques sont identiques. Superposez les images, vous verrez qu’elles correspondent. C’est bien moi. J’ai voulu rappeler comment j’étais et ce que je suis devenu par amour pour vous. Si vous n’étiez pas des hommes perdus, aveugles, ces deux visages devraient suffire à vous porter à l’amour, au repentir, à Dieu.

     Le Fils de Dieu vous quitte en vous bénissant avec le Père et avec le Saint-Esprit. »

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